XXVII

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Je n'en reviens pas de poster déjà le vingt-septième chapitre... Je vous souhaite à tous une bonne lecture. 

Cela fait maintenant plusieurs jours que nous réfléchissons à un moyen pour rendre ma mort et la vente du gang impossibles. Une quinzaine de gobelets en plastiques sont étalés sur la table en bois foncée, assortie aux deux quarts des murs. Des tâches de café y apparaissent, ainsi que des morceaux de papiers broyés. Nathan et Darren dessinent, écrivent et schématisent des espèces de plans pour nous expliquer les idées farfelues qui leur passent par la tête, qu'ils sont les seuls à comprendre d'ailleurs. Mon père bouge sa jambe frénétiquement, signe d'un stress qui a pour cause la peur de la perte d'un être cher. Tyler, lui, nous sert du café toutes les vingt minutes et essaye d'apaiser l'ambiance tendue. Kerya tente tant bien que mal de pister les allers et retours de Miranda mais ses actes restent flous. A part une petite maison à la sortie de la ville, qu'elle doit sans doute occuper, il n'y a aucune trace d'un quelconque garage, hangar ou grand bâtiment qu'elle pourrait utiliser comme centre d'entraînement. Nous avons vu qu'elle était accompagnée de deux hommes à chacun de ses déplacements, mais impossible de savoir quel est le nombre d'agents qu'elle compte à son actif. Camy et Gaël, aidés de Yann, refont l'entière décoration du salon et du hall, pour agrandir la maison et crée une espèce d'énorme salle de sport et d'entraînement.

« Une pause s'impose, dit Yann, visiblement épuisé. Je vais me reposer au salon extérieur avec Camy et Gaël. Vous venez avec nous, les jeunes ? » Nous questionne-t-il. Ty et Nathan acceptent directement, rapidement suivis de Kerya, qui se plaint d'une migraine à force d'être restée devant un écran. Je lui souris, désolée et elle me rassure en me caressant gentiment l'épaule.

« Je vais aller fumer un cigare, ça va me détendre et me faire oublier un instant toute cette histoire. Tu veux venir fumer Punkie ?

-Non papa, disais-je en essayant de camoufler le choc que j'ai ressenti face à sa proposition, je suis déterminée à diminuer le tabac, pour le bébé...

-Si tu es toujours vivante d'ici là. » Glisse rageusement Darren en broyant une énième feuille de papier et en la lançant au sol, avant de se frotter le visage de ses deux mains. Je m'approche doucement de lui et lui retire un à un ses doigts, mais la vue que j'observe me provoque un haut le cœur. Il est très pâle et n'a plus le teint halé qu'il avait acquis cet été, ses yeux noirs comme la nuit sont désormais ternes et fatigués, encore plus avec la présence de cernes violettes qui soulignent son regard dénudé d'émotions. Ses lèvres ont perdu leur rose frappant et sont extrêmement sèches. Sa peau a perdu de son élasticité. Darren est détruit par l'amour qu'il me porte et par la peur et l'anxiété qui le gagnent progressivement. Il est dans cet état seulement à cause de moi et de mon entêtement à vouloir garder ce foutu gang. Mon fiancé essuie le peu de larmes qui avaient coulées sur mes joues avec un baiser et mes lèvres se tirent en un triste sourire :

« Chéri, ça fait combien de temps que tu n'as pas mangé correctement, que tu n'as pas dormi une nuit entière ? Tu as besoin de repos Darren, comment vas-tu faire pour tenir ces deux mois si tu es exténué ? N'ai pas peur pour moi, je sais qu'on va s'en sortir, comme toujours, c'est d'ailleurs toi qui me le répète sans cesse. J'ai confiance en toi, alors j'aimerai que tu en fasses de même.

-J'ai peur de te perdre. De vous perdre. » Murmure-t-il, en posant sa main droite mon ventre. Je mets ma main au dessus de la sienne et soudainement, m'écrie :

« Hé, mais j'avais presque oublié ! J'ai rendez-vous chez le gynécologue, demain.

-Suis-je obligé d'y aller ? Punkie, je dois trouver une solution pour cette situation.

DOUBLE JE {Wattys2016/JustWriteIt}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant