XV

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Cette silhouette est tellement imperceptible qu'elle ressemble à une ombre. En une seule fraction de secondes, je retire mes bras du torse de Darren, et les place au dessus de ses deux épaules afin de lui abaisser le torse. Sans vraiment réaliser ce que je fais, je lui inflige un énorme coup de genou droit dans le centre de son ventre. Ses yeux écarquillés croisent les miens et sa bouche forme un rond parfait alors qu'il tombe au sol, soufflant un cri de rage. Je place mes mains sur ma bouche, étonnée et surtout désolée d'avoir réagit ainsi.

« Mademoiselle Byllos ! Hurle Monsieur Benkler, C'est une nouvelle habitude de frapper ses camarades, désormais ? Je vous pensais plus intelligente que ça, vous me décevez énormément.

-Je... Je suis désolée, bredouillais-je, je ne sais pas ce qu'il m'a pris, ni pourquoi j'ai... Bon Dieu, tu vas bien Darren ? » Dis-je en m'abaissant à ses côtés, alors qu'il continuait à retenir son souffle. Je me confonds en excuses auprès de lui, voyant qu'il n'allait vraiment pas bien. Ai-je autant de force que ça ?

« Monsieur Brewster, cessez de gémir et retrouvez votre éternelle virilité, s'il vous plait ! Je suis étonné par cette nouvelle génération, les filles frappent les garçons et ses derniers souffrent visiblement... De mon temps, les femmes ne levaient jamais la main sur les hommes, et les hommes, eux, dirigeaient leur famille et leurs vies avec un seul regard lancé. Pourquoi le temps vous a-t-il affaibli, Darren ? Je vous le demande.

-Je n'en ai aucune idée, Monsieur. » Répond Darren en se tournant sur lui-même, essayant de trouver une position où il pourrait respirer sans ressentir ce point dans le ventre que je lui ai causé.

« Eh bien, vous devriez y réfléchir, jeune homme. Faisons bref, si je vous ai interrompu dans votre... dispute, continue-t-il hautain, c'est pour vous donner le sujet de votre travail philosophique. Je vous souhaite bonne chance pour travailler en bonne harmonie, si possible.

-Nous y veillerons, Monsieur, lui répondis-je.

-Ne me demandez pas pourquoi Piper, mais je ne vous crois pas tellement. Faites attention à vous Darren, vous devriez consulter un médecin, vous avez peut-être une côte brisée.

-Oh, Monsieur, je vous en prie, je ne lui ai pas cassée de côte, il a seulement un point de côté. » Terminais-je.

« Enfin, j'espère... » Chuchotais-je. Monsieur Benkler me regarde, interdit, et me tends une feuille de papier que je récupère sans pour autant détourner le regard de ses yeux fripés. Il finit par lever les yeux au ciel et par retourner dans la salle, en claquant la porte derrière lui.

« Quel est le sujet ? » Demande Darren, en s'asseyant contre le mur gorgé de casiers, et en appuyant sur son ventre à l'aide de ses deux mains.

« Pensez-vous que la paix existe ? Vous devrez définir ces termes, les expliquer ainsi que citer un exemple que vous pourrez démontrer. Lisais-je. Une manière subtile de nous dire de mieux nous entendre, comprenais-je.

-Sans aucun doute, Punkie. » Prononce Darren en grimaçant.

« T'ai-je fait si mal que ça ?

-Rosie, ne pense pas que tu as une force surhumaine, tu m'as simplement frappé dans le bleu que Bruce m'a si gentiment fait... Tu as tapé en plein dedans. Je retire ce que j'ai dis plus tôt, tu sais extrêmement bien viser ! » Rit il avant de finir par tousser.

« Je suis tellement désolée, Darrenou. » Murmurais-je en tentant de détendre l'atmosphère.

« Trouve mieux comme surnom Rosie.

DOUBLE JE {Wattys2016/JustWriteIt}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant