Pieces of broken dreams

PARTIE I - Chapitre 16

Point de vue : Jimin

Le contact du goudron froid sur mon visage me fit reprendre mes esprits. Ou j'étais déjà ? Et pourquoi ?

Je me relevai difficilement et entrepris de marcher tout droit. C'était pas vraiment droit en fait. Mais je marchais quand même. Une douleur impressionnante me venait de l'intérieur, et mes bleus me brûlaient de partout, j'avais envie de vomir.

Ma vision et mes sens étaient brouillés, je sentais quelque chose qui n'allait pas en moi, que ce soit psychologiquement ou physiquement. Je m'arrêtai d'avancer et me mis à vomir toutes mes tripes sur le trottoir, m'appuyant contre un poteau de métal peint en noir. J'étais vraiment dans un sale état. En plus, vomir me ferait encore perdre du poids... Je n'arriverais donc jamais à grossir un peu...

Toutes les rues se ressemblaient. Cela faisait au moins une heure que j'errais dans le quartier sans savoir ou j'étais ni ou j'allais. J'avais mal à la tête, aux jambes, au ventre... Une lumière aveuglante éclata sur mon visage, me faisant perdre l'équilibre. Un bruit de moteur qui se coupe se fit entendre, et je vis une silhouette humaine se pencher au-dessus de moi.

-Qu'est-ce que tu fais ici ?! Mon dieu mais tu es blessé ! Viens je vais te ramener chez toi. Tu peux te lever ?

-Nnnh...

- Allez, je t'aide.

La personne non identifiée passa un bras autour de mon dos, l'autre autour de mon torse et me souleva aisément. Ça devait être un homme, vue la facilité qu'il avait à me porter. Il m'installa dans sa voiture en me laissant m'allonger sur la banquette arrière et redémarra ensuite.

-Tu habites ou ? Est-ce que tu peux me le dire ? Je vais te ramener chez toi.

-Jeje n'... Maison...

-Quoi ?

Je sortis mon portable de ma poche et le lui tendit en tremblant, marmonnant le code qu'il fallait pour le déverrouiller. Dieu soit loué, il avait compris. Il appela le contact « maison ».

-Allô ? Jimin? Non ce n'est pas moi, il est avec moi. Je l'ai trouvé au milieu de la route. Oui, vous le cherchez depuis longtemps ? Je vais vous le ramener, tout va bien. Il n'est pas au meilleur de sa forme non... Pouvez-vous me donner votre adresse ? Oui, je vois où c'est, c'est entre le lycée et le collège c'est ça ? Ok, j'arrive dans quelques minutes. De rien, à tout de suite.

La voiture se mit à rouler et je me mis à pleurer sans vraiment comprendre pourquoi. L'homme qui était avec moi me parlait. Je ne savais pas si je n'entendais pas ou je n'écoutais pas, mais c'était l'un des deux. Le vrombissement régulier de la voiture accompagné d'une douce odeur rassurante paternelle me fit m'endormir, ou perdre connaissance, je ne savais pas.

Point de vue : Taehyung

Le mot que Jimin avait laissé sur la table m'avait beaucoup inquiété malgré moi. Il sous-entendait qu'il allait rentrer dans moins d'une heure, alors je m'étais posé devant la télé et j'avais regardé un animé en l'attendant. Mais rien, personne, pas un signe de vie. 18 heures sont alors passées, et je compris que quelque chose n'allait pas. Je devais retrouver Jimin, mais je ne savais rien, il aurait au moins pu me laisser des coordonnées, je n'en sais rien... Il m'avait juste dit qu'il allait « chez quelqu'un ». Je suis monté dans sa chambre et j'ai fouillé partout, puis j'ai trouvé une trousse qui ne portait pas son nom. Il était marqué dessus Jeon JungKook. Ni une ni deux, j'avais foncé dans l'annuaire, vieille méthode mais très efficace. Après avoir trouvé son numéro de fixe, j'avais appelé sans hésiter. La conversation avait été très rapide. C'était à ma surprise une jeune fille qui avait décroché, dont la voix m'était familière. Elle ignorait ou était Jimin mais je sentis qu'elle s'inquiétait autant que moi. « Je vais venir vous aider à le chercher, d'accord ? Je vais venir chez vous tout de suite ! ». Et une trentaine de minutes plus tard, alors que je me faisais un sang d'encre, elle avait sonné à ma porte, et je la reconnus ; c'était la fille que Jimin avait invitée à la maison la dernière fois. Elle était accompagnée d'un garçon qui s'appelait Chull et qui s'occupait de la guider car elle était aveugle. Nous avions discuté des endroits ou il pourrait être et nous nous y sommes rendus en voiture car la fille avait aussi un chauffeur qui la conduisait là où elle voulait, mais aucune trace de Jimin. Nous venions de rentrer à la maison de Jimin, dépités, quand le téléphone sonna, et je m'empressai de décrocher. Un homme l'avait trouvé... Sur la route. Tout seul. Dans le noir. Blessé.