Vampire Diaries: Antidote.

. Chapitre 22 .

_«Joey ?»

La voix faible de mon petit frère m'extirpe de mon sommeil. Je me redresse instantanément et capture ses mains des miennes. Un faible sourire se grave sur son visage alors que ses yeux trahissent son état de fatigue.

_«Je suis désolé» Trouvé-je simplement à dire.

_«Je suis affamé» Réponds-t-il.

J'attrape une des poches de sang que Stefan m'avait apporté et la lui tends, en quelques secondes, le liquide rougeâtre se déverse dans sa bouche puis dans sa gorge. Après avoir vidée intégralement trois poches, Tyler se redresse et me regarde profondément.

_«Désolé de quoi ? Je suis devenue plus fort, invincible et tout ça grâce à Klaus» Déclare-t-il.

_«Grâce ?» Fais-je en manquant de m'étrangler.

Nous restons silencieux avant qu'il n'ajoute.

_«Oui grâce, je suis immortel, je ne crains plus rien; maintenant, laisse-moi, je vais me reposer» Ajoute-t-il.

Les jambes tremblantes, je sors de sa chambre et avance en titubant jusque la mienne où je me laisse tomber sur le lit. Je saisis mon téléphone et, compose rapidement le numéro d'Alaric.

_«Oui?» Déclare-t-il au bout de quelques secondes.

_«Nous avons un problème, j'ai l'impression que Tyler à changer, il ... Il me dit que grâce à Klaus, il est devenus immortel et un tas de connerie...» Commencé-je.

_«Je préviens les Salvatore, dans une demi-heure chez eux, ça te vas ?» demande-t-il.

_«Oui oui...» Répondis-je, las.

Je sors immédiatement de la maison et me met en route, à pieds, vers le Manoir, je m'allume une cigarette que je pose au coin de mes lèvres tout en accélérant ma foulée, je me sens observée. Lorsque je suis devant l'imposante porte du manoir, un soupir de soulagement franchit la barrière de mes lèvres et, alors que j'allais toquer, la porte s'ouvre en grand sur le plus jeune des Salvatore.

_«Entre Joey» Déclare doucement Stefan après m'avoir pressé doucement l'avant-bras.

Sans un mot je pénètre dans la maison et pars directement au salon, Alaric est présent, mais aussi Bonnie et Elena. Seuls Caroline et Damon manque. Bonnie s'assoie en face de moi et me tends les mains. Je regarde uns à uns chaque personne de la pièce, inquiète avant d'attraper à mon tour ses mains. Une vague de chaleur s'empare de tout mon être alors que ma vision s'obscurcit de plus en plus jusqu'à ce que ce soit le noir complet. Lorsque Bonnie rompt le contact, je reprends immédiatement mes esprits.

_«Il est asservit à Klaus, Tyler, il est asservit» Déclare Bonnie dans un souffle alors qu'un fin filet de sang s'écoule de son nez.

Alors que les discussions commencent à fuser, la porte du Manoir claque bruyamment, laissant apparaitre Tyler. L'assemblée se fait silencieuse alors qu'il s'adosse contre une colonne en pierre.

_«On ne m'a pas appelé pour la petite fête ?» Demande-t-il d'une voix que je ne lui connaissais pas.

_«Tyler, tu ferais mieux de partir » Déclare Stefan doucement.

_« Et pourquoi donc ? Ne suis-je pas le principal intéressé de cette discussion ?» Ajoute-t-il.

_«Mon frère t'a demandé de partir, il me semble.» Ajoute Damon qui venait de faire son apparition

Un rire sinistre s'échappe de la bouche de Tyler, et après de longues minutes se décide enfin à tourner les talons, mais avant qu'il ne quitte complètement la pièce, il ajoute à mon attention.

_«Bonnie avait raison Joey, tu es le remède, seul toi peut faire en sorte que ton petit frère redevienne celui qu'il était...»

Le silence s'abat dans la pièce alors que chacun de mes muscles est tendu à n'en plus finir, je m'excuse en balbutiant et quitte la maison. Une forte poigne se referme sur mon bras me faisant virevolter.

_«Ne fais pas de connerie, nous allons trouver une solution» Déclare doucement Damon en rangeant une de mes mèches de cheveux qui s'était échappée de mon élastique. J'hoche négativement la tête et m'éloigne de nouveau. J'étais le remède, et mon frère était la victime, je dois trouver Klaus. Je compose le numéro de Tyler, et il m'indique la marche à suivre, d'une voix plutôt froide. C'est alors que je me rends à l'extrémité de la ville, m'enfonçant à travers un bois. Je découvre enfin une grande bâtisse et, alors que mon cerveau hurle de m'enfuir, je frappe deux petits coups contre la porte d'entrée. Klaus apparait quelques instants après et m'invite à aller m'assoir dans le salon. Les murs sont vides de couleur, sans décoration, donnant au tout une atmosphère plutôt lugubre. Klaus, un verre à la main me scrute longuement avant de s'assoir mollement sur un fauteuil. Tyler apparait alors à l'encadrement de la porte et je lui souris. Sa réaction me glace de nouveau le sang, il reste de marbre et prends place aux côtés de Klaus, les bras croisés sur la poitrine.

_«Que veux-tu de moi ?» Demandé-je timidement pour briser le silence.

Un sourire félin s'étend sur son visage, je me tasse un peu plus dans le canapé.

_«Je veux créer mon armée d'hybride.» Ajoute-t-il calmement.

_«Mais, vous ne me vouliez pas pour vous guérir de la malédiction ?» L'interrogé-je.

_«Bien sûr que non, je suis invincible et j'ai une multitude d'ennemis, alors à quoi bon redevenir humain ? Et de toute manière, rien ne peux nous guérir de ce que nous sommes»

Il esquisse un sourire avant de passer le revers de son bras sur sa bouche.

_«Tyler ?» Demandé-je alors que mes yeux baignent de larmes.

_«Je t'ai mentis Joey, volontairement.» Trouve-t-il simplement à me dire.

_«Donnes moi ce que je veux, et je libérerai ton frère de son asservissement pour moi.» Tranche Klaus.

_«C'est à dire ?» Demandé-je d'une voix tremblante.

_«Une grosse quantité de sang, pas tout, mais presque, après, vous serez libres tous les deux.»

Deux hommes à la corpulence musclée s'approchent de moi les bras chargés de matériel médical. Le premier arrache ma manche avant de m'enfoncer une aiguille dans le pli de mon coude, m'arrachant une grimace. Le second y visser un petit tube au bout duquel se trouve une poche de sang. Puis je vois mon sang s'écouler, doucement, au goutte à goutte. Des fines gouttes de sueur viennent perler mon visage, mon corps s'engourdit, ma vision se trouble et, je tombe peu à peu dans un précipice aussi noir qu'effrayant.