la salle n.12

26: Douleur

Léanne

Dé m'a expliqué le plan. Simple, mais épuisant. Je vais devoir créer des armes, des centaines, peut-être. Ou une trentaine d'armes rares, crée spécifiquement pour quelqu'un, comme les couteaux de Justin. C'est plus compliqué que créer un fusil bien normal.

Je m'assis un peu plus loin, parce que ça serait plate d'accidentellement blesser quelqu'un avec un sabre volant. Ok, concentre-toi. Une arme spécifique pour... Leia. Un katana, un sabre japonais utilisé par les samouraïs, en métal qui peut soutenir une chaleur intense. Les cours de sciences à la pyramide me laissent aux pires moments. Le métal au plus haut point de fusion... il a un nom bizarre. Le ti, tu... tungstène. Masi il est inflammable. Et elle aussi. Bon mélange. Alors, un katana en tungstène, et vite! Ça doit être rare, car on dirait qu'une part de moi, la première couche de peau brûle doucement, comme après la première bataille avec Maurice. Si je ne fais que ces sabres, je pourrais facilement me débarrasser de lui.

On essaye de se débarrasser de quelqu'un? Audrée, elle serait facile à faire disparaître.

Il est persistant. Ignore-le.

Un autre sabre. Aïe. Un autre. Aïe. Ok, je vais juste faire les couteaux de Justin, ça fait moins mal. Un, cinq, dix couteaux, ah, non, mes poumons, aïe, ils brûlent. Respire. Non, non, mauvaise idée, c'est pire. La trentaine d'armes que je pensais pouvoir faire va se réduire de beaucoup. Je fais, aïe, deux poignard en or. Aaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhh. Bobo partout.

- Dé, assomme-moi. Enlève la douleur.

Les mots me grattent dans le fond de la gorge, comme si des silex me la coupaient. Je n'en suis plus capable. Je vois des points noirs.

Qu'est-ce que tu fais?

Un simple murmure. Il va partir. Oui, oui, finalement! Je crée une dernière arme, un glaive romain en argent. Aaaaaaaaaaaaahhhh, ça doit être aussi rare que le katana parce que la douleur est pire. Ou c'est juste que je suis épuisée. Ok, un autre.

Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahhhhhhhhhhhhh!

Je resterais! Je te tuerais.

Et, pour la deuxième fois en quelques jours, du noir voile ma vision.