Chapitre 8: Il est de retour (réécrit)

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Lauren Jauregui. Je me demande si je suis en plein rêve ou cauchemars. Je ne sais pas quoi en penser ni comment je dois réagir. Je suis juste perdue à ce moment précis.

Je prends une poignée de sable dans ma main et le laisse glisser lentement entre mes doigts. La situation m'échappe totalement, tout comme ces grains de sable. Tout m'échappe. Je lève les yeux pour regarder autour de moi, mais il n'y a tout simplement personne. C'est pour cela que j'aime venir ici. C'est une petite crique cachée, seuls ceux qui habitent à Miami depuis longtemps connaissent cet endroit. C'est calme, apaisant, idéal pour réfléchir. C'est mon petit endroit secret.

Je ne sais pas trop depuis combien de temps je suis là, en fait je suis venue dès la fin des cours et depuis je ne fais que regarder devant moi en m'interrogeant. C'est fou comment une simple personne peut tout remettre en cause. Je n'avais pas l'envie d'être chez moi, pour une fois je veux être seule avec mes pensées afin de bien réfléchir, j'ai besoin de ce moment avec moi-même. Je n'ai même pas rallumé mon téléphone depuis hier soir et à vrai dire elle me manque, énormément, ça m'énerve plus qu'autre chose parce que ça me rappelle qu'elle a une place importante dans ma vie dorénavant.

Ça ne peut-être qu'une blague, n'est-ce pas ? Pourquoi Lauren Jauregui s'intéresserait à moi ? Pourquoi elle prendrait le temps de me dire bonne nuit chaque soir ? Je ne suis rien, je suis banale, pourquoi moi ? Je suis tellement méfiante que j'en viens à penser que tout cela est une blague pour me rappeler un peu plus que je suis juste une pauvre lycéenne qui n'a qu'une amie et que je ne mérite pas le bonheur auquel j'ai eu le droit ces dernières semaines.

Le deuxième point c'est que j'ai mis toute ma confiance en elle, je lui ai parlée de TOUT, que ce soit des choses simples ou bien des choses personnelles et maintenant j'apprends que je ne connaissais pas vraiment la personne à qui je parlais, à qui je me confiais.

Et tout ce qu'elle a pu me dire, elle, est-ce qu'elle était sincère ? Ou est-ce que c'était du vent ? Est-ce que ces dernières semaines comptent autant pour elle que pour moi ?

Je ne sais pas si je dois réellement prendre cette information au sérieux. Ce que je veux dire par là c'est que peut-être que ça ne change en rien qui elle a été avec moi, peut-être qu'elle avait juste peur que je ne sois pas la même personne comme elle l'a dit, peut-être qu'elle était vraiment sincère et que j'exagère.

Maintenant je commence à légèrement m'en vouloir. Si elle ne m'a rien dit c'est parce que justement elle appréhendait ce genre de réaction par rapport à qui elle est vraiment, elle m'a fait confiance en pensant que je réagirai d'une manière compréhensive, mais en fin de compte je porte énormément d'attention à son identité et je réagis comme elle craignait que je le ferais.

Je ne sais plus quoi penser et ça me frustre ! Quand je repense à nos discussions, comment elle pouvait être si confiante dans son flirt puis être si mignonne et vulnérable la seconde d'après. Ce sont certainement ces deux points qui font que je me suis autant attachée à cette personne. Ça me ramène au même point, est-ce qu'elle était elle-même où est-ce qu'elle jouait avec moi ?

Le soleil étant presque couché et mes pensées toujours au point mort, je décide d'enfin rentrer chez moi. Je ne veux pas que ma mère s'inquiète inutilement.

Au bout de 20 minutes de marche, j'arrive enfin dans ma rue. Il y a une voiture inconnue devant chez moi, c'est rare qu'on ait de la visite ou particulièrement un vendredi soir.

_Maman ? j'appelle une fois rentrée.

_Dans la cuisine, ma chérie ! Elle répond.

Je pose mon sac dans l'entrée et enlève mes chaussures. Je rentre dans la cuisine afin d'aller dire bonjour à ma mère, mais je reste paralysée devant la porte. Je vois devant mes yeux les piliers que j'ai construite en moi-même pour survivre dans ce monde acharné s'effondrer. Comme s'il y avait une certaine force dans l'atmosphère qui s'acharnait sur moi.

_Q-qu'est-ce... Tu fais là ? Je bafouille, ahuris.

_On a une nouvelle à t'annoncer ! S'exclama ma mère toute souriante.

_Je suis de retour ma chérie, il sourit.

_Maman, dit moi que je rêve.

_Non, Mija, on est de nouveau une famille.

Je sens l'énervement bouillir entre mes veines, je crois même que je risque de pleurer de colère.

_Une famille ?! Je cris. Toi, Sofia et moi on est une famille ! Lui il n'en fait pas parti ! Comment est-ce que tu peux même le laisser mettre le pied dans notre maison ?!

_ Karla ! Ne parle pas comme ça à ta mère !

_Tais-toi ! Tu n'as pas à me dire quoi faire toi ! Et surtout, ne m'appelle plus Karla. Cette personne a disparue en même temps que sa figure paternelle.

Je marche jusqu'à ma mère sans la quitter une seule fois des yeux ignorant complètement l'homme qui fait office de père pour Sofi et moi. Je m'arrête à quelques mètres d'elle.

_Est-ce tu te souviens à quel point ça a été difficile quand il est parti ? J'ai dû m'occuper de toi et de Sofia parce que tu étais un déchet ! Il nous a abandonné ! Il est parti du jour au lendemain sans même nous dire un mot, maman !

_Je suis désolé, ma puce, je suis là maintenant. Tout va rentrer dans l'ordre, il dit tout en me caressant le dos.

Je pousse sa main loin de moi et lance un regard de dégoût aux deux personnes qui me font face.

_Je m'en fou que tu sois là maintenant ! Tu étais où ces trois dernières années, hein ?! Tu as été baisé une pute et tu es revenu avant qu'elle ne tombe enceinte et que tu ais besoin d'abandonner un autre enfant ?! Je crache avec dédain.

Soudainement je sens une main s'abattre sur ma joue, je regarde ma mère, surprise par son geste. Les larmes me montent aux yeux à une vitesse hallucinante et avant même que je me sois rendue compte de ce qu'il venait de se passer, les larmes dévalaient mes joues. C'est la première fois que ma mère lève la main sur moi et le pire c'est qu'elle le protège. Je me sens tellement trahis à ce moment même que la révélation de Lauren n'est plus rien à côté.

_Ne parle pas comme ça à ton père, Camila. Il est là maintenant que tu le veuilles ou non et tu n'as pas ton mot à dire, elle déclare fermement.

Je prends quelques pas de recul face à ces mots si durs. J'halète tandis que ma respiration se fait plus rapide dû au manque d'oxygène.

Je quitte la cuisine, puis la maison en courant le plus rapidement possible. Je veux m'éloigner d'eux, je ne veux plus les voir. Ils me dégoûtent. Il n'a pas le droit de revenir comme ça et faire comme si de rien et elle n'a pas le droit d'agir en ignorant totalement ces trois dernières années qui ont étées si difficiles. Est-ce que je suis la seule qui soit rationnelle ?

Je n'ai besoin que d'une personne, je le sais et je m'en contre fiche de qui elle est vraiment. Je me rends compte que c'est une des rares personnes à m'avoir vraiment écoutée ces derniers jours et je sais qu'elle peut facilement me rendre le sourire. Je n'ai besoin que d'elle.

Je sors rapidement mon téléphone afin de l'allumer, je suis déjà loin de chez moi et je ne sais pas du tout où je vais.

✉️ 8:12 pm: Tu es à Miami?

✉️ 8:12 pm: J'ai besoin de toi, s'il te plait ne me laisse pas

✉️ 8:13 pm: Je suis partie de chez moi, je ne sais pas où aller... Est-ce que tu connais la petite crique derrière le gymnase entre Wynwood et Downtown Miami ?

✉️ 8:14 pm: J'arrive. Bouge pas.

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Je suppose que vous ne vous attendiez pas à cela comme enclenchement pour leur rencontre, mais j'espère que ça vous plait tout de même!

N'hésitez pas à commenter ;)

Twitter: FlyAwaaayWP

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