13:Chance et malchance

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Léanne

BANG!!!!!!!!

Mon dos se frappe contre un lit de poutres métalliques horizontales. Je regarde les barres de plus près. Des lances. Solidement ancrées dans la pierre. Je regarde autour de moi. Personne. 

- Oh mon dieu, j'ai fait ça.

Les pointes ne voulais pas sortir, j'avais beau tirer. Trop fatiguée pour descendre, j'ai eu une idée. Quelques lances sont apparues, aussi bien ancrées (en tout cas, je l'espère), toutes en lignes comme une échelle. J'ai commencé ma descente, tachant le métal de rouge. À la dernière lance, je me suis écroulée par terre. Levant mon bras ankylosé, je fais disparaître les lances, fusils et les couteaux plantés dans le tapis. Je reste là une trentaine de minutes, à regarder le plafond, sans bouger. 

La porte s'ouvre pour laisser Justin en sortir. Il s'est approché de moi, s'accroupissant près de moi.

- Qu'est-ce que tu fais, dit-il.

- Je meurs.

- Oui, oui, exactement, tu... Oh shit, tes mains!

C'est vrai, j'ai du sang sur mes mains. J'avais comme un peu oublié.

- Lève-toi, je t'emmène à... est-ce qu'il y a une infirmerie ici, demanda-t-il.

- Oui, c'est la salle à côté. C'est plus pratique.

Il m'ouvre la porte, me laissant lui montrer le chemin. Je pousse la porte quarante-huit avec mon épaule, laissant passer une lumière blanche. La pièce est blanche et immaculée, comme si les blessures ensanglantées n'avaient pas existé. Je tache déjà le plancher crème par des gouttes rouges velours. Justin s'empresse de prendre des bandages et de l'alcool désinfectant. Je m'assis sur un lit comme dans les cabinets de médecin, avec le papier qui fait un bruit tellement dérangeant. Justin s'approche avec la bouteille d'alcool et des boules de coton. Je lui tends les doigts pendant qu'il imbibe le coton du produit clair. Il la presse sur mon index gauche. Je ferme les yeux et me mords la lèvre inférieure. La douleur que j'essayais d'oublier s'empirait avec la brûlure que causait le produit. Il fit le même manège avec le reste de mes doigts, pour après les bander. Le bout de mes doigts était tout caché. Je ne pouvais plus voir la peau pêche que je venais d'avoir. Ma déception ne se fit pas cacher.

Je me suis levée, suivi de Justin, qui tenait mes chaussures, ce qui me fit remarquer que j'étais nu pied. Je les mis rapidement, sans les lacer. On a marché pour se rendre vers notre salle.

- D'où tu as appris à faire l'infirmier? je lui ai demandé.

- Ma mère adoptive était une pédiatre, elle a pensé que c'était important de m'apprendre les premiers soins.

On parlait de tout et de rien quand on est passé près de l'escalier, la malchance qui me suit depuis ma naissance a frappé.


la salle n.12Où les histoires vivent. Découvrez maintenant