Des bruits presque inaudibles me parviennent. Ils sont lourds, résonnent en un bruit assourdissant et répétitif qui me paraît à la fois si proche mais, si lointain. Mes oreilles bourdonnent, mon nez me brûle, ma gorge est sèche et ma tête tourne incessamment, me prouvant que je suis toujours nauséeuse. Une lumière forte et bien trop blanche est émise sur mon visage et je peux deviner la proximité de la source lumineuse rien qu'en sentant la chaleur qui en sort. J'ai beau plissé de plus plus en plus les yeux, rien n'y fait : elle me gène atrocement, et c'est ce qui fini par me forcer à ouvrir lentement les yeux. Je bats rapidement et longuement des paupières, pour forcer mes prunelles marrons banales à s'habituer à la luminosité aveuglante. La tête basse, je remarque avec panique que je suis attachée à une chaise en bois par mes chevilles et mes poignets. La chaise est bancale et mon corps penche du côté droit. Des grosses et épaisses échardes ressortent du bord de la chaise et s'ancrent au dessous du bas de mes cuisses, m'empêchant de faire le moindre mouvement sans me blesser davantage. Je tente par un quelconque moyen de me détacher mais je ne peux pas me libérer, je n'ai pas assez d'énergie, ni assez de force pour défaire ces liens en corde de fer.
Mon regard se balade doucement et douloureusement, me donnant encore plus le tourni. Ce qui m'entoure dépasse toutes mes pensées : je me trouve au milieu d'un énorme salon. Les murs sont peints en un blanc propre et émaculé, faisant réfléchir la lumière naturelle du jour et me donnant encore plus de mal à continuer ma contemplation. Derrière moi, plusieurs canapés en cuir noirs, qui doivent sûrement coûter un bras chacun, se trouvent autour d'une belle table faite entièrement de verre poli, et un gigantesque lustre brillant, fabriqué de diamants de toutes tailles est au dessus de ma tête. Une cheminée me fait face, crépitant gentiment en brûlant les morceaux de bois. Une importante chaleur est émanée. Je ne vois pas pourquoi ils l'ont allumée, l'Arizona est pourtant connue pour être un état désertique, qui a vécu de nombreuses sécheresses, et où la chaleur est perpetuellement présente.
Je réessaye de me détacher de cette abonimable chaise mais mes liens sont serrés, beaucoup trop serrés. Je finis par laisser tomber et me replace correctement sur la chaise, de manière à ne pas souffrir de ces menottes improvisées, et de ces maudites échardes. Je ferme doucement les yeux et tente de calmer les battements de mon coeur ainsi que ma respiration, soudainement prise d'un vertige. N'arrivant finalement pas à me contrôler, je rends mon dernier repas sur le carrelage clair. Difficile de se soulager en étant attachée. Je fais du mieux que je peux pour vider mes tripes sur mon côté gauche afin de ne tout de même pas me salir.
Mes entrailles répendues sur le sol, je lève la tête espérant pouvoir prendre un souffle frais, lorsque j'aperçois un homme face à moi. Cette fameuse connaissance de Darren.
L'élégance le tuera. Il est habillé d'une façon très chic, portant un pantalon à pince noir, une chemise d'une marque connue, blanche, impeccable et des chaussures faites d'un cuir italien. Il a un verre de vin rouge à la main. Il secoue légèrement le verre de gauche à droite, avant de le sentir et de le porter à sa bouche pour en boire une gorgée. Il soupire et sourie en regardant son récipient, sûrement content du goût qu'il contient. D'un seul coup, il hurle, ce qui m'arrache un violent sursaut, et une douleur aux cuisses, fautes à ces foututes échardes :
« Natacha ! La gamine a vomi ! Viens nettoyer, tout de suite !
-Oui, monsieur, j'arrive monsieur. » Répond une petite voix cassée. Quelques secondes plus tard, une petite femme avancée dans l'âge, à la peau foncée et bridée, et aux yeux noirs en amande vient laver le sol pour ne laisser plus aucune trace de ma précédente régurgitation. Je la fixe, d'un regard désolé par la situation ce qu'elle semble comprendre, vu son oeillade compatissante. Son travail fini, elle repart aussi rapidement qu'elle s'était manifestée et l'homme réapparait malheureusement dans mon champ de vision, son verre toujours à la main, rempli à moitié.
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DOUBLE JE {Wattys2016/JustWriteIt}
Teen FictionEssayer de la décrire serait tout bonnement impossible. Cette jeune fille âgée d'à peine seize ans voit sa vie résumée à deux personnalités complètement différentes. Elle adore ca. Elle adore ce concept, être « Double Je ». Tome 2: "Dallas-Brewster"...