Le retour

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— Je n'arrive pas à croire que c'est déjà fini...

On est devant l'hôtel, attendant les retardataires qui ne sont pas encore descendus.  Il y a même de fortes chances qu'ils dormaient encore. Moi et mes deux amies aurions pu faire partie de ce groupe si les jumeaux n'étaient pas venus nous réveiller de la manière la plus délicate qu'il soit. Ils étaient rentrés avec des casseroles sortant de je ne sais où, et nous avaient joué de cet instrument très très mélodieux pour nous faire part d'un talent inexistant. Autant vous dire qu'il se sont vites enfuis dès que leur but a été atteint, parce que sinon ils auraient reçus la raclée de leur vie. C'est quoi cette façon de réveiller les gens?!? Un "bon matin" aurait suffit, mais non ils se sentaient obligés d'innover! Tout ça pour dire il est 6 heures du matin, nous sommes sensés aller à l'aéroport à 6:15, alors en attendant, les profs nous ont laissé nous balader un peu mais pas trop loin.

— Moi non pluuuus, baye Andréa, fatiguée par ce réveil matinal.

Faut dire que si elle était le soleil, le monde serait plongé dans l'obscurité à jamais. Pendant les deux dernières semaines, il a fallu carrément la gifler pour qu'elle daigne se réveiller.

— Il faut absolument qu'on prenne une photo souvenir! s'exclame Béa.

Je ne sais pas où cette fille trouve l'énergie d'être aussi pleine de joie de vivre, mais j'aimerai bien qu'elle partage, parce que présentement, j'ai juste des envies de meurtre envers deux jumeaux que je ne nommerai pour préserver leur anonymat. Non, je ne parle absolument pas d'Ethan et Alexandre, pourquoi penseriez-vous une chose pareille?

— Mais on n'en a déjà prises plein, des photos! Râle Alexandre.

— C'est pas parce que t'es pas photogénique qu'elle ne peut pas prendre de photos.

Il me lance un regard noir que j'ignore. Après tout, il l'a bien mérité. On prend des cours de casseroles avant d'en jouer pour les autres. Mes pauvres oreilles ont été traumatisées à vie.

Après dix minutes, parce qu'il faut trouver l'éclairage parfait, le bon angle et bla-bla-bla, Béa prend finalement sa photo, enfin, ses 20 photos. J'imagine que je n'ai pas besoin de vous expliquer pourquoi elle n'a presque plus d'espace de stockage sur son iPhone...

La sonnerie de l'IPhone en question sonne, signe qu'il est 6:15. On retourne à l'hôtel, endroit duquel on se dirige vers l'aéroport. Une fois dans l'avion, je me dépêche vers une place qui donne sur la fenêtre.

— Heu... Excuse moi, mais qui t'as dit que la place n'est pas déjà prise?

Ethan, qui est sur le point de s'assoir à côté de moi, fige, un sourire malicieux sur son visage.

—    Prise par moi, tu veux dire?

— Hmmm, non, prise par quelqu'un qui ne me tape pas sur les nerfs et ne m'a pas réveillée très brutalement.

— Exactement ce que je disais, prise par moi, s'esclaffe-t-il en s'y affalant.

Voyant que je ne réagis pas le moins du monde, il rigole de plus belle.

— Allez quoi, tu quand même vas pas faire la baboune toute l'année, si? rigole-t-il en me tirant les joues comme s'il parle à un bébé.

— Tu me mets au défi là?

— Sinon tu ne sauras pas qu'est-ce que j'ai de spécial pour toi.

— Pfff, je souffle, je suis sûre que c'est du bluff, mais je te laisse tranquille pour cette fois, trop fatiguée, je répond en bayant.

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