la salle n.12

29: Menaces

Léanne

De la lumière. Le soleil qui aveugle. Mes membres qui bougent, finalement. La peau qui brûle, ouais, je l'avais prédit que j'aurais des coups de soleil. Les muscles raides, j'essaye de me relever. Je remarque mes mains, plus foncé que d'habitude, mais pas à cause du soleil. Il y a même un grain de beauté brun, c'est la première fois que j'en vois un sur moi, c'est plutôt capotant. Je m'assis sur mon sac de couchage. J'ouvre la bouche pour essayer d'en faire sortir un son. Le râlement qui en sort fait sursauter Justin, qui est dos à moi.

- Depuis quand tu es réveillée?

Depuis le début où tu m'as échappée sur le sol.

- Depuis à peine une minute.

Ma voix casse à chaque son plus aigu, ceux que l'on ne réalise pas avant de perdre la voix. Je vais vers mon sac et en sort un élastique à cheveux. Je lève les bras, cherchant mes cheveux, mais la douleur de mes épaules m'en empêche et je grimace.

- Laisse, je m'en occupe, dit Justin.

Il se plaça derrière moi et pris mon élastique. Il brossa mes cheveux avec ses mains, du mieux qu'il le pouvait et commença une tresse.

- D'où as-tu appris à coiffer?

- Il avait plus de filles que de garçons à l'orphelinat. Je les observais quand elles se tressaient et j'ai appris.

Il finit et pris l'élastique pour l'enrouler autour de la tresse. Je me suis retournée vers lui.

- Aimerais-tu rencontrer tes vrais parents?

- Non, dit-il simplement.

- Pourquoi?

- Je ne saurais pas comment me sentir. Je veux dire, je pourrais vouloir me venger pour m'avoir abandonné ou je pourrais les remercier pour m'avoir donné une vie avec de nouveaux parents et que Laurence m'ait trouvé et que je puisse faire du tourisme forcé dans le Sahara avec des personnes aussi folles que moi.

- Ouais, vu de même, dis-je avant d'être coupée par Dé.

- Vos gueules. Va dormir, la personne qui ne garde pas.

Je souris un peu et m'écrase sur elle.

- Ah, comme je suis confortable, je vais dormir ici, dis-je en riant.

- Dégage, Léanne, dit-elle en me poussant.

Mon rire fut interrompu par une stalactite de glace qui se planta directement devant ma face.

- Vous n'êtes pas les seuls ici, marmonna Nico.

- La parole est toujours plus appréciée qu'un coup de glaçons dans le visage, Jack Frost.

- Je vais tous vous faire fondre la face si vous vous ne taisez pas, dit Leia en se tournant vers nous.

- Ça c'est une bonne menace, princesse, je dis. Tu devrais prendre exemple sur elle, Elsa.

- Mais tu ne finis jamais de sortir des surnoms, répondit Nico.

- Non, c'est vraiment trop facile avec ton pouvoir.

- Ok, c'est assez, quelqu'un ne va plus avoir de visage, dit Leia.

Je ne peux plus répliquer. Pas parce que je n'ai rien à dire, mais aucun son ne sort.

- Ok, dit Dé. Je vous ai fermé la trappe pendant un instant pour vous montrer comment une vraie menace marche. Alors, le prochain qui parle pendant le jour, ou plutôt notre nuit, je vais lui faire oublier comment parler. Je ne l'ai jamais fait, alors je pourrais vous enlever la mémoire par accident. Est-ce clair?

On hoche tous la tête et on ferme la bouche, de peur qu'un son y échappe. Tout le monde se recouche, seul Justin reste éveillé pour garder.