30: Malade

19 2 0
                                    

Audrée

Non seulement c'est dur de dormir avec le soleil trop chaud, mais les deux morons devait parler. Alors, à moitié endormie et avec un gros mal de tête, j'avance difficilement dans le désert, les pieds qui trainent dans le sable. À la lueur du bras de Leia, je vois Léanne, les joues et le nez rouges et la peau qui pèle. C'est étonnant les changements que l'on a eu depuis à peine deux, trois jours au soleil? Je ne compte plus les jours. Moi et Justin, on est plus bronzé et ces cheveux sont plus pâles, de même que Léanne. Mais juste pour les cheveux, car elle n'a pas bronzé, à part ces mains qui n'ont plus d'anomalies. Les jumeaux, eux, n'ont pas vraiment changé, en tout cas, pas physiquement. Mais, psychologiquement, un peu. Petit, petit peu. Ils sont un petit, petit, petit peu plus gentils avec nous, mais je ne vais pas me créer de faux espoirs. Leurs pouvoirs les déterminent trop. Un froid comme la glace et une brûlante de rage. Ou peu importe ce que le feu peut générer comme émotion.

Je marche doucement, manquant de m'enfarger sur mes lacets. J'ai froid. Beaucoup plus que d'habitude (je blâme Nico). Je regarde les étoiles, elles tournent, comme dans la nuit étoilée de Van Gogh. En fait, tout tourne. Je m'arrête et me met en retrait du groupe. Et, pour le dire de la façon la moins dégueulasse, je dégueule. Ça vide mon estomac, déjà pas très rempli, car nous n'avons pas mangé hier soir.

Une solide insolation, pourquoi je n'y avais pas pensé. Je tremble de partout et je pâli à vue d'œil, on pourrait me comparer à Léanne. Des sueurs froides sur mon front et mes jambes en compote, je ne peux pas marcher aussi vite que d'habitude, pas que j'avançais rapidement avant. La nausée me montait après quelques pas. Léanne se place plus près de moi, comme pour me soutenir. Non, je suis capable, dis-je en tombant tête première dans le sable. Elle m'a prise par le bras et elle l'a placé sur son épaule. Je m'avance en poussant sur elle, trébuchant sur mes pieds de temps en temps. C'est toujours moi la première à dire qu'on doit gérer notre temps, que la nuit on marche et le jour on dort, mais, sérieusement, ça me dérangerait pas du tout de s'arrêter. Il reste quoi, deux, trois heures de marche? J'espère le moins de temps possible. Mais, rien de grave ne va arriver. Ce n'est pas comme si la lumière qui se braque sur nous veut dire quelque chose de grave.

Ouais, ce n'est vraiment pas du tout pour nous aider.

Surtout que la source de cette lumière, un hélicoptère, et oui, un autre, a un losange rouge sur sa porte. Comme le dernier hélicoptère qu'on a vu. Comme sur l'uniforme de Maurice et de l'autre Recruteur. Les points sont facilement reliés. On est foutu... encore.


la salle n.12Où les histoires vivent. Découvrez maintenant