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Mon cœur ainsi que mon estomac chutent en même temps que ses mots. Tu meurs, je meurs. Est-il sérieux ? Que lui arrive-t-il ? Je m'éloigne de lui et m'écrie, à bout de nerfs et à bout de forces :

« Darren, je ne veux en aucun cas être la cause de ta mort, tu m'entends ! Non, mais, qu'est ce que c'est que ces conneries !

-Quoi ? Non Rosie tu es malade ou quoi ? Il rigole en m'expliquant :

-Quand je dis que je meurs, c'est que je suis détruit. Si tu meurs, on m'enlèvera ma joie de vivre, l'amour de ma vie, la seule chose positive qui me soit arrivée et la chose à laquelle je tiens le plus au monde. Tu es la personne que j'aime le plus au monde (ce que je te répète sans cesse) et je ne me vois pas vivre sans toi. J'apprécie la vie et ma situation depuis que tu fais partie de moi et je sais pertinemment que si tu disparais, je ne le supporterais pas. Je deviendrais sûrement une machine à tuer jusqu'à ce que ma vengeance soit établie et je sais qu'elle ne le sera jamais. Ta mort me détruira. Je serais mort, Punkie. Tu es mon unique raison de vivre. Et non, je ne suis pas un de ses mecs qui se coupent les veines pour une fille, même si tu es l'amour de ma vie, je suis désolé.

-Excuse-moi d'avoir pensé ça, mais, vu le ton que tu as employé... Je suis presque vexée là !

-Ne le soit pas. Même si j'avoue que tu es extrêmement mignonne quand tu es vexée. » Termine-t-il, avec un regard aguicheur et un clin d'œil. Puis, alors que je me reconnecte sur le magnifique paysage de nuit, il dit :

« Sérieusement bébé, tu as un meilleur plan ?

-Ne pose pas de questions auxquelles tu connais déjà les réponses Darren... Mais on va trouver.

-En quarante-huit heures ? Laisse-moi en douter.

-Darren, on va trouver. » Lâchais-je dans un souffle. Je m'approche de lui mais reste suffisamment loin pour ne pas avoir un quelconque contact physique. Il se tourne vers moi et nous nous retrouvons face à face, chacun les bras croisés. Nos regards se croisent et je distincte différentes lueurs de colère et de peine dans ses yeux. Son inquiétude le ronge et j'ai l'impression de ressentir toutes ses émotions. Un lien unique est créé entre nous et si parfois je l'adore, en ces moments là il m'est insupportable. Darren est le genre d'homme à ressentir ses émotions au plus profond de lui même et, si lorsqu'il est heureux, cela nous rend heureux, lorsqu'il est triste et énervé, cela a malheureusement le même effet. Je m'apprête à me reculer et à parler quand mon téléphone se met à sonner :

« C'est Nathan...

-Met le haut parleur. » J'exécute et une voix forte nous fait sursauter :

« Punkie, tu l'as retrouvé ?

-Oui, il est avec moi. On est sur les falaises, une vingtaine de minutes après la sortie de la ville.

-Vous êtes en vie ?

-Faut croire que oui, répond Darren.

-Bien, alors bougez vos fesses les futurs mariés, on a un barbecue à déguster. » Un bip met fin à notre conversation, montrant que l'appétit de Nathan est en train de le ronger.

« Allons-y, avant que Nathan ne commence à nous harceler. » Lui annonçais-je d'un ton dur en lui cognant l'épaule avec la mienne. Je commence à parcourir le chemin inverse pour revenir à la voiture. Je grimpe à l'intérieur alors qu'il enfourche sa bécane.

Je ressens une colère bizarrement inexplicable contre lui pour être parti comme ça et pour avoir gâcher une soirée qui s'annonçait pourtant bien. Son pessimisme par rapport aux prochains événements me fait stresser davantage et il ne s'en rend pas compte. Lui aussi est énervé, je peux le voir, rien qu'à sa manière de marcher. Chacun conduit son bolide sans adresser un seul regard à l'autre. C'est notre première fois que je ressens cela depuis nos sept ans de vie commune et je peux dire que c'est déplaisant. Même si ça a un côté reposant de tout s'être avoué et dit. C'est assez étrange tout compte fait.

DOUBLE JE {Wattys2016/JustWriteIt}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant