Chapitre 34 : Agacée

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Chapitre 34-3 : Agacée

Elle était allongée sur son lit, les perfusions attachées à son corps, et le moniteur relié à elle pour prouver et rassurer tout le monde qu'elle était vivante.

Elle avait eu droit aux visites une fois ses examens terminés, et elle avait fait face aux jumeaux qui s'étaient montrés très attentionnés à son égard. Anthony était également passé, totalement frais, et elle avait été rassurée de le voir dans cet état. Elle avait également eu le loisir de se recevoir le sermon et les larmes de Debrah qui était venue la voir avec son petit frère qui lui avait expliqué sa décision.

Bien sur, elle n'avait pas changé d'avis.

Mais elle n'en avait pas encore parlé aux autres alors qu'elle était dans cet état. Elle savait qu'elle n'aurait aucune chance face à eux tous si elle en parlait maintenant. Et puis, elle avait discuté avec le père Conrad.

Il lui avait raconté ce qu'il s'était passé à partir du moment où Atmen lui avait ouvert la porte. Et elle s'était excusée de n'avoir rien pu faire, et l'avait remercié de l'avoir sauvé. Elle ne se serait jamais doutée que tout avait été manigancée par Atmen dès le début.

Tout ça était de sa faute.

Si elle n'avait pas présentée ce projet insensée, elle n'aurait jamais été séparée de sa famille. Elle aurait vécu paisiblement, et les Conrad auraient encore eu une figure maternelle. Seth serait encore vivant, et les jumeaux auraient été près de leur famille, vivant normalement. Et tous ces morts n'auraient pas été causées.

Comment une seule femme pouvait provoquer tant de dégâts autour d'elle ?

Le fait d'avoir parlé avec le vieil homme lui paraissait étrange, alors qu'il l'avait haïe durant toutes ses années. Elle ne pouvait pas s'en remettre à lui comme ça du jour au lendemain, et il le savait.

Et puis, le moment où elle fit face à Nathaniel arriva.

Elle était éveillée et regardait la télé d'un air absent. Elle n'y portait aucune attention, et elle sortit de sa torpeur, lorsqu'elle entendit frapper à la porte. Elle tourna la tête doucement pour voir une silhouette se rapprocher, et elle soupira en le voyant, faisant en sorte de calmer son coeur pour ne pas lui montrer qu'elle ne s'attendait pas à le voir dans sa chambre.

Il se tenait devant elle, en chemise noire à manche longue, avec une cravate bleue, et il portait un jean gris. Une écharpe était nouée autour de son cou, alors que ses cheveux blonds étaient coiffés, et il avait un air inquiet vite couvert par de la curiosité du fait de sa présence.

- Qu'est-ce que tu veux ?

Elle avait détourné le regard pour le reporter sur la télé, sa main gauche sur son ventre couvert de bandage, le tuyau pour respirer toujours sous son nez.

- Comment tu vas ?

- Si tu comptes me parler du beau temps et de la pluie, tu peux sortir directement. J'ai pas du tout envie de gaspiller le peu d'énergie à me prendre la tête avec toi.

Elle l'entendit soupirer, et marcher, avant de s'asseoir sur la chaise qui était présente près de son lit.

- Je veux m'expliquer.

- J'ai pas envie de t'écouter.

- S'il-te-plait. Laisse-moi une chance.

- Et pour quoi faire ?

- Parce que tu m'aimes toujours.

Elle s'était figée face à ce qu'il venait de dire, et il avait scruté sa réaction avec attention, entendant même le moniteur cardiaque accélérer. Il eut un léger sourire qu'il masqua rapidement, lorsqu'il la vit grincer des dents avec colère.

Parce qu'il faut avancerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant