VIII

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Chapitre plus long qu'à l'habitude :) Faites moi part de vos commentaires, bons ou mauvais ! Bonne lecture !

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Cette journée était longue, très longue.

Ma matinée s'est plutôt mal passée : étant assez peureuse de la menace de Brewster et des regards noirs qu'il me lançait, je n'étais pas concentrée en cours et n'écoutais rien de ce que me disaient les différents professeurs que j'avais. N'ayant pas de très bons amis dans ce lycée, je me devais d'aller voir chaque enseignant à chaque fin d'heure pour qu'ils me donnent l'essentiel à connaître. Je faisais peine à voir. Effrayée d'un inconnu, comme il l'a si bien dit.

Cependant, le Gamin étant absent cet après midi, ma peur s'est évanouie au fil des heures. En même temps, s'il aurait voulu me faire du mal, il l'aurait déjà fait, et ce n'est pas l'envie qui lui manquerait le plus, apparemment.

Je rentre dans ma chambre, fatiguée de toute cette peur ressentie depuis l'épisode de ce matin. Je pose mon sac au coin de mon bureau et vais dans ma salle de bain dans l'espoir de pouvoir me reposer avant le repas mais ressort en vitesse : j'avais oublié mon heure de retenue. Je ne peux pas y arriver en retard et risquer d'en avoir une autre en guise de cadeau que Benckler serait ravi de m'offrir.

Arrivée dans la salle de permanence qui se trouve au sous-sol de l'établissement, je salue la surveillante d'un bref geste de main et m'affale sur la table que j'utilise souvent, que ce soit pour mes retards ou absences injustifiées. Je fourre ma tête dans mes bras d'un geste vif, peut-être le seul que j'ai eu de la journée, et essaie de m'endormir pour faire passer le temps plus vite, et enfin pouvoir m'allonger dans mon lit chaud et douillet qui m'attend à bras ouverts depuis ce matin. Le battement de mon cœur est assorti au claquement de l'horloge, ce qui me procure un bien fou. J'ai l'impression que le temps dépend de mon état et que je peux alors le dominer, en décidant de sa fréquence et de sa rapidité. Je glisse rapidement mes écouteurs dans mes oreilles et écoute des musiques qui m'apaisent doucement. J'ai toujours trouvé intéressant que le simple fait d'écouter des paroles et des rythmes différents nous prennent aux tripes et nous guident, nous changent notre humeur, pour qu'elle devienne bonne, ou moins bonne, selon notre état d'origine et ce que nous voulons ressentir après. Nous décidons nous même de nous enfoncer dans nos ténèbres, et parfois, c'est comme cela qu'on se sent bien. Qu'on se sent vivant. Parce que la vie n'est pas blanche, ou noire, mais grise. Et que ce gris est la teinte que tout le monde apprécie, au fond de soi-même.

« Hey, Piper. » Entendais-je doucement. Je grogne et relève ma tête. Mon regard croise l'horloge et je m'aperçois que je suis tombée par inadvertance dans les bras de Morphée pendant une quarantaine de minutes.

« Piper, vas te reposer, tu en a besoin. » Me chuchote Marie, la surveillante. Elle est petite et ronde, porte toujours des petites robes colorées qui subliment son teint, et son visage ovale est peut-être le plus joli que je n'ai jamais vu dans ma vie. Elle est bienveillante envers nous tous, et d'aussi loin que je me rappelle, elle ne s'est jamais énervée. Elle aspire tellement de bien-être et de simplicité, elle respire la joie de vivre, et le simple fait de la voir sourire peut vous mettre de bonne humeur.

« Je ne peux pas Marie, je dois terminer mon heure de colle, sinon Benkler va me tomber dessus. » Dis-je en baillant grandement.

« Excuses-moi » Lui dis-je après avoir repris mes esprits.

« Ce n'est rien Piper, répond-t-elle en rigolant gentiment, Et ne t'inquiète pas pour ton professeur, j'ai marqué ta présence, tu peux y aller. Vas prendre une bonne douche pour être présentable pour le souper, puis tu pourras t'endormir comme un bébé l'aurait fait ! Me sourie-t-elle.

DOUBLE JE {Wattys2016/JustWriteIt}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant