Chapitre 3 ~

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Mon sommeil fut agité. Je ne connaissais même pas son nom, et cela me perturbait au plus au point. J'avais des appréhensions concernant mon lendemain, comment tout allait se passer, mais surtout comment je me débrouillerai pour découvrir son prénom.

Le moment venu, j'y arriverai, me dis-je en me rendormant, à chaque réveil soudain.

*

J'étais prêt pour sortir. Il était 8h35. Nous n'habitions pas loin, moi et mon amie.
Je passais devant la pâtisserie, et les souvenirs revenaient, accompagnés d'un tas de questions déferlantes une à une. Je me demandais si je devais l'attendre. Mais je stressais à l'idée de la revoir. Je me ravisais en recherchant un prétexte des moins recherchés - j'allais être en retard.

Je continuais donc ma route vers le lycée, et une fois avoir pris mes affaires dans mon casier cadenassé, je me décidais de l'attendre devant la classe.

On avait maths en première heure - génial.

L'attendre aurait été un supplice, mais j'aurais été avec elle à l'heure qu'il était. Je regardais les alentours et la vit loin de moi.

Elle parlait au téléphone. Avec qui ? Mais surtout, de quoi ?

Je baissais mes yeux et me calma immédiatement. Aiden, pourquoi tant de curiosité ? Aurais-tu changé ? Me disais-je.

Ne t'inquiètes pas, tu es son ami, me surpris-je à penser.

Je me ravisais à nouveau, confus. Ça me chamboulait réellement - moi et mes habitudes. Pourquoi cela m'inquiétait-il à présent ?

La curiosité avait pris l'avantage sur ma simple personne  - mais je ne devais me préoccuper que d'une chose : découvrir son prénom - et secrètement bien entendu.

Et, pendant cette nuit très agitée, j'avais élaboré quelques plans :

Le premier, pas des moins simples, consister à lui prendre discrètement sa carte de lycée.
La seconde était plus simple - soit d'aller jeter un coup d'oeil à la liste de la classe.
La dernière résultait du plan de secours - et était quelque peu insensé - soit demander à Dylan.

Mais, il fallait que j'y réfléchisse plus attentivement.

La première solution était très risquée et je n'étais pas très compétent en matière de discrétion - surtout devant le lycée quand je la regardais en essayant d'éviter la personne du mot. Ironie du sort.

La seconde était finalement plus compliquée parce que je ne connaissais le nom de personne dans ma classe - à part Dylan. Ça ne m'avait jamais intéressé avant ce jour-là, et je l'avais oublié.

La troisième avec Dylan... Ne ne devais pas déjà pas lui révéler mon intérêt pour quiconque, je n'étais pas à l'abri d'une mauvaise surprise - surtout avec lui. Je devais donc lui demander comment tout le monde s'appelait. En espérant qu'il reste discret à propos de ça.

Vous avais-je déjà que la discrétion ne fut jamais mon fort ?

Pendant que j'élaborais mon plan, je mettais mis à la fixer. Je recherchais peut-être de l'aide inconsciemment. Et bien-sûr, elle m'avait remarqué. Je détournais les yeux rapidement et fit comme si rien ne s'était passé. Le sol devint soudain très intéressant.

Elle s'approcha :

- Yo, ami !

Elle avait raccroché avec son destinataire et n'avait pas la même joie de vivre qu'hier. Elle avait l'air comme éteinte, mise en veille.

- Salut, répondis-je... tu as bien dormi ?

Je vous l'accorde, c'était très stupide. La nullité de ma question me rendait mal à l'aise. La conversation était devenue maladroite - grâce à moi.

- Très mal, faut dire que je pensais à comment ça allait se passer quand on se reverrait... Comment j'allais réagir ...

- Moi aussi... quelle coïncidence ! Haha, riai-je - avant de me calmer.

J'allais finir par me taire, me disais-je. J'aggravais constamment mon cas. 

Elle ria. D'un rire authentique. Je ne l'aurais jamais penser. Je me mis à rire avec elle.

Son regard gris s'illuma - comme hier. J'avais raison quand je me disais qu'elle avait l'air accablée tout à l'heure, son regard était différent. Et il est plus joli maintenant.

La sonnerie retentit et elle se tourna soudainement vers moi. On aurait dit qu'elle était sur le point de pleurer. Mais qu'avait - elle ?

- Euh... ça va ? lui demandais-je.

- En fait, c'est juste que... je déteste les maths ! Me dit-elle en feignant de s'essuyer les yeux - sans larmes.

J'étais quelque peu déçu. Je m'attendais à une confession de sa part, à un réconfort de la mienne. Pas que je m'inquiétais mais, si un peu quand même. Elle m'avait mis mal à l'aise.

- T'es sérieuse ! Mais honnêtement... moi aussi, fis-je avec un air dépité qui n'apparaît que pendant les cours de maths.

Je me mis à rire. D'un rire sonore. Elle fit de même. C'était étrange, il me semblait que je n'avais pas ri comme cela depuis longtemps. Très longtemps. Et ça réveillait quelque chose à l'intérieur de moi.

Le professeur étant arrivé, nous nous sommes tous installés à nos places respectives - la mienne au fond près de la fenêtre, la sienne au premier rang. Elle m'adressa un sourire entendu - que je lui rendis. Incroyable, j'avais l'impression de changer, que quelque chose bouillonnait dans mon cœur, que mon sang circulait à nouveau. C'est comme si je portais le sourire qu'elle m'avait donné. Oui, ça faisait du bien d'avoir un ami. Alors c'est ça l'amitié. Une forme de bonheur indescriptible. De joie inconditionnée. De vie.

- Hey, what's up ? Alors, raconte !

Dylan. Il était temps de mettre mon plan à exécution.

__________

Salut. Oui, Dylan est arrivé, oui les affaires peuvent commencer.

Il vous suffit de tourner la page. D'ailleurs, merci de me lire. Ça me va droit au cœur. 

Pouvoir destructeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant