Vampire Diaries: Antidote.

. Chapitre 14 .

Les premiers rayons du soleil filtrent à travers les sombres rideaux de ma chambre. Je bats faiblement des paupières et un violent mal de crâne me saisit, m'obligeant à les refermer aussitôt. Après de longues minutes de torture, j'ouvre enfin les yeux et arrive à me redresser sans que je ne sois menacé par un renvoi. Sur ma table de chevet se trouve un gobelet d'eau avec un comprimé et un mot.

«C'est effervescent, prends le ton mal de crâne va passer»

Heureusement qu'il n'y a pas cours aujourd'hui, je n'aurais pas assumé. J'avale d'une traite et me dirige chancelante vers la salle de bain. Les ravages de l'alcool, j'en étais l'exemple. L'eau glaciale m'arrache un cri de stupeur et parsème ma peau d'un million de frisson.

_«On n'a plus d'eau chaude !» Puis-je entendre à travers la porte.

_«Trop tard !» Hurlé-je en retour.

Je me savonne rapidement et me sèche vigoureusement pour me réchauffer, la peau bleuie. Nous, les loups, résistions moins bien au froid que les autres humains. J'enfile ensuite rapidement mes vêtements, et pars m'arranger le visage devant le miroir. Du bout des doigts je regarde le pendentif que Damon m'a offert la vieille et souris longuement avant de me diriger dans le couloir et d'amorcer la descente de l'escalier. Mon corps est tellement endolori que j'ai l'impression qu'un rouleau compresseur m'ait passé dessus. La maison est déserte, je me sers un café, et prends un livre avant d'aller dehors, profiter de la chaleur de ce mois de Septembre.

Des rires venant de sur ma gauche attire mon attention, en plissant mes yeux, je peux voir Elena, Bonnie et Caroline, arriver dans ma direction. J'hésite quelques secondes à rentrer vu la sympathique réflexion de Caroline de la vieille, mais au final, j'avale une gorgée de café et commence à lire mon livre. Lorsqu'elles ne sont plus qu'à quelques mètres, je leur fais un sourire aimable et repars dans ma lecture, ne faisant pas attention qu'elle avance dans l'allée de la maison familiale. Un raclement de gorge me fait relever la tête.

_«Vas-y Caroline» Chuchote Elena en donnant un coup de coude à son amie blonde.

_« Heu, salut Joey ! Nous, nous allions faire les boutiques la, tu veux venir ?» Parvins-t-elle à dire après quelques secondes de bégaiement.

_«Pas de réflexion sur l'affection que je porte à mon oncle, ou encore sur le fait que je ne traine pas avec des personnes de ma classe ?»Lâche-je un peu trop vite.

Un sourire gêné s'installe sur son visage alors que son regard se rive au sol.

_«Je suis partante, vous m'attendez ? Je vais chercher mon sac.» Fais-je pour briser le silence.

Lorsque je reviens, les trois filles rient à gorge déployées. Nous nous mettons en route, abordant différents sujets de discussion. Puis, après 3 heures de shopping intense, et les bras chargés de sacs, nous allons, comme convenu boire un verre au Mystic Grill ou Matt nous accueille d'un sourire chaleureux.

_«Alors, à ton tour de parler de toi...» Déclare Elena en me regardant.

Je me racle la gorge et avale une gorgée de mon thé.

_« Et bien je suis née ici, et, à l'âge de mes 5 ans, je suis partie en Floride avec mon oncle Mason, ne me demandez pas pourquoi, je n'ai jamais cherché à savoir. Lorsque Richard est décédé, enfin mon père, nous sommes revenus ici ... Et je peux dire que j'ai rencontré ma famille; Carol avec son air strict et pincé, et Tyler avec qui, au début ça n'a pas était facile... Puis une affaire familiale m'a fait rester ici pour l'instant...» Commencé-je.

_«La mutation de Tyler ?» Demande Caroline.

_«Heu oui ...» Fais-je dubitative, elle n'était pas censé être au courant.

_«Tu parais surprise que je sois au courant ... Tu sais, dans notre groupe, il n'y a que Matt et Jeremy qui sont normaux...» Ajoute la blonde.

_«Jeremy ne fait pas partie intégrante du groupe, temps qu'il se comporte comme un drogué de première !» L'interrompt Elena.

_«Oui, enfin, bref. Moi je suis un vampire, Elena un double Petrova, et Bonnie une sorcière... Toi et ta famille des loups, rien de plus simple» Fait Caroline avant de rire.

_«Pas exactement la famille, je ne sais pas si vous connaissez la lycanthropie, mais ce n'est pas un choix, nous sommes juste porteur du gène. Nous naissons tous avec ce gène et il suffit d'une seule chose pour activer la mutation: causer une mort» Fais-je faiblement regardant le liquide sombre dans ma tasse.

_« Tu as tuée quelqu'un ?» Demande Bonnie.

_« Accidentellement, j'ai eu un accident de voiture, et j'ai fauchée une jeune femme sur mon passage.».

Me rappeler de ces souvenirs est toujours autant douloureux. Je revois toujours cette jeune femme, à l'aube de sa vie, baignait dans son propre sang... Et son ventre arrondis signifiait que je n'avais pas ôté une vie mais deux. Je leur souris faiblement en guise d'excuse avant de me lever et de quitter la pièce. Sac en travers du dos et veste à la main, je regagne doucement le foyer familiale avant de ranger mes nouvelles affaires et de m'affaler sur mon lit. Mes doigts s'enroulent autour de la chaine de mon pendentif que je tripote de longues minutes silencieuse. Je ne sais pas ce qu'il m'avait pris de leur raconter ça, de me souvenir de ça, puisqu'à chaque fois c'est la même souffrance. Des pas résonnent dans l'escalier et je vois la tête de mon oncle apparaitre derrière la porte.

_«J'ai senti ta peine, tu vas bien ?» S'enquit-il.

J'hoche la tête silencieusement et fixe de nouveau le plafond crème, sans un mot, expirant bruyamment. Mason s'approche du lit avant de s'allonger dessus et m'attraper une main.

_«Tu peux m'en parler, je suis là pour toi» Chuchote-t-il.

_«Je repense à cette femme, celle que j'ai tuée et de son bébé, je me demande souvent ce qu'ils seraient aujourd'hui. Et chaque fois, chaque rêve, je revois son visage, crispé dans une moue de douleur, et son corps immobile gisant dans son propre sang. Je me revois, immobile, tétanisée. Et surtout, je repense à quel point j'ai pu être égoïste...» Murmuré-je.

_«Pourquoi donc ?» S'enquit-il.

_« Parce que je n'étais pas tétanisée par le fait que j'avais tué une personne, je n'étais pas triste d'avoir ôtée la vie de cette femme et de son enfant, non. J'étais tétanisée parce que je savais, qu'à partir de ce moment, j'avais activé la malédiction. Je ne pensais qu'à ma future douleur. Pas au fait que cette femme soit morte par ma faute.»