41: Rêves

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Leia

Ça semble si vrai. Je peux quasiment sentir le bois verni de la table et le souffle de mes parents. Ou plutôt comment j'imagine mes parents. La maison est accueillante, chaleureuse. Un repas encore fumant se trouve au centre de la table autour de laquelle quatre chaises sont installées, dont une vide.

- Ton frère devrait bientôt arriver, dit mon père.

Nico. Des larmes roulent sur mes joues. La gorge me serre, je n'y peux rien.

Les traits de mes « parents » s'étire doucement en long sourire trop forcé.

Ouais, non, ce n'est pas normal.

- Pourquoi pleures-tu? C'est la vie que tu as toujours voulu, celle que tu n'auras jamais, disent-ils en même temps, dans de grandes voix tonitruante, souriant méchamment.

La chaise bascule vers l'arrière et le décor change.

Je suis sur le dos, face à un ciel gris et sur du gazon recouvert de givre. Le froid est surprenant, il me fait lever avec sursaut. Il y a quelques personnes sur des piquets, accrochés comme des épouvantails, les yeux clos, l'insigne des Recruteurs sur leur poitrine.

D'un coup, je me fais plaquer contre le sol. Nico apparait assis à côté de moi, tout calme.

- Tout le monde qu'on a blessé, plantés devant nous. Il en a un ou deux de morts, ce que je présume viennent de toi. Plus loin, on peut même voir Léanne. Et Audrée.

Il se tourne vers moi, les yeux rouges.

- Toi, tu vas partir bientôt, tu vas oublier que ce lieu existe. Moi, je suis pogné ici, je ne peux pas partir. Je vais juste voir des piquets se rajouter encore et encore pendant que tu vis et tu tues.

Il créa une épée de glace et mis sa main sur mon épaule, forçant dessus, me poussant vers le sol.

- Tu ne mérites pas mon pouvoir! Tu mérites de croupir ici, écouter les gémissements de ceux que tu as blessé!

Une rage soudaine dans sa voix et du sang dans ses yeux, ses mains tremblantes qui monte l'épée sur le haut de ma poitrine.

- Tu aurais dû mourir.

La lame se plante dans ma poitrine et disparait tout à coup, suivi d'un changement de décor.

Je suis devant un miroir, dans une salle sombre, la seule source de lumière par-dessus moi. Ma réflexion n'est pas la mienne, plutôt celle de Léanne, habillée de l'uniforme des Recruteurs. Elle me regarde sans émotions dans les yeux.

- Regarde-toi, dit-elle d'une voix forte, regarde ce que tu m'as fait. Toute la haine que j'ai accumulée envers toi m'a transformée en cauchemar. Je suis devenue comme eux, des meurtriers, à cause de toi.

Elle passa sa main à travers le miroir, le cassant, et la mit sur ma gorge.

- Je suis devenue plus forte, plus forte que tu ne le seras jamais. Je vais te...

Elle ne finit pas sa phrase, tombe sur le sol, inconsciente.

- Je vais devoir me trouver une explication sur comment j'ai fait ça.

Je me retourne brusquement pour voir Audrée, encore aussi blessée que la dernière fois que je l'ai vue.

- Oh non, arrêter les maudits cauchemars, dis-je.

- Pas de cauchemars ici, je suis vraiment Audrée, plutôt une représentation, mais bon, juste pour te dire qu'on s'en vient, mais dit nous où tu es.

- Une salle avec un gros tube de verre au milieu.

- Tu peux être plus vague?

- Les numéros de salle ne sont pas inscrits comme à la pyramide.

- Ok. Survis un instant, on arrive. Bye.

Et elle part. Je suis toujours seule dans le noir et j'attends le prochain décor.

-Sortez-moi d'ici, faites vite, je murmure dans le vide.


la salle n.12Où les histoires vivent. Découvrez maintenant