PARTIE I - Chapitre 4

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A la sortie du lycée, un jeune homme aux cheveux teintés en roux vif s'avança vers moi, le pas hésitant. Il portait un uniforme de collégien mais me dépassait d'une dizaine de centimètres.

- Park Jimin. Bonjour. Je pensais que tu étais mort.

La voix morne et sans expression du garçon me glaça. Il pensait ses mots et les disais comme s'il venait de me dire "bonjour, tu veux une glace ?". Je fis comme si je n'avais rien entendu et rentrai chez moi, avant de me rendre compte qu'il m'avait suivi tout le long du chemin.

- Que veux-tu à la fin ? Finis-je par lui demander en me retournant vers lui.

- Je... Bah tu sais...

La drogue, encore ? Un quatrième qui va me faire chier ? Il avait l'air plus jeune que moi pourtant, je lui donnais 17 ans maximum.

- Jimin, s'il te plait laisse-moi juste entrer dans ta maison quelques minutes. Je ne veux pas rentrer chez moi tu sais... Mes parents, mon père...

Hein ?

- De quoi ? Finis ta phrase.

- Mon père m'a encore frappé. Tu dois m'aider à oublier Jimin. S'il te plait, donnes-en moi un peu, et je te laisserais toucher mon corps. Tu pourras me faire ce que tu veux une fois que j'en aurais pris...

- Quoi ?!

Le jeune garçon me suppliait de toutes ses forces, du moins du peu qu'il lui restait. Il avait l'air encore plus faible que moi, mal nourri et surtout mal dans sa peau.

- Peux-tu me dire... Ce que Jim-, ce que je t'ai fait la dernière fois que l'on s'est vus ?

- Tu m'as donné de l'extacsy, un miracle ce truc. Je me suis senti tout de suite bien ! Ensuite nous avons couché ensemble et je suis parti. Pourquoi tu me demandes ça Hyung ? On fait tout le temps de cette façon, dit-il de façon naturelle en se frottant nerveusement l'arrière de la tête.

Il m'avait appelé Hyung. Il était donc bien plus jeune que moi. Mon dieu.

- Je n'ai plus rien pour toi. Va-t'en.

- Comment... ?

- Dégage s'il te plait. Et ne reviens pas.

- J'ai besoin de toi Park Jimin, tu dois m'aider. S'il te plait ! Je ne veux pas retourner chez mon père... Je t'en supplie...

Il me faisait de la peine. A tel point que je l'invitai à rentrer chez moi. Pourquoi je faisais ça ? Bordel.

- Va t'installer sur mon lit, j'arrive dans deux minutes.

- Tu veux que je retire mes vêtements ou tu préfères le faire toi-même ?

- Retire-toi cette idée du crâne... Aujourd'hui on change notre routine.

Hésitant, il grimpa les marches de l'escalier et disparut à l'étage.

Je préparai deux bons chocolats chauds ainsi que deux gros plaids puis amenai tout en haut dans ma chambre. Il était assis sur mon lit, dos à moi, en train de pleurer. Lorsqu'il m'entendit arriver, il sécha rapidement ses larmes et se retourna pour voir ce que je faisais, sentant sûrement l'odeur du cacao.

- J'ai pensé que peut-être tu avais plus besoin d'être écouté que drogué et violé...

Je pouvais lire l'incompréhension sur son visage. Il était vraiment désespéré. Je lui tendis un plaid et une tasse dont la boisson chocolatée émettait de la fumée qui dégageait une douce odeur. Il en prit une gorgée et me regarda comme un petit chien battu, un peu de mousse sur la lèvre supérieure.

Pieces of broken dreamsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant