SUMMER

T1.42

                 

Lorsque je me suis réveillée, doucement j'ai ouvert les yeux pour voir la lumière s'infiltrer à travers les rideaux de la chambre, puis lentement j'ai attrapé mon portable et vu l'heure qui affichait 9h20. J'ai d'abord été paniquée, encore dans les vapes du sommeil et j'ai bondit du lit, me demandant pourquoi mon réveil n'avait pas sonné, puis, alors que ce saut venait de me réveiller, j'ai réalisé, et je me suis recouché sur le matelas en soupirant.

On est samedi. Et c'est le premier jour des vacances d'automne.

Qui dit vacances dit joie extrême, dit grasse matinée, dit loin de l'école et de tout ce qui va avec, mais qui dit vacances d'automne dit bal d'automne, et ça, ce n'est vraiment pas une bonne nouvelle.

J'ai décidé que je ne gâcherais pas mes vacances pour un stupide bal, et que je ne gâcherais pas ma journée avec ce stupide jeu. Aujourd'hui c'est un jour que je me consacre. Fini les jeux, fini les soucis, fini les exs emmerdants, bonjour Summer et bonjour le calme. Enfin du moins pour une journée.

Je prendrais bien la voiture et partirai bien loin d'ici pour le weekend, mais quelque part je n'ai pas envie de partir et de laisser maman toute seule. Cette journée lui sera aussi consacrée.

Rien qu'elle et moi, mère et fille, ensemble, comme une famille normale, juste une fois, juste pour un jour.

J'entre dans le séjour, pétillante du commencement de ma journée qui s'annonce très bien et avance vers la cuisine où, de par l'odeur, je sais que ma mère se trouve.

« -Maman, aujourd'hui je » Je me pétrifie sur place un instant, prise entre le dépourvu et l'inquiétude. « -Qu'est ce qu'il fait ici ? » Mes yeux vascillent entre lui et maman qui semble stressée.

Est-ce que je rêve ? Est ce que je vais me réveiller ?

Ma mère fait tomber sa spatule lorsqu'elle me voit, surprise et elle aussi prise au dépourvu. « -Summer c'est

-Bonjour, Summer. » Mon visage se ferme à l'entente de sa voix qui quelque part m'est familière, bien que je n'oserait jamais me l'admettre.

De tous les hommes vivants sur cette terre, il a fallu qu'il soit ici, lui, le jour où tout était sensé aller bien.

Je recule d'un pas, déconcertée entre la peur et la colère, l'envie de frapper et de pleurer, et le regard perdu de ma mère ne m'aide pas à me sentir mieux.

« -Qu'est ce qu'il fait ici ? » Je répète à ma mère ignorant sa présence, hachant mes mots et la colère totalement présente dans ma voix. « -Qu'est ce qu'il fait ici ?! » Je crie et elle se rapproche de moi, paniquée.

« -Summer on peut t'expliquer.

-Quand je t'ai dit d'aller de l'avant c'était pour aller de l'avant et pas reculer en arrière ! Quand je te disais de passer à autre chose c'était pour passer à autre chose et pas le ramener ici !.

-Summer écoute moi » Sa voix rauque et masculine ne m'avait pas manqué, et l'entendre prononcer mon prénom me donne envie de balancer cette horrible lampe sur le sol. Ou sur lui. « -Ta mère y est pour rien, c'est moi qui.

- Tu veux quoi ? De l'argent ? C'est pour ça que t'es venu ? Pour vider nos comptes et te barrer à nouveau ?

-Summer écoute ton père, s'il te plait. » Mon père ? Elle ose dire que c'est mon père ? Si c'était mon foutu père il aurait été là le jour de mes 5 ans, lorsque j'ai appris à faire du vélo, lorsque je suis entrée à la grande école, quand j'ai passé mon permis. Cet homme a contribué à ma naissance, mais ce n'est en tout cas pas mon père.