Pouvoir destructeur

Chapitre 25 ~

Je m'étais endormi au milieu des larmes. Mes yeux, à mon réveil, étaient gonflés. Il ne fallait pas que quelqu'un s'en aperçoive.

Dans le réfrigérateur, des glaçons.

Cela fera l'affaire.

*

Hugo avait pour nom de famille "Wills", pourtant nous avions le même père.

Je me rappelais de cet oeil bleu. Un bleu, et un vert. Était-ce ceux de ses parents ?

Sa mère avait effectivement les yeux verts, et... J'avais les mêmes yeux que mon père.

C'était toujours un choc pour moi. Je n'osais pas lui parler.

Mais il était gentil, et sociable. Pendant que nous étions à trois, et qu'il parlait avec Dylan, j'entendis que sa fleur préférée était le pissenlit.

Intéressant. Je savais à présent que des frères pouvaient être différents.

**

Ella n'était toujours pas rentrée. Lucy non plus. J'avais envisagé d'aller les voir à la salle de l'avenir.

Dylan m'avait devancé. Et s'était fait recaler. Elles ne devaient en aucun cas recevoir de visites. Il parlait surtout pour Lucy. Ella, quant à elle, rentrait demain.

Je la verrais. J'avais besoin de la voir. La vie n'était qu'ennuyeuse sans elle.

***

Ce matin-là, c'était moi qui était en retard. Elle m'attendait. Elle avait maigri. Mais n'avait pas changé.

Je la pris dans mes bras, et elle me sourit. Pourquoi ne parlait-elle pas ?

- Ça va ? commençais-je, tu ne dis rien...

Nous marchions en direction du lycée.

- J'ai peur.

Nous avions tous peur.

- Pour nous tous, continua t-elle, mais surtout pour Lucy... Je l'ai vue et elle est dans un état...

- Tout s'arrangera, ni pense pas trop... Nous irons la voir bientôt, même si personne n'est d'accord...

- Elle avait du métal aux épaules ! me coupa t-elle, il la transpersait. Qu'allons-nous faire Aiden ? Si ton pouvoir, où ceux des autres s'avèrent dangereux ?

Et ton pouvoir ? Je ne répondais pas, je n'avais pas de réponse. Le mien ne s'était même pas encore manifesté.

Elle avait les larmes aux yeux. Et je la pris par les épaules.

****

Si on m'avait dit que cette journée allait être étrange, je l'aurais cru. Ma vie était étrange.

Mais si on m'avait dit que des mystères allaient s'ajouter...

J'étais à la cantine. Dylan était particulièrement farceur. Mais rien ne me dupait. Lucy lui manquait.

- Et après je lui ai envoyé de la purée sur la figure, seulement elle me dit "Tu me détestes à ce point ?" Que veux-tu que je réponde ? Alors je lui ai dit "Je ne te déteste pas, c'est juste que je suis pas très heureux que tu existes..."