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Marchant à une allure plutôt rapide, Kylie ne peut s'empêcher d'examiner les environs à chacun de ses pas, à la recherche d'un quelconque abris pour la nuit.

Mais alors que tout espoir commence à s'envoler, l'espoir de trouver ne serait-ce qu'une cabane dans un arbre, ou une cabane de chasse avant que la noirceur de la nuit ne l'enveloppe, elle voit, non loin d'elle, ce qu'elle recherche désespérément.

Elle s'y rend en trottinant, heureuse d'avoir enfin déniché ce dont elle avait besoin. Mais aussi heureuse de ne ressentir qu'une douleur plutôt supportable au niveau de son dos alors qu'elle force sur ses jambes pour s'y rendre.

Une fois à ses abords, Kylie se met à ralentir le rythme, elle prend le couteau qui est à sa ceinture dans sa main droite et se place devant la porte. Elle colle son oreille sur celle-ci, puis frappe deux fois. Elle attend quelques minutes et de faibles grognements se font finalement entendre dans ce silence de mort qui règne.

Elle pose donc sa main sur la poignée, et ouvre la porte d'un geste bref. Elle se met en position, prête à se défendre. Mais se remet rapidement normalement lorsqu'elle voit qu'il n'y a qu'un homme, pendu et que celui-ci s'est transformé. Un quelconque rire, plutôt moqueur, puis un long soupire s'échappent de ses lèvres.

«-Mon pauvre, tu dois bien galérer là-haut, fit-elle.»

Kylie monte sur la chaise, qui a sûrement dû servir à l'homme pour mettre fin à ses jours, ou plutôt essayer, et se poste devant lui.

«-Oui, je sais, t'as certainement envie de me bouffer, dit-elle en approchant sa main de la bouche en décomposition du rôdeur, mais désolée, moi, j'en ai pas trop envie. Tu vois, je tiens un minimum à la vie en fait. Même si j'ai l'impression d'être une tâche noire au milieu d'un tableau blanc, je me battrai pour ma vie. Ouais, je sais, moi aussi je trouve ça con, le rôdeur ne cesse de grogner, et de tendre les bras en avant, espérant pouvoir mordre dans la chair fraîche de Kylie, si tu veux mon avis tu n'as pas senti de chair d'aussi près depuis un bail, non? Tu n'en avais sûrement même jamais senti, les grognements du rôdeur deviennent de plus en plus fort, alors que celui-ci commence à se débattre amplement, tu me gonfles déjà, dit-elle en enfonçant son couteau dans le crâne ramolli par le temps du rôdeur.»

Elle coupe la corde, et le corps s'écroule sur le sol. Elle le prend par les épaules, grimace légèrement, et le traîne hors du cabanon, avant de l'abandonner devant.

«-Désolée de t'abandonner comme ça mais j'ai pas envie que ton odeur de pourriture n'empeste dans toute la cabane.»

Elle retourne à l'intérieur, prenant le temps cette fois-ci de refermer la porte derrière elle.

Elle sort la lampe torche de son sac, le dépose à l'entrée et examine l'intérieur de ce qui serait sa demeure pour la nuit.

Il y a une pièce principale, où s'y trouve un divan, une table basse, et une commode. Elle passe rapidement à la pièce suivante, qui n'est rien d'autre qu'une petite salle de bain. Elle se poste devant le lavabo, et après quelques secondes d'hésitation, elle lève la tête en direction du miroir.

Elle pouffe de rire en voyant son visage aussi sale. Puis, dans un élan de normalité, elle ouvre le robinet. L'eau s'écoule d'abord foncée, puis peu à peu, celle-ci devient plus claire.

Elle place ses mains en-dessous, afin de les laver, ainsi que ses avants-bras et décrasser par la même occasion son visage, en fermant bien la bouche et les yeux.

Elle se rend ensuite dans la petite cuisine, et la fouille de font en comble. Elle y trouve deux paquets de chips, et une bouteille d'eau, de quoi faire son repas de ce soir.

Elle retourne dans la pièce principale, dépose ses trouvailles sur la table basse et commence à barricader le cabanon. Ce fut simple et rapide, puisqu'il n'y a que la porte d'entrée et une petite fenêtre dans la pièce principale ainsi que dans l'étroite salle de bain, qui sont bien trop petites pour qu'un être humain puisse y passer. Même un enfant en bas âge galèrerai.

Une fois la chose faite, elle s'installe sur le divan, retire ses chaussures, allume les quelques bougies qui sont déjà dispersées sur la table basse et entame l'un de ses paquets de chips.

Une fois son repas terminé, Kylie s'allume une cigarette. Elle ne se souvenait même plus qu'elle fumait. Jusqu'à c'qu'elle retrouve ce goût, qu'elle connaissait vraisemblablement plutôt bien.

Puis, fouillant dans son sac, elle en ressort le talkie walkie. Elle le rallume. Sans réellement savoir pourquoi elle fait ça. Mais ce qu'elle sait, c'est qu'elle ne veut pas être définitivement seule. Et malgré le fait, que pour elle, ils sont des inconnus. Pour eux, elle ne l'est sûrement pas.

Alors après avoir fumé deux cigarettes et réfléchi à toutes les éventuelles solutions. Elle se décide à joindre ces personnes.

«-Y'a quelqu'un?! Demande-t-elle simplement.»

Elle patiente durant quelques minutes, sans recevoir la moindre réponse, puis elle lâche le talkie qui retombe sur le canapé.

Elle souffle, déçue. Elle était prête à les joindre, et eux, ne répondent plus.

Elle décide alors de s'allonger, couvre son corps d'une moelleuse couverture trouvait dans la commode, et ferme les yeux.

-

Au petit matin le lendemain, Kylie se réveille, toujours déçue de ne jamais avoir reçu de réponses. Mais après tout, peut être qu'ils ne l'avaient simplement pas entendu.

Elle se lève, renfile sa large veste de couleur kaki par-dessus son sweat gris, remet ses chaussures et s'attache les cheveux en un chignon détaché.

Elle s'étire, puis boit une courte gorgée d'eau. Elle regarde sa montre, il est 7:13. Elle remet son sac sur son dos et vérifie le chargeur de son nouveau flingue qu'elle a trouvé dans le mini-frigo. Car oui, nouvelle règle très importante dans ce nouveau monde, tout ce qui peut être utile, est caché. Elle le range à son ceinturon avec son couteau.

Elle ouvre la porte et s'aventure une nouvelle fois dans la dense forêt. Elle marche plusieurs longs kilomètres avant d'atterrir sur une autoroute. Elle est assez surprise de voir autant de voitures à l'arrêt ou accidentées. Mais cela ne l'empêche pas d'en fouiller quelques-unes. Sa survie passe avant tout.

Dans la première, elle trouve quelques boîtes de médicaments, bandages, sparadrap, qui lui seront sûrement utiles par la suite. Puis elle se dirige vers le coffre, et l'ouvre. Seulement des valises y sont empilées. Et pour le moment, les vêtements ne sont pas une priorité pour elle, c'est surtout l'eau et la nourriture.

Son attention est par la suite attirée par un camion. Elle fait coulisser la porte et découvre de nombreux bidons remplis d'eau face à elle. Un sourire de fierté étire ses lèvres. Elle envisage déjà d'en prendre quelques-uns dans le coffre d'une voiture qu'elle utiliserait pour se déplacer par la suite.

Elle va pour en ouvrir un, mais le bruit de plusieurs moteurs la fait changer d'avis. Elle panique, referme la porte rapidement, et va se cacher sous le camion en question.

A son plus grand malheur, elle voit les véhicules se rapprocher, pour ensuite se stopper. Son coeur se met à battre à tout rompre. Et si elle se faisait repérer?

Plusieurs personnes descendent de différents véhicules. Une moto, un camping-car et une voiture. Kylie lâche plusieurs jurons à son égard. Elle ne peut pas sortir sans prendre le risque de se faire remarquer. Elle reste donc cacher, priant intérieurement pour qu'ils ne soient que de passage.

«-Fouillez un maximum de voitures et surtout, restez à portée de vue. »

Kylie souffle à nouveau. Durant combien de temps allait-elle être bloquée là?

The walk of undead.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant