Chapitre 31.

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Je me réveillai et frottai doucement mes yeux bouffis par les larmes de la veille. Je regardai l'heure et soupirai en constatant que la moitié de la journée était déjà passée. Je me rendis à la douche et me lavai précipitament parce que j'avais rendez-vous avec Emily à 13h au mail du coin.

Je descendis les marches deux par deux après m'être vêtu d'une robe verte légère afin d'arrêter les bruits continues que produisait mon ventre. Arrivée en bas, je trouvai ma mère dans la cuisine lisant un journal avec un café posé devant elle. Quand elle m'entendit arriver, elle me fit un sourire chaleureux malgré ma mine dégoutée.

-Il reste du café si tu en veux., dit-elle.

-C'est toi qui l'a préparé ?, demandai-je froidement.

-Oui tout à l'heure avant que ton père parte reconduire Jake chez le garagiste.

-Alors je n'en veux pas., dis-je en souriant.

Elle soupira et ferma son journal pendant que je me préparais deux toasts au nutella.

-Kass il faut qu'on parle.

-C'est Kassandra, Anne.

-Tu peux m'appeler maman tu sais ?..., dit-elle en me souriant tristement.

-Pas la peine, tu ne seras jamais ma mère.

Je tournai les talons et m'apprétai à sortir de la pièce mon assiette à la main quand elle m'interpella.

-Un jeune homme est venu porter ceci ce matin. Il voulait te voir, mais j'ai compris que c'était lui qui était la cause de l'état dans lequel tu es rentrée hier alors je lui ai dis que tu n'étais pas à la maison.

J'eus un sourire triste et les larmes menaçaient de couler. Je m'approchai d'un pas léger de ma mère et saisi d'une main tremblante le paquet qu'elle me tendait. Je la remerciai pour le paquet et pour l'avoir éloigné par la même occasion.

Je remontai dans ma chambre et m'installai sur mon lit à balequin pour manger tout en regardant la télévision. Je jetai de régulier coup d'oeil vers le paquet soigneusement emballé et décidai de le cacher dans un de mes tiroirs pour ne pas cèder à la tentation.

Je regardai l'heure et constatai que j'étais désormais en retard. Je descendis les marches en vitesse, pris les clés de ma voiture et parti rapidement au mail.

Je fus accueillis par une Emily impatiente qui tapait du pied en observant partout autour d'elle. Ne voulant pas subir ses railleries je m'excusai rapidement en baissant la tête. Elle leva mon menton avec ses doigts et m'observa minutieusement, puis me pris dans ses bras.

-Peu importe ce qui est arrivé je suis là pour toi Milly., chuchota-t-elle dans mes cheveux.

Je relevai la tête en souriant faiblement.

-Milly ?, demandai-je en levant un sourcil.

-Ouais., dit-elle en commençant à marcher vers les boutiques, Tout le monde t'appele Kass' alors j'ai voulu faire originale et utiliser ton nom de famille tu comprends ? Miller, Milly...

Je riai en secouai la tête.

Nous passâmes donc le reste de l'après-midi en rigolant et en faisant plusieurs boutiques. Nos bras étaient remplis de sacs et étions fatigué de marcher. Nous nous assîmes donc sur un banc pour relaxer un peu, quand soudainement un objet dans une boutique attira mon attention au loin.

Je me levai sous les regards insistant d'Emily et lui fit signe d'attendre un moment avant de me diriger vers l'objet en question en le prenant dans mes mains.

-C'est combien ?, dis-je en murmurant.

-10 pièces ma p'tite, je les ai fait moi même !, répondis le vendeur en frottant ses autres cube.

-Vous pouvez m'en faire un ?

-Ouais, mais ça coûte 30 pièces ça prend du temps, il faut juste m'apporter une image et je le fait.

Je lui souriai et m'éloignai de la boutique en lui promettant de revenir bientôt. Je me précipitai vers mon amie et repris mes sacs en la pressant.

-Il faut trouver quelqu'un qui sait bien dessiner., dis-je en regardant toute les boutiques.

Je repérai finalement un magasin de portrait et arrivai devant le peintre.

-Vous pouvez reproduire un moment juste quand je vous le décrit ?

-Biensûr sinon je ne serais pas un artiste., répondit-il avec un air snob.

Je le payai donc et passai la prochaine heure à lui décrire pendant que lui dessinais mes propos. Emily était rentrée chez elle pendant ce temps puisqu'elle avait un autre rendez-vous pour le souper.

Je pris le dessin avec un air triste et satisfait en observant son oeuvre totalement réussite. J'allai vers la boutique du monsieur de tout à l'heure et lui tendis le dessin après avoir décrit ce que je voulais.

-Revenez le chercher vendredi., dit-il après que je l'aille payé.

La semaine passa lentement, mais sans encombre malgré l'absence continue de Sebastian et, à mon plus grand malheur, d'Amy. Mes journées étaient longues et ma tristesse augmentait peu à peu chaque jour.

Vendredi arriva et je me rendis au mail après l'école en marchant profitant de la chaleur qu'il faisait à l'extérieur. Une fois l'oeuvre dans mes mains je l'observai émue, il avait fait du bon travail. C'était une sculpture holographique dans du verre représentant moi et Sebastian côte à côte observant les aurores boréals. D'aussi loin que je me souvienne, c'étais l'un des plus beaux moments que j'avais passé en sa présence et dans toute ma vie.

Je souriai tristement et rentrai à l'école pour récupérer ma voiture et reparti ensuite à la maison.

Arrivée là-bas, je montai les marches en vitesse pour me rendre dans ma chambre et enveloppa le cadre holographique dans un linge de soie pour ne pas l'abimer. J'ouvris mon tiroir et y placai l'oeuvre avec précausion quand celui-ci percuta quelque chose d'autre au fond.

Je retins mon souffle en sortant la boîte oublié pendant une semaine et la posai sur mon lit ne sachant pas si je devais l'ouvrir ou la replacer parmi mes habits. Après deux minutes sans bouger, un toquement à ma porte me fit sursauter et me sorti de mes pensées.

-Sebastian est à la porte Kass, tu devrais peut-être le laisser s'expliquer ?, soupira mon père.

-Dit lui que je suis occupée., répondis-je en baissant les yeux.

-Je ne peux pas mentir pour toi continellement Kassandra., me dit-il sévèrement, Et d'ailleur ta mère n'en peut plus de ton attitude avec elle, elle a changée et même après un an tu refuses de le constater !

J'haussai le volume à mon tour, fatiguée d'expliquer jour après jour mes sentiments vis-à-vis Anne.

-Toute ma putain de vie j'ai eu l'image d'elle d'une femme droguée. Pour moi, ma mère est morte quand j'étais bébé en laissant Jake derrière elle, toi et lui êtes ma seule famille. Elle t'a rendu malade et triste, elle nous a abandonnés toi et moi et tu continues de lui pardonner pour toute ses erreurs alors que ça été ton poison pendant presque 18 ans... On ne se parle plus ou à peine et tout ce que tu me dis c'est "Soit plus gentille avec ta mère" ou encore "Voyons Kassandra je n'accepterai plus une telle attitude sous mon toit" alors qu'elle le mérite amplement. On peut réellement dire dans ton cas que l'amour rend aveugle puisque tu n'as toujours pas compris que c'est une folle doublée d'une droguée et qu'elle ne saura jamais te rendre heureux.

Ma tête tourna sous l'impacte de la giffle de mon père. Je lui jetai un regard remplit de reproche en me frottant la jour pendant que les larmes montaient d'elles-même. Mon père me jeta à son tour un regard sombre et murmura ceci :

-C'est maintenant que je suis de retour avec elle que j'ai compris ce qu'était le bonheur alors soit heureuse pour moi ou part...

Dans la peau.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant