Point de vue : Jimin
Aujourd'hui était un grand jour. J'allais sortir de cet hôpital puant. J'en avais marre, je saturais de l'odeur, de l'ambiance, des plats immondes que l'on nous servait. J'avais 18 ans tout de même ! Je voulais vivre. Qu'on me laisse vivre !
Il y avait un ciel bleu dégagé et de minces rayons de soleil dehors. Les oiseaux chantaient timidement et les gens commençaient à sortir de chez eux, profitant de la fin de la saison hivernale que je n'avais pas eu le temps de connaitre. Les médecins m'avaient ramené des vêtements de chez moi qui avaient cette odeur si particulière qui devait sûrement avoir une grande importance dans mon ancienne vie.
Ainsi, j'enfilai un pull en laine rouge aux rayures noires et un jean foncé, enfonçant mes pieds dans des Vans usées assorties au reste de ma tenue. Et avant même d'avoir pu dire au revoir aux médecins et aux infirmières, je pris ma valise maigre et filai à travers les couloirs que je connaissais sur le bout des doigts, pour finir dehors. Je n'eus même pas le temps de m'en apercevoir. Ouah, c'était dingue. Ça faisait si longtemps ! C'était juste fou, fou.
Je me rappelai bizarrement du chemin de ma maison par cœur. Mémoire sélective, à ce qu'il parait. Alors je rentrai chez moi en boitillant toujours un peu. Chez moi. Sortis mes clés pour ce qui me semblait être la première fois et ouvris la porte. Je fonçai dans ma chambre. Je me rappelais de tout... Sauf de ça : plusieurs photos étaient accrochées sur mon mur. J'étais toujours avec deux adultes dessus, un homme et une femme. L'homme me ressemblait beaucoup. C'était sans doute eux, mes parents. Je glissai un doigt sur l'une des photos que je trouvais jolie. De la poussière s'envola, laissant une trace derrière mon index.
- Monsieur, madame, pardonnez moi de vous avoir oubliés comme ça, murmurai-je presque pour moi-même.
Je me mis à fouiller dans mes tiroirs, pour avoir des indices sur ma vie. Je fouinais partout, et me glissai même sous mon lit. Mais en relevant la tête, je ne trouvai rien de mieux à faire que de me cogner contre l'une des lattes supportant le matelas.
- Aïe !
Mais un bruit étrange se fit entendre. Je redonnai un coup dans la planche de bois. Le même bruit. Il y avait quelque chose entre le matelas et cette latte. Comme une sorte de plastique ou je ne sais quoi...
Ni une ni deux, je soulevai le matelas en scrutant ce qu'il y avait en dessous. Une caverne d'Ali Baba... Je me débarrassai du gros machin moelleux et m'accroupis au-dessus de dizaines de petits sachets contenant toutes sortes de choses. De la poudre, des comprimés, et même quelques seringues. Tout ça, c'était... De la drogue. Je me figeai, portant ma main devant ma bouche, horrifié. Est-ce que j'étais ce genre de personne ?
J'allai chercher un sac poubelle dans le salon et vidai toutes ces cochonneries dedans. L'ancien Jimin me dégoutta alors. Je ne voulais plus retrouver de trace de cette personne dégueulasse, je ne voulais pas en savoir plus. Je devrais me reconstruire.
Quelqu'un toqua à ma porte. Je déviai mon regard du sac poubelle et pris de panique, le planqua dans un coin de ma chambre. Qui était à ma porte ? Que me voulait-il ? M'avait-il vu revenir ici ?
Je descendis les escaliers en faisant le moins de bruit possible puis observai par le judas de la porte. Un jeune garçon dans la vingtaine, habillé de façon normale avec un sweat à capuche noire attendait patiemment que je lui ouvre. Je n'avais aucune idée de qui il était. Devais-je ouvrir ?
- Jimin, je sais que tu es là, j'ai vu ta tignasse entrer tout à l'heure. Allez ouvre-moi, j'suis ton pote non ?
Mon... Pote ? Lui aussi je l'aurais oublié, alors. J'ouvris doucement et le jeune homme entra sans même que je ne l'y invite.
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Pieces of broken dreams
FanfictionPark Jimin, 18 ans, a un accident de voiture qui tue ses deux parents. A son réveil, il ne se souvient de rien de sa vie passée puis la découvre petit à petit... Mais décide de tout reprendre à zéro. Or, comment faire face à ses anciens problèmes...