T1.14

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"-Tu veux m'y conduire?" Elle relève la tête de son café pour me regarder.

"-Ma chérie tu as ta voiture, non?" Je soupire.

"-Oui, mais je me suis dit que tu voudrais peut-être savoir où je vais, tout ça."

Elle me sourit gentiment avant de me répondre passivement "-Je te fais confiance chérie."

Je tourne les talons pour ne pas qu'elle voit que je suis contrariée.

Putain j'aimerais qu'elle ne me laisse pas sortir tout le temps, qu'elle s'inquiète lorsque je ne rentre pas la nuit, qu'elle m'appelle toutes les deux heures pour prendre de mes nouvelles.

Mais non, elle me fait confiance.

Maman quand vas-tu donc reprendre le cours des choses en mains? Quand est ce que tu vas te rendre compte de la vie que tu mènes?

Se morfondre du départ de son mari, ce n'est pas une vie en tout cas. C'est loin d'en être une d'ailleurs.

J'en ai marre de m'inquiéter sans cesse pour elle, merde c'est sensé être l'inverse.

J'attrape une veste en cuir noir et l'enfile avant de sortir de l'appartement.

Je dévale les escaliers et arrive dans le parking sous-terrains où je récupère ma caisse.

Putain j'aurais pu lui dire que j'allais chercher de quoi faire chez un dealer et elle m'aurait aussi répondu "Je te fais confiance"?

Je roule dans le Brooklyn éclairé des lampadaires de la rue en silence. Pas de radio, pas de son extérieur, juste moi et le bruit du moteur.

Lorsque j'arrive devant l'immeuble de Louis, je coupe le moteur et me laisse enivrer de ce silence, un calme plat qui m'en donnerait presque la chair de poule si je n'étais pas concentrée sur autre chose.

Mais cette stupide idée que Louis s'est mit en tête entre moi et Liam me prends trop l'esprit. Pourquoi faut-il qu'il se mêle de ça?

Puis avec cette histoire il n'a fait que mettre un bâton dans les roues, je ne peux pas avancer si je me braque en refusant ce qu'il me propose, parce que ça ne ferait que le braquer aussi et ce n'est pas ce dont j'ai besoin, surtout que j'ai déjà assez de problèmes avec ce boulet d'Harry.

J'ouvre la portière et traverse la rue.

je pousse sur le haut parleur de sa boîte lorsque j'entre dans le hall de l'immeuble de briques.

"-Allô?"

Je m'approche pour être sûr qu'il m'entende. "-C'est Summer, tu m'ouvres?"

Sur ce dernier mot j'entends le bruit grésillant de la sécurité de la porte et pénètre à l'intérieur.

J'entre dans l'ascenseur impatiemment.

Quoi qu'il dise, il ne faut pas oublier que ma partie est en jeu. Je ne dois pas penser et agir normalement, il ne faut pas que j'oublie le but de ma visite.

"-Hey." Il m'attend devant sa porte quand l'ascenseur arrive au quatrième étage. "-Entre."

Je m'avance vers son appartement et dépose brièvement les lèvres sur sa joue avant d'entrer à l'intérieur. "-Tes parents ne sont pas là?"

Il secoue la tête et s'avance vers le salon où je le suis.

Nous nous asseyons de part et d'autre du canapé en silence dans un premier temps.

J'ai toujours quelque chose à dire, mais là je sèche. Je regarde la pièce un peu embarrassée. Mes deux mains sont posées sur mes genoux et j'attends.

SUMMEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant