Ron Weasley était ravi de la soirée qui commençait tout juste. Le monde sorcier fêtait vingt-cinq ans de paix, lui fêtait surtout vingt-cinq ans de tranquillité. Il était bien content que les épreuves qu'ils avaient dû traverser, Hermione, Harry et lui, soient bien loin derrière eux. Même les conflits qu'il avait eus à gérer, en tant que Maître de Guilde, lui semblaient presque une récréation, en comparaison avec leur adolescence tourmentée.
Il observa à nouveau Hermione, assise à sa gauche, qui discutait passionnément avec Terry Boot d'un récent décret d'application du Département de la Justice. Ron avait toujours aimé la voir s'enflammer ainsi. Il était fier d'être marié à une telle sorcière. Elle lui semblait de plus en plus belle au fil des années. Et dire que leurs enfants approchaient déjà de la fin de leur scolarité à Poudlard ! Merlin merci, ils n'avaient pas eu d'épreuves terribles à traverser, eux, et leur père en éprouvait une grande satisfaction. C'était notamment pour cela qu'ils s'étaient battus, après tout, et que Harry, son meilleur ami, presque son frère, s'était engagé comme Auror.
Ron ressentit pourtant à nouveau une légère pointe de culpabilité en repensant à la première rentrée de sa fille. Il ne l'imaginait tellement pas aller ailleurs qu'à Gryffondor qu'il n'avait pas pensé aux conséquences de ses plaisanteries sur le sujet. Or Rose, elle, l'avait pris au sérieux. Et lorsqu'Hermione, furieuse, lui avait lu la lettre que leur fille n'avait osé adresser qu'à elle, où elle avouait avec tristesse avoir été répartie à Serdaigle, et demandait timidement si son père l'aimerait toujours, il s'était senti mal. Très mal. Aussi mal, peut-être, que lorsqu'il avait abandonné les deux personnes qu'il aimait le plus au monde, en plein milieu de leur quête des Horcruxes.
Il s'était aussitôt traité d'imbécile et de crétin devant sa femme et son fils qui, lui, n'y comprenait pas grand chose. Pour se faire pardonner et éviter de faire davantage de bêtises, il avait demandé conseil à Hermione pour l'aider à rattraper les choses. Il avait donc choisi, dans une bijouterie du Chemin de Traverse, un très bel aigle en argent monté en pendentif, avec sa chaîne. Il l'avait ensuite envoyé à sa fille, avec une lettre où il s'excusait platement et lui assurait qu'il était fier d'elle, qu'elle était dans une excellente Maison et qu'il était sûr qu'elle ferait une Serdaigle remarquable et que, correction apportée sur suggestion de son épouse, quoi qu'elle fasse, le plus important pour lui était qu'elle soit heureuse.
Rose avait été complètement rassurée et, aux vacances de Noël, avait sauté au cou de son père dès sa descente du train. Elle s'était par la suite montrée une élève brillante, bien que pas aussi douée que sa mère. Ron s'était toujours montré très fier de sa petite Serdaigle. Il la trouvait particulièrement ravissante, ce soir-là, et surveillait attentivement mais discrètement Alec McKinnon. Il connaissait le petit ami de sa fille et avait toute confiance en lui, mais ne pouvait s'en empêcher. Bien moins sérieux, Hugo avait choisi une cavalière dont les parents, Moldus, étaient forcément absents, ce soir-là.
Une seule ombre gâchait le tableau de cette soirée, aux yeux du marchand de farces et attrapes. En effet, il avait vu, avec horreur, Drago Malefoy s'asseoir avec eux. L'ancien Serpentard ne semblait pas plus ravi que ses vieux adversaires de partager la même table. Ron avait failli lui demander méchamment ce qu'il faisait là, mais un coup de coude d'Hermione dans les côtes l'en avait dissuadé. Ron crut voir un sourire malicieux sur le visage de Neville, qui les observait, mais se reprit. Celui-ci avait beau avoir énormément évolué, depuis le garçon timide et balourd qu'il avait été, il restait un ami loyal et sympathique qui ne leur ferait certainement pas de coup bas.
Harry et Drago échangèrent quelques politesses, avant de se tourner vers les autres convives pour discuter. Heureusement, ceux-ci étaient davantage au goût de Ron Weasley. Outre Hermione et lui-même se trouvaient Harry et Ginny Potter, les deux personnes dont ils étaient le plus proche. Neville et Hannah Londubat, qu'ils appréciaient beaucoup, se tenaient en face d'eux. Le Maître de Guilde connaissait aussi Terry Boot, qui était de la même année qu'eux et avait été à Serdaigle, mais pas sa femme, Orla, qui était en train de discuter avec Astoria Malefoy.
VOUS LISEZ
Le Quidditch dans le sang - Harry Potter
FanfictionLily Luna Potter veut se faire apprécier pour ce qu'elle est, pas pour son nom. En jouant au Quidditch, elle va se confronter à un adversaire qui rendra le challenge plus intéressant, Scorpius Malefoy. Ça tombe bien, son sens de la répartie n'attend...