Bal

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Le bal.

Il approche et pourtant, il reste tant à faire. Pour mon cas, comme je ne participe pas au comité qui organise le bal et ne suis pas non plus déléguée de classe, je peux profiter de la dernière semaine d'école en regardant les autres travailler. Pas que je sois paresseuse, loin de là. Enfin si, mais j'ai quand même droit au repos non? Pour tout le travail que je n'ai pas fait.

—    ... aux deux sauf que maintenant je ne sais pas qui choisir.

Andréa se plaint du choix horrible entre Louis et Justin pour cavalier. On voit qui n'a jamais eu à choisir son repas à McDo quand la file est vraiment longue. C'est l'enfer, je prend à peine deux minutes, bon, disons dix minutes pour choisir, parce que j'hésite entre la sauce normale ou la sauce barbecue et toute la file me met la pression. Grouille toi! C'est pour aujourd'hui ou demain? Hey, tu commandes la nourriture pour l'armée américaine?

—    Vas-y avec Justin, je soupire à bout.

C'est vrai quoi, elle n'avait qu'à ne pas accepter d'être la cavalière des deux.

—    Tu dis ça seulement parce qu'il t'a aidé en histoire.

J'hausse les épaules. Ce n'est pas comme si elle va passer le reste de sa vie avec son cavalier. Et si elle doit sortir avec quelqu'un, autant que je puisse en profiter à ma façon.

—     Moi j'y vais avec Dylan, soupire Béa.

—     Et t'es pas contente? Pourtant il est super gentil, Dylan.

—     Si si, c'est juste qu'il ne m'a pas encore invité.

—    Mais...tu viens de dire que...

J'abandonne mon intention de comprendre. Avec Béatrice, il ne faut jamais trop insister.

—     Mais il est ce soir, ton bal! se rappelle mon père en fermant son journal. Tu t'es trouvé un cavalier?

—     Papa!!

Je rougis légèrement en prenant une boîte de céréales dans une des étagères de la cuisine.

Je m'assois à table, et j'imagine que cacher mes yeux avec mes cheveux n'est pas le meilleur moyen d'avoir l'air moins suspecte mais je le fais quand même.

—     Je le verrai ce soir, j'imagine.

—     Voir qui? Demande ma mère en rentrant dans la salle.

—     Le cavalier d'Alex.

—     Aaah, je crois avoir ma petite identité sur son identité, murmure ma mère, un air mystérieux en sortant de la salle avant que je puisse demander quoique ce soit.

—    J'ai jamais dit que j'en avais un!

Je bouille mais elle a déjà disparu. Je soupire tout en mangeant mes céréales. Les parents, toujours à mettre leur nez partout.

Le bal est dans trois heures, et apparemment, ma coiffure est inacceptable. De ce que Béa m'a laissé entendre, ce serait un crime pour toutes les femmes qui se sont battues pour qu'on puisse porter des robes que ma coiffure ne soit pas aussi belles que la robe. À croire que nous n'avons pas eu les mêmes cours d'histoire. 

Elle s'est invitée chez moi à l'improviste, a convaincu, pour ne pas dire obligé Andréa de la rejoindre, et a fait passer le tout chez mes parents comme si c'est moi qui les ont invitées, mais que j'ai oublié de les informer. Et comme ils ne pouvaient pas vraiment les mettre dehors, mes parents les ont laissées rentrer. Résultat? Béa se prend pour une coiffeuse et se bat avec ma chevelure invincible. Après un combat sanglant et sans merci, je dois dire que le résultat me satisfait quand même. Aucune chevelure ne résiste à mon amie.

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