Chapitre 36: 1st position

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NDA: La chanson accompagne le chapitre, je vous conseille de l'écouter tout en lisant ;)

Elle est beaucoup trop silencieuse et son visage est beaucoup trop neutre. Et plus les secondes passent et plus la confiance que j'avais s'évapore en petite particule.

Son manque de réponses ne laisse aucun doute sur ce qu'elle pense en ce moment même, mais il y a toujours un petit peu d'espoir en moi. L'espoir que ces dernières semaines étaient aussi importantes pour elle qu'elles l'étaient pour moi.

Est-ce l'amour qui m'a rendu aveugle? Est-ce moi qui me suis beaucoup trop précipité dans cette relation? Suis-je en fin de compte la seule qui pensais que ce n'était pas juste une petite relation qui n'irait nulle part? Suis-je la seule à m'être donnée corps et âme pour elle?

Il semblerait puisque la brune en face de moi, la fille que j'aime, celle qui m'a fait croire que je pouvais toujours aimée et être aimée malgré mon métier. Celle qui s'est démarquée parmi tant de femmes comme si c'était prévu depuis des années, qu'un jour je la rencontrerais et je tomberais systématiquement amoureuse, cette même personne me regarde avec ce regard vide de toutes émotions.

Beaucoup trop rapidement à mon goût, elle se dérobe de ma poigne et se délivre de mon corps qui était auparavant sur le sien. Je suis tellement sous le choque que je la laisse faire, je la laisse m'échapper par ce que je n'ai pas la force de faire quoi que ce soit. La peine en moi me paralyse comme si je venais de me faire soudainement piquée par une mouche. Vous me direz qu'une mouche ça ne pique pas... Camila n'était pas censée être une briseuse de cœur non plus... Pourtant c'est ce qu'elle a fait, elle m'a brisée le cœur.

_Alors ça y est? Tout est fini? ça ne rimait donc à rien pour toi?

Aucune réponse. Est-ce trop demandé de ma part?

Mon regard tombe sur ce si jolie corps toujours dépourvu de haut. peu importe dans quel état je me trouverais et peu importe à quel point je peux la détester de me laisser, je trouverais toujours son corps magnifique.

_Camila..., je la supplie une nouvelle fois.

Mon cœur n'est pas prêt à la laisser partir, ma tête n'est pas prête à devoir se passer de toutes ces pensées qui lui sont consacrées et mon corps n'est pas prêt à ressentir la douleur du manque.

Quand on est loin l'une de l'autre, je le ressens ce manque, mais il est moins pénible à surmonter que si je la perdais parce que je sais pertinemment qu'elle me reviendra, qu'on sera de nouveau réunis et si cette certitude n'en ai plus une? Et si mon corps devra attendre indéfiniment sa présence qui ne me reviendra jamais?

Sa tête est appuyée contre la porte de sa chambre, je ne peux pas la voir puisqu'elle est de dos, mais j'espère que sa tête la tourmente tout autant que la mienne le fait. Si ce n'est pas le cas, c'est que c'est réellement fini et je ne suis pas prête à devoir m'y faire.

Quand sa main s'est levée jusqu'à la poignée je pensais que c'en était terminé, qu'elle allait me demander une dernière fois de partir, mais à la place de cela elle l'a fermée à clé. Elle nous a enfermé. Elle ne bouge plus jusqu'à qu'elle se tourne et qu'elle ancre son regard dans le mien. Rempli d'une vulnérabilité qui m'était encore inconnu jusqu'ici. Une vulnérabilité si immense que je n'y vois plus le bout et que j'ai moi-même l'impression d'en être habitée.

Elle me rejoins sur le lit, d'une marche lente mais ferme, qui ne laisse aucun doute sur notre envie d'être près l'une de l'autre. Avec une finesse divine, sa jambe passe au-dessus de mes hanches et la voilà à califourchon sur moi. Le dos droit, les genoux ancrés dans le matelas et nos regards accrochés invisiblement l'un à l'autre. Je serais incapable de détourner les yeux, il y a encore tellement de choses à voir dans les siens, tellement d'histoire à lire et tellement à apprendre sur ce qu'ils cachent, sur la personne qui me fait face.

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