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Bienvenue

"Bienvenue à Lockewood"

Trois mots...

Ces trois mots avaient suffit à changer ma vie pour toujours.

Car parfois, trois mots, c'est juste ce qu'il faut.

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30 sonneries pour mes messages Facebook. Vous parlez d'un réveil! Ça m'apprendra à laisser le son ouvert quand j'ai mis des notifications sur mon cell. Se réveiller fatiguée est signe que la journée sera des plus épuisantes. Je suis trop paresseuse pour lire mes messages. Et aussi pour sortir de mon lit. Et pour aller à l'école. Vous savez quoi? Je crois que je suis une paresseuse de la vie!
Tu crois? Moi je suis sûre à 300%!

Driiiiiing!!

Arggg! Fallait s'y attendre. Évidemment, c'est ce moment que mon réveil choisit pour faire un tintamarre. Et le pire, c'est que vu que c'est un cadeau de ma grand-mère, je ne peux même pas le jeter. Tant qu'à ça, j'aurai préféré un pull tricoté. C'est laid, mais au moins ça m'aurait servi à quelque chose. Faire un feu de foyer paru ne journée glaciale d'hiver, par exemple.

Allez hop, lève toi Alex, lève toi!
En fait, mon vrai nom c'est Alexandra, mais tout le monde m'appelle Alex ou Al, selon le niveau de paresse. D'autres se contentent de me frapper pour attirer mon attention. Personnellement, je trouve que mes surnoms sonnent quand même assez bien. En même temps, tout le monde dit que j'ai mauvais goût. Tout le monde, c'est à dire ma mère. C'est sûr que depuis la préhistoire, la mode a beaucoup changé, mais elle ne m'écoute pas. Elle ne m'écoute jamais en fait. À vrai dire, personne ne m'écoute, parce que je parle sans arrêt, et pas toujours de choses savantes.

Je sors un doigt de sous mes couvertures et le regrette aussitôt. Mais bon sang qu'il fait froid! Moi, je dis qu'il faudrait une loi qui interdise l'exploitation des enfants. À bas l'école!! Il faut commencer une pétition. Qui est avec moi?

Personne.

Heu... Qui m'aime me suive?

Personne ne t'aime.

...

Une pétition avec une seule signature, ça compte, pas vrai?

J'ai comme un doute.

Ça, c'est ma conscience. Toujours son mot à dire, et plus sarcastique qu'elle, tu meures. Je ne sais pas trop pourquoi, mais elle se fait un malin plaisir de se moquer de moi.

...

Yeaaah!!
Tu vois ces moments où tu te sens comme le roi du monde parce tu as fini tes brocolis ou tes devoirs de science avant minuit? Bah ça, c'est moi le matin quand je réussis à sortir du lit.

- Bye Moooomaaan!

Évidemment, aucune réponse, alors je sors.

—    Bye Maaamaaan!!

Évidemment, aucune réponse, alors je sors sans avoir mangé. Je ne comprends pas où les gens normaux trouvent le temps de déjeuner. Mais ne vous inquiétez, je compense en engouffrant tout ce que je trouve pendant la journée. Il faut bien que je me fasse une réserve de gras pour me tenir au chaud parce qu'on ne rigole pas avec l'hiver. Malheureusement. Je veux dire, comment je suis sensée marcher dans la neige, emmitouflée comme un bonhomme de neige, avec un manteau qui pèse des tonnes, un sac à dos qui pèse des tonnes, des bottes qui pèsent des tonnes et des tonnes et des tonnes de devoirs? Ras-le-bol!! Dire qu'il reste encore 7 mois d'école, j'ai juste envie de me rouler en boule par terre et commencer à pleurer. Seul problème, il y a de la neige par terre et les gens risquent de m'envoyer dans un asile de fou.

— Toi, t'as encore ta face de geignarde, me dit mon amie, Béatrice, quand j'arrive en classe.

— Tu te rends compte qu'il reste 7 mois d'école? On est juste en novembre.

Déjà épuisée par cette journée qui n'a pas encore commencé, j'utilise la table comme lit, ma tête enfuie dans mes bras. En fermant les yeux, j'arrive presque à me convaincre que c'est aussi confortable que mon lit.

— Ouais, et alors?

— Mais c'est pas vrai! Est-ce que je suis la seule qui se soucie du bonheur des jeunes?

Béa lève les yeux aux ciels.

- Je crois que ça veut dire oui, m'informe une voix derrière moi.

- Andie!

Andréa me lance un sourire, et la cloche sonne.

- Silence, tout le monde! Le cours commence!

On non! On commence en math. Ce n'est pas que je déteste les maths ( enfin, si!) mais c'est le prof qui est énervant.

Je vous fais le portrait. Toutes les raisons sont bonnes pour envoyer les élèves à l'infirmerie. Béatrice est allergique au pollen et quand c'est le printemps, ses yeux sont rouges et gros comme des pastèques géantes, je vous jure. Elle a éternué pendant un examen, et a été envoyée chez le directeur pour avoir causé une hilarité générale. Sérieusement!
En plus d'être énervant, ce prof, il est carrément bête et méchant!

Béatrice me frappe le pied sous le bureau. Faut dire question subtilité, c'est infaillible!

- Quoiii??

- T'as entendu parler du nouvel élève?

- Attends, on a un nouvel élève?

- Ouaip, et il paraît qu'il est super mignon!

- J'espère qu'on a au moins un cours en commun.

- Ne te fais pas d'idées, me prévient Andréa, assise derrière moi, il est pour moi.

- Alors comme ça, vous parlez en classe? Hé bien, vous parlerez aussi en retenue.

Le prof met fin à notre conversation.

Super! Une retenue. C'est teeeelleement une bonne façon de commencer la journée!
J'aime ton enthousiasme...

C'est ma mère qui va être folle de joie!
Bah, plus folle que joyeuse, on s'entend.

- Au moins, on est ensemble, chuchote Andréa.

Le prof la fusille du regard, mais continue son cours.

J'ai encore sommeil, mais je peux pas dormir, mon bureau est à la deuxième rangée... Pourquoi la vie est si injuste??