Parce qu'il faut avancer

Chapitre 41 : Rupture

Chapitre 41-3 : Rupture

Du temps était passé, et Angely s'était remise de ses blessures. Malgré son envie de partir au plus vite afin de pouvoir gouter à la liberté, elle était à présent réticente à l'idée de devoir rompre avec le blond. Ils avaient passé tellement de temps ensembles, qu'elle n'avait pas vu les jours défiler. Elle s'était même sentie ralentir son entrainement pour ne pas retrouver sa forme physique trop rapidement.

Elle s'était sentie torturée rien qu'à l'idée de se retrouver éloignée de lui, alors qu'ils étaient si proches à présent. Mais que pouvait-elle y faire ? Revenir sur sa décision ? Et abandonner son idée de trouver toute liberté ? Mais que deviendrait-elle ensuite ? Une femme qui ne ferait que regretter de ne pas avoir suivi sa propre décision ?

Elle soupira en passant une main dans ses cheveux, effleurant son cache oeil au passage. Elle savait que malgré toutes ses blessures, et toutes ces fois où elle avait été séparé de

Nathaniel, le jeune homme s'était toujours battu pour finalement être à ses côtés. Quoi qu'il arrive, il avait fait des efforts. Mais elle, qu'avait-elle fait au juste ? Tout ce dont elle savait faire, c'était le repousser, et le regarder venir vers elle. Et pourtant, au fond d'elle, elle avait toujours voulu faire le premier pas. S'excuser, s'expliquer. Lui montrer qu'elle était vraiment attachée à lui, plus que ce qu'il pouvait croire, mais elle se défilait à chaque fois. Il finissait toujours par se montrer plus impatient qu'elle. Il avait cette flamme au fond de lui qui le poussait à agir de la sorte, à être lui-même.

- Qu'est-ce que tu fais toute seule dans le noir ?

La voix l'avait surprise, et la lumière qui venait de s'allumer l'avait éblouie, la forçant à fermer l'oeil un instant. Le temps qu'elle s'accomode à la luminosité, Nathaniel s'était assis à côté d'elle d'un air curieux. Il portait un ensemble gris qui faisait office de pyjama. Ces cheveux blonds étaient complètement décoiffés, signe qu'il venait de sortir du lit, et ses yeux semblaient encore à moitié clos.

- Il est 5h du mat', Li.

Elle joua avec ses propres doigts en évitant le regard du jeune blond qui commençait à comprendre que quelque chose n'allait pas.

- Li... ?

- J'ai beau me triturer les méninges, et me dire que rester serait la meilleure solution. Qu'avec toi, ici, je pourrais  peut-être vivre normalement. Mais j'y arrive pas. J'ai voulu retarder ce moment le plus possible, et me dire que passer un peu plus de temps avec toi pourrait me permettre de changer d'avis, mais c'est plus fort que moi...

Elle avait serré les poings, alors qu'à l'intérieur de sa poitrine, là où son organe vital battait, elle ressentait une douleur se répandre.

- J'ai essayé, Niel... mais à chaque fois, même si je sais qu'avec toi, le temps et les jours qui passent sont toujours dotés de ces petits moments que j'adore, j'ai ce sentiment d'être une étrangère. D'être cette femme qui profite de la vie alors qu'elle a retiré tant de vies. A chaque fois... je... je ne peux pas m'empêcher de penser à toutes ces vies qui auraient pu vivre aujourd'hui encore si je n'étais pas revenue...

Voyant une absence de réaction, elle osa enfin jeter un coup d'oeil dans sa direction pour le voir, assis d'une manière tendue, les poings serrés et les yeux fermés alors qu'il inspirait comme s'il cherchait à se calmer. Angely se mordit la lèvre inférieure. Elle n'aurait jamais du lui avouer ça maintenant. Elle aurait du attendre un peu, le temps qu'il soit plus apte à l'écouter. Pas au beau milieu de la nuit, dans une cuisine.

- Déjà... C'est passé tellement vite...

Les poings toujours serrés, il ouvrit doucement les yeux pour la voir en train de l'observer avec cette mine penaude qui lui donnait toujours cette envie de la prendre dans ses bras et de la consoler.