T1.32

2.8K 216 39
                                    

                  

« -Oh chérie, tu es rentrée. » Je ferme la porte d'entrée derrière moi et dépose mon sac au sol avant de m'avancer lentement vers le salon où se trouve ma mère, devant son feuilleton comme à son habitude. « Chérie quelque chose ne vas pas ? » Sa mine joyeuse s'assombrit et son sourire s'éteint au fur et à mesure que je m'avance vers elle.

Je me pose à ses côtés et me blottit contre son épaule, cherchant un minimum de réconfort. Elle me regarde et attend probablement que je parle, que j'explique ce comportement mais c'est trop dur, je n'y arrive pas. J'aimerais me confier à elle mais par où commencer ? Est-ce qu'au moins elle me comprendrait ?

« -Oh c'est un garçon, c'est ça ? » A cette phrase, les larmes que j'essayais tant bien que mal de retenir glissent sur ma joue et s'échoue sur l'épaule de ma mère, qui essaye de comprendre.

« -Si seulement c'était ça. » Je renifle et elle écarte les bras pour que je me blottisse encore plus contre elle, serrant ses mains dans mon dos.

« -Oh chérie, qu'est-ce qu'il y a ?

-Tout est si compliqué. » J'essaie d'essuyer l'eau ruisselante au bord de mes yeux, espérant quelque part que j'arrête de pleurer, pourtant ça ne fonctionne pas et plus je me force à ne pas pleurer, plus je m'effondre. « -J'ai l'impression de ne plus rien contrôler. »

Un silence s'installe entre nous.         

J'ai l'impression que rien ne va plus, que chacun de mes piliers sont en train de s'effriter et que bientôt ils s'écrouleront totalement, emportant toute la bâtisse autour, tout ce que j'ai construit.

Ce jeu me consume chaque jour un peu plus, chaque matin je sais qu'un problème supplémentaire s'ajoutera au précédent, chaque matin je sais que je reviendrais épuisée.

Autrefois je jouais et ça me faisait du bien, je me vengeais quelque part de Liam, et ça m'aidait à l'oublier. Peut-être que Louis à raison et que c'est juste un masque.

Que ce jeu me fait croire que j'y suis arrivé, que je considère notre relation comme du passé, alors que je suis loin d'y être.

Je ne fais que repousser ce moment où je devrais accepter que tout doit être fini.

Pourtant ce jeu, c'est moi, et je ne pourrais faire sans.

« -La vie est dure, quand on est adolescents. » Elle me sourit et essuie elle-même une de mes larmes alors que le chien profite de ce câlin pour s'immiscer entre nous deux.

Elle ne peut pas comprendre, et je ne lui en veux pas. Elle a d'autres problèmes que moi en ce moment, ça vie est déjà assez compliquée que pour que je me la ramène avec mes problèmes d'adolescente.

« -J'en ai tellement marre de tout ça. » Je chotte le chien d'un coup de pied et celui-ci s'écroule au sol avant de rouler sur lui-même et de nous regarder de ces yeux emplis de pitié qui me vaut une tape de ma mère.

« -Summer ce pauvre chien ne t'as rien fait ! » Elle fronce les sourcils et je m'excuse, pour ne pas la froisser.

Il ne m'a encore rien fait, peu importe qui, on finit toujours par s'attacher, et on finit toujours par être blessé. Oui, même par un chien.

« -D'ailleurs tu ne m'as pas dit comment tu comptais l'appeler. » Un sourire éclaire à nouveau son visage et je grimace.

« -Trouve lui un nom toi-même. » Je ne veux pas l'appeler par n'importe quel nom, c'est la première étape avant l'attachement.

SUMMEROù les histoires vivent. Découvrez maintenant