Chapitre 1 ~

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Je suis Aiden, un garçon tout à fait ordinaire. Discret, calme et solitaire. Grand, bruns aux yeux bleus. Mais ce n'est pas si intéressant, après tout.

Des monstres sont descendus du ciel pour s'approprier la Terre.
L'apprendre à sept ans, en cours d'histoire - ça m'avait hérissé les poils. J'en avais des frissons, parce que je n'en savais rien.

Et pourtant, j'avais six mois lors de l'attaque.

Ils avaient tous pensé à une guerre, mais il s'avéra que ce ne fut qu'une attaque "passagère". Étrange qu'ils ne soient jamais réintervenus. Ils restent tapis dans l'ombre, et cela fait seize ans que l'on n'a plus entendu parler d'eux.

Tout le monde vit normalement - même si personne ne peut oublier cette attaque soudaine et sans suite - qui aura effacé des centaines personnes.

En vérité, je pense que Seattle vit dans la peur qu'un jour, ils reviennent, car on n'a jamais su pourquoi ils ont décimé une population innocente.

Mais nous nous savons protégés, grâce à notre patron, James Lunbertot, qui dirigent la ville. Et qui met en place des solutions encore secrètes, mais qui verront très bientôt le jour, d'après le nouveau gouvernement.

Les gens sont confiants et sourient comme avant, s'amusent comme avant. Certains ont beau être effrayés de l'avenir, la vie est telle qu'elle l'a toujours été les années précédant le drame.

Restons sur mon histoire.

Je voulais connaître l'amitié, le fait d'avoir des personnes sur qui compter, comme dans les livres. C'est important à savoir, c'était l'une de mes principales pensées. Et pour moi, c'est ce jour-là que tout commença. Une chose tout à fait banale. Au lycée. Une après-midi ...

Un rapide coup d'œil à mon emploi du temps... Histoire.

J'en étais ravi. 

Je pris mes affaires, et essayais de fermer mon casier mais fis mauvaise manœuvre : je fis tomber un de mes livres - Moby Dick - et le rattrapait dans sa chute - quand elle passa devant moi. 

Le regarda puis me regarda, pour me dévisager, avec une lueur dans son regard étrangement gris. Puis elle détourna rapidement les yeux et s'en alla. Trop rapidement, sans me laisser le temps de l'interpeller.

Elle avait une démarche calme, elle semblait voler au dessus du sol, ses longs cheveux noirs s'agitant à chaque pas.

Je me demandais si elle connaissait ce livre, la façon dont elle l'avait regardé - avec insistance - me laisser perplexe.

Mais, pensant ne jamais avoir de réponses, j'ignorais simplement cette question et pris les affaires de mon casier.

Direction, le cours d'histoire.

Ce cours était passionnant - surtout pour les rêveurs. On s'imagine les scènes - la guerre, les conquêtes, la révolution.

Une bonne demi - heure passa donc avant que je ne me rende compte que la fille de tout à l'heure partageait l'histoire avec moi. Je m'étais soudainement intéressé à regarder mes camarades, à observer leurs visages face à un témoignage de soldats de la seconde guerre mondiale - une première depuis les deux premiers mois de cours. - et je l'ai remarqué.

Notre lycée était comme ça : nous changions toujours de salle et partagions les cours avec des élèves différents - certains restaient, d'autres nous quittaient ou nous rejoignait. Ceci pour chaque cours - mis en place en fonction de nos capacités.

Elle n'avait rien à voir avec moi : j'étais tout derrière à côté de la fenêtre et elle au contraire, était tout devant dans la rangée centrale. Elle avait dans les yeux la même lueur que tout à l'heure et avait l'air absorbée par le cours, pendant que moi, je trouvais à présent beaucoup plus intéressant de regarder le vieux chêne, que le vent traversait doucement.

J'imaginais à la place des choses plus fleuries comme des fleurs de cerisiers. On raconte qu'auparavant, le soleil caressait les parterres de fleurs. Que la nature était rayonnante. J'ai toujours pensé qu'elle l'était. Le soleil a l'air triste, car le ciel est gris depuis 2130 - depuis leur descente. Mais la nature vit tout de même. Il y a des fleurs et des arbres extraordinaires. Seulement, on raconte qu'avant, tout était meilleur, ce qui était sûrement le cas, finalement.

La cloche qui sonna m'arracha à mes rêveries et je rangeais mes affaires rapidement. Je chrrchais dans ma poche mes clés de casiers quand j'entendis un bruit de papier sur mon bureau. C'était un papier plié soigneusement en quatre, et avant que je ne puisse approcher ma main de celui-ci, une main se posait sur mon épaule - Dylan.

- Waouh, un mot secret, dit-il l'air curieux et émerveillé, une fille ?

Il m'adressa un clin d'œil digne de lui. Dylan, c'est le mec sociable qui s'entend avec tout le monde. Il te met à l'aise a l'instant même où il te parle. Il partageait tout mes cours et nous restions ensemble parfois. Oui, c'était le seul avec qui je m'entendais. Le seul avec qui je parlais.

- Arrête de rêver, riais-je en jetant le mot à la poubelle - qu'il rattrapa au vol.

- Hop hop hop, attend ! Lis au moins !

Il ouvrit le mot et récita son contenu à haute voix.

- "Devant le grillage à 16h30" Aiden, tu grandis !

Je lui arrachais le mot des mains et m'assurais de le jeter.

- Il n'y a pas moyen...

- Et, mais vas-y ! Je t'aurai bien accompagné mais je ne veux pas ruiné tes chances avec cette fille...

- Vas-y, alors ! Moi, ça ne m'intéresse pas, en plus qu'est-ce qui te dit que c'est une fille ?

- Ah... hum, intuition ! Sérieusement, j'aimerais venir mais je suis collé, sinon je serais venu sans hésiter ! À plus mec ! Me dit-il en m'adressant un signe de la main.

- C'est ça ! À plus, lui répondis-je en prenant la direction opposée.

Un mot ... sérieusement? Moi attendre devant le grillage ? Non non, moi chez moi, ça sera mieux.

______

Oui, d'autres personnages. L'histoire est complexe, le prologue n'en disait pas long.

Ma recette, c'est toujours plusieurs personnages, pour étoffer l'intrigue et les mystères.

La suite, au prochain chapitre...

Pouvoir destructeurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant