T2.2

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« -Et c'est sur cet article que je vous invites grandement à lire que je termine le cours. » Le professeur termine son discours en haussant la voix du au bruit des gens qui s'apprêtent déjà voir quittent l'amphithéâtre sans même attendre qu'il ne leur autorise.

C'est ce que je faisais au lycée, quitter le cours dès que la sonnerie en annonçait la fin, sans même m'inquiéter de ce que le professeur disait... Il y a beaucoup de chose que je faisais au lycée que j'ai arrêté, presque tout est différent en fait.

Je ne suis plus la même, c'est comme si j'étais une autre personne. Celle qui jouait, et celle qui ne joue plus.

Je referme mon ordinateur calmement en regardant l'amphithéâtre se vider aussi rapidement que le stock de rouges à lèvres de Kylie Cosmetics.

Plus le temps passe, moins je repense à cette époque, mais même après deux ans je repense quelques fois à cette dernière année de lycée, enfin, début d'année. Je ne l'ai jamais vraiment terminée à vrai dire.

Après que tout mon petit monde se soit écroulé, après que je me sois rendue compte à quel point j'étais seule, j'ai tout plaqué, je me suis mis sur pause et j'ai pratiquement arrêté de vivre, du moins de vivre au contact des autres.

De toute façon, je n'avais plus personne. Je pensais être entourée de tellement de gens qui en fait, n'étaient pas aussi précieux que ça. Je n'ai pas remis un pied au lycée après toute cette histoire, je n'aurais pas pu, c'était bien trop dur et j'étais bien trop faible.

Je voulais partir, loin, en Europe, en Australie, mais quelque chose me retenait ici malgré moi. Peut-être juste par fierté, je ne sais pas.

Je ferme mon sac à dos et l'enfile sur une épaule en descendant doucement les marches de l'amphithéâtre.

J'ai terminé mon année par correspondance. J'ai pris des cours à la maison et j'ai passé mes examens finaux. Je les ai réussi, et me voilà dans l'université de New York, en deuxième année de lettres et je commence à me demander si je n'aurais pas mieux fait de fuir, finalement.

Je quitte la pièce en saluant poliment le professeur et longe les couloirs désormais vide vers la sortie dans un silence presque pesant.

C'est fou ce qu'on peut surestimer les gens. Je pensais qu'ils allaient s'inquiéter pour moi pendant le reste de l'année que j'ai passé à la maison à étudier, enfermée dans ma chambre pour éviter David qui m'énervait de plus en plus. Personne ne s'est jamais pointé. En 8 mois, personne n'a jamais sonné à la porte pour savoir si j'allais bien, personne ne m'a envoyé de texto pour même s'assurer que je ne m'étais pas suicidée ou quelque chose d'autre.

J'aurais pu fuir, ça n'aurait dérangé personne, mais je suis ici, dans les couloirs du bâtiment B, pour quoi ? Rentrer dans mon dortoir et passer des heures sur mon stupide travail sans avancer d'une ligne ?

Je pensais qu'au moins Nick se serait demandé pourquoi je l'avais embrassé puis étais mystérieusement disparue, mais non, même lui ne m'a pas reparlé. Je suis sûre que la nouvelle à du tourner aussi rapidement que quelqu'un lance une rumeur, que tout le monde était au courant de ce qu'il s'était passé, mais ça je m'en fichais pas mal, ce qui m'a surpris c'est à quel point j'étais seule.

J'avais Harry, et c'est tout.

Tout ça n'a fait qu'accroître mon hypothèse sur l'amour. Avant tout ça, je pensais que l'amour n'était qu'une illusion, qu'un sentiment éphémère, qu'aimer quelqu'un ne fesait que nous détruire. Mon avis n'a pas changé, il s'est juste amélioré.

SUMMEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant