.*. Chapitre Dix-Huit .*.

105 8 3
                                    

[Miami, Etats-Unis]


Analyssa pleure. Elle ne cache pas ses larmes, puisque personne n'est présent. Natalia est enfin repartie en Europe; les deux femmes se reverront dans trois jours. Alors Analyssa profite de ce moment et pleure. Elle sanglote, elle cri, et elle déverse ses larmes.

Elle pleure pour sa fille. La chaire de sa chaire, le sang de son sang.

Elle pleure pour son homme. Le doute qui laisse à espérer qu'il soit vivant quelque part.

Elle pleure pour son existence. Comment peut-elle aimer un mode de vie qui la détruit petit-a-petit ? Aurait-elle été réduite à cela ?

Et finalement, elle pleure pour l'envie de pleurer.

En général, cela redonne des forces. Analyssa s'endort en pensant à Ravid.

***

[12 ans plus tôt. Egypte.]

Il pleut. Analyssa se demande pourquoi est-ce qu'il pleut à chaque enterrement qu'elle s'y rend. Dieu doit aussi pleurer là-haut.

Elle en doute fort, parce que si ce que les hommes disent à propos de Dieu sont vrai, Il n'allait pas pleurer. Non. Il allait être satisfait d'avoir puni un pécheur ; de lui avoir forcé à le rencontrer pour recevoir sa peine.

Dieu serait content. Et pourtant, elle n'en est pas convaincue.

Le prêtre dit ses prières, et l'atmosphère est glaciale et triste. Personne ne bouge, tout le monde reste en silence. Ils font les signes de croix quand il le faut, et répète les mots du prêtre si nécessaire.

Finalement, une réaction...Naami cri jusqu'au bout de son âme quand on rabaisse le cercueil... Ravid ne fait rien. Il laisse la pluie mouillée son complet Gucci noir, et regarde la descente de la tombe de son père sous le sol.

Tout le monde se déplace quand on commence à envoyer de la terre, mais Ravid reste. Analyssa s'approche de lui.

Ravid se lamente. Il a envie d'être dans le cercueil avec son père. Il veut être couché avec lui, et rester en paix – personne ne le dérangerait. Il veut aller là où son père est – paradis ou enfer, quelle importance ?

Ravid songe sérieusement à le faire.

Analyssa pose doucement sa main droite sur l'épaule de Ravid, qui lui ne réagit pas. Il ne la repousse pas non plus – très bon signe. Elle tente sa chance et tient la main de Ravid, et elle serre son poing. Ravid ne fait rien. Tous deux restent mouillées sous la pluie et regarde le sol maintenant couvert de boue.

Au bout du compte, Ravid se déplace en lâchant la main d'Analyssa. Il rentre dans la maison, monte l'escalier, ignore les appels et les commentaires pour fermer la porte de sa chambre. Il ouvre son tiroir pour y regarder un pistolet, et un couteau que son père lui a offert pour ses dix-sept ans. S'il prend l'arme, il y aura trop de bruit. Ça serait injuste envers sa mère et sa sœur. Donc, le couteau est l'option la plus logique.

Ravid regarde la lame, et la manche du couteau. L'inventeur de l'œuvre d'art a su implanter des signes Egyptiennes et Indiennes sur la manche. La lame a de belles courbes, ressemblant a de la fumée souple. Le couteau brille...et la tentation de l'essayer sur lui-même s'agrandit.

Quelqu'un frappe doucement à la porte, et la voix d'Analyssa se fait entendre. « Ouvre. » ordonne-t'elle simplement, et Ravid obéit.

« Je t'ai apporté du gâteau au fruits. Tu en veux ? » Analyssa demande.

Mon Seul ChoixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant