Léanne
Je me lève dans une salle carré blanche, avec comme seule décoration un immense miroir qui prend la place de tout un mur. Dans le miroir, je me vois habillée d'un t-shirt et d'un short d'un blanc immaculé. Mes blessures sont plus ou moins soignées. Un carré de gaze collé avec du scotch sur le haut de ma nuque, un bandage autour de la plaie de mon bras et celui-ci dans une attelle, des pansements sur les égratignures et les vieux bandages sur le bout de mes doigts enlevés, où quelques gales s'y trouvent. La seule couleur dans cette salle est le rouge sur mes pansements, le brun de mes cheveux et mes taches de rousseurs.
Ça y est, je suis morte et ici, c'est le Paradis. J'avoue que ce n'est pas ici que je pensais atterrir.
- Allo, je peux sortir maintenant?
Aucune réponse. Je fais les cent pas, impatiente et, je remarque des points rouges dans le miroir, tout en lignes. Je sors un couteau et plante la lame dans la vitre, la craquant. Avec épaule disponible, je plaque la vitre cassée.
Derrière, des centaines de caméras, un point rouge montrant qu'elles sont en train de filmer. Ok, je ne suis pas au ciel. Je leur fais le doigt d'honneur, j'essaye de les provoquer, peu importe qui ils sont. Mais j'ai une petite idée de qui est derrière tout ça. Une partie de la salle s'ouvre, formant une porte que je n'ai pas remarqué en tournant en rond. Une femme en noir avec l'insigne des Recruteurs sur sa poitrine rentre, un plateau plein de bandage et d'alcool à friction. Dès qu'elle me voit, couteau à la main et du verre partout, elle fait tomber le plateau.
- Elle est réveillée, dit-elle en sortant.
Le bloc de brique se referme sur elle. Rapidement, je plante la lame dans une ouverture pour ne pas la perdre. Je crée une lance et la plante dans la brique, essayant de l'effriter. Plusieurs coups, encore et encore, jusqu'à temps que la pointe se casse. Fatiguée, j'arrête. Mon bras gauche, celui que j'utilise le moins, est le seul que je peux bouger et je viens de le fatiguer et de perdre de sa force. Tout ça pour un petit bloc de brique enlevé. Je m'assis, dos contre le mur, les éclats de miroir autour de moi.
Deux hommes armés entrent, un avec des menottes. Il me les passe sur le poignet gauche et tire mon poignet droit de mon attelle pour l'attacher. Bonjour la délicatesse! Je me mords la joue et me retiens pour ne pas lui donner un coup. L'autre homme tient son fusil près de ma tempe et le bouge derrière ma tête pour me faire avancer. La porte s'ouvre et me laisse voir un couloir gris, incroyablement sombre, grand changement de ma « cellule ».
Ils me font rentrer dans une salle sombre, avec plusieurs chaises soudés à une sorte de tapis roulant qui se rend dans une salle de verre givrée, où des ombres de personnes et de machines se font voir. Plusieurs personnes y sont assises : des jeunes habillés de blanc comme moi, soit inconscients ou tout raides, de peur que quelque chose arrive, et deux Recruteurs, un homme et une femme, qui crient et se débattent de leurs liens. Petite intuition, mais s'ils se débattent, c'est que rien de bon ne va se passer.
Ils m'obligent à m'asseoir, un détache mon poignet droit et ferme un côté sur une patte de la chaise. Ils font de même pour mes jambes, une sur la cheville et l'autre autour d'une patte. L'un d'eux part tandis que l'autre me regarde avec un air piteux.
Je ne sens rien de bon.
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la salle n.12
Science FictionLéanne est ce que l'on considère une Anormale: un humain au pouvoirs redoutables et qui ont une anomalie physique. Accompagnée d'Audrée, sa meilleure amie télépathe, Justin, un nouveau venu et les jumeaux Seaton, Leia et Nico, contrôleurs d'éléments...