Pouvoir destructeur

Chapitre 18 ~

Je me réveillais dans mon lit d'hôpital. Tout me revenait par bribes. Que s'était-il passé ? Ella avait...

Ella ! Je tournais ma tête, elle n'était pas là, il y avait Lucy. Comment ? Oh, je m'étais trompé de côté.

Lucy dormait à points fermés. Étais-je le seul réveillé ? Je tournais la tête de l'autre côté et je la vis. Ella, et des perfusions. Partout. Avec - finalement - plusieurs infirmiers autour d'elle.

Mais que s'est-il réellement passé ?

- Bonjour, commença l'infirmier, vous avez assez bien réagi à ce produit, n'est ce pas ? Vous êtes le seul réveillé, avec un autre excité là-bas ! Alors... qu'a t-on ?

Dylan. J'étais sûr qu'il parlait de lui. Et j'étais sûr qu'il serait le premier réveillé. Il était comme ça, rien ne l'arrêtait.

- Et donc, monsieur, reprit-il, on peut apercevoir une légère augmentation musculaire ! Et dans quelques jours, ne vous affolez pas et gardez le secret, d'accord ? Le rendez-vous sera fixé très prochaintement.

- D'accord...

- Bien vous pouvez aller patienter dans la salle... Merci et à bientôt.

- Au revoir... lui repondis-je.

Quel infirmier ! Mystérieux en plus... De quoi ne devais-je pas m'affoler ? Je devais avouer que je m'inquiétais - non pas pour moi - mais pour Ella. Étrange. Il semblait que je n'avais vraiment pas eu la même visite qu'elle.

J'étais dans la salle en premier. Avant d'être rejoint. Par quelqu'un que vous connaissez.

- Alala, mais ça fait un mal de... Hey Aiden, alors ça a été ?

- Euh... on peut dire ça...

Je voulais savoir ce qui se passait. Ce sentiment, c'est comme si votre propre vie ne vous appartenait pas. C'était plus que frustrant.

- Moi, je remarque que j'ai enfin de la force. Regarde moi ce muscle ! S'exclama t-il.

- Tu ne te demandes pas d'où...

- Non, pas vraiment, me coupa t-il. J'ai confiance en cette société.

- Probablement...

Cela ne me convainquait pas. Et cela ne devait pas me convaincre.

- Regarde moi Lucy ! Complètement dans les vappes... Parfois je me sens bête, puis je la regarde et hop ! Ça va mieux !

- Méchant, lui dis-je, elle est plus intelligente que toi...

- Pas du tout ! Tu oses me sous-estimer !

Il m'adressa une mine consternée. Mais je n'abandonnais pas.

- Parfaitement, monsieur !

- Et bien... vous avez raison mon cher.

Bien-sûr que j'avais raison ! Mais j'étais quand même dans mes pensées, si Lucy était dans les vappes, où était donc Ella ?

*

Une bonne heure passa. La plupart des élèves avaient terminé. Mais ils étaient vraiment fatigués. Lucy n'avait même pas la force de se disputer avec Dylan.

Ella. Ella n'allait pas bien. J'étais près de la fenêtre, à regarder, ma main contre cette vitre. Ce mur transparent qui nous séparait.

Dylan posa sa main sur mon épaule.

- Ne t'inquiètes pas, elle va bien. Elle ira bien. Fais moi confiance.

- Comment peux-tu en être sûr ?

- Je le sais, et il y a bien des choses que tu ignores...

- Mais pourquoi ? Quand aurais-je enfin des réponses ?

J'étais impuissant, et j'avais peur de la perdre. C'était moi qui devait être à cette place. Pas elle. Elle devait aller bien. Si seulement...

- Patience... tout vient à point à qui sait attendre... me chuchota t-il.

- Je sais bien...

- Eh, fais moi confiance pour cette fois !

Il parlait intelligemment. C'était un Dylan sérieux que j'avais devant moi. Celui que je n'aurais jamais dû connaître, car il n'existait que lors de ces périodes. Il devrait être joyeux, plein de vie, souriant, farceur. Mais quand l'ambiance était triste et pleine de crainte, il était sérieux.

Et j'acquiescai. Je le croyais. Et j'avais bien fait de lui faire confiance.

**

Tout le monde était sorti. Sauf Ella.

Sa fenêtre était devenue floue. Comme si un rideau trouble s'était subitement installé.

Elle allait rester.

Non. Tout, mais pas ça. J'avais besoin d'elle. On devait s'en sortir. J'avais peur pour elle.

Le professeur ouvrit la porte.

- Allons y !

- Et Ella ? Intervins-je.

- Elle reste ici cette soirée, jusqu'à ce que ses parents viennent la chercher.

Des murmures se firent entendre. On se demandait tous ce qu'il se passait. Pourquoi elle ?

Soudain, le patron entra. À la surprise générale. Et nous répondit.

- Bonsoir, merci de votre confiance ! Vous verrez dans quelques jours des changements, n'ayez point peur, ce n'est que le début.

Il avait ce sourire malicieux, machiavélique. Il respirait l'intelligence et la science.

- Concernant votre camarade, elle a réagi différemment au processus, mais soyez sans crainte, son organisme est plus apte à développer le produit de l'injection. Positif, non ?

Pas du tout, non.

- Elle ira mieux d'ici ce soir, reprit-il, vous la reverrez. Je ne mettrais quand même pas en danger notre futur, n'est-ce pas ?

- Bien-sûr que non, dit Dylan avec le même sourire provoquant.

- Bien, vous pouvez partir. A bientôt... conclut-il.

Je ne voulais pas partir. Et étrangement, c'est comme si il l'avait remarqué. Il me regardait d'un air... Un air décourageant. Je n'avais rien tenté. J'ai seulement regardé une dernière fois la grande fenêtre de sa chambre, sans pouvoir voir ce qu'il se passait à l'intérieur.

Et je suis parti.

Je ne pouvais rien faire. J'espérais la revoir le lendemain.

Mais je ne comptais pas seulement attendre devant chez Halmeoni sa venue. Si personne ne voulait me donner de réponse, j'allais les chercher moi-même. J'allais les trouver.

En commençant par la racine de tout. Quelque part où je pourrais voir un fragment de sa vie, des souvenirs, peut-être même des personnes qu'elle côtoie chaque jour. Un endroit mystérieux.

Sa rue.

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Kikou mes cookies ^^ voilà le chapitre 18 ~

J'espère qu'il vous a plu, même si il n'est pas parmi les meilleurs, mais il faut... patienter ?

Le prochain sera plus important. Accrochez-vous !

En multimédia : "Patience."

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