Le Labyrinthe - [Emma]

19 - Montagnes et prise d'otage

La voix de Newt près de moi me réveilla. J'ouvrais les yeux en ayant l'impression de ne pas avoir dormit depuis plusieurs jours, mes paupières étaient lourdes et mes yeux me piquaient.

« Enfin, je ne vais pas me plaindre que tu sois vivant. J'en suis même très content.
- Tant mieux.

Je me redressais pour m'assoir, et découvrit Newt et Thomas en pleine discussion.

- Salut, marmonnais-je.

Le blond me sourit.

- Salut tocarde, prête à repartir ?
- Pas le moins du monde. Mais bon, je suppose qu'on sera mieux n'importe où ailleurs qu'ici.
- Ouais, j'ai hâte qu'on atteigne leur fichu refuge, dit Thomas.
- Et tous en vie, de préférence. Au fait, comment vas ton épaule ?
- Ça tire encore un peu, mais presque plus rien, répondit le brun en souriant.

Brenda, alors endormie à quelques pas de moi, se réveilla à son tour.

- Salut, grogna-t-elle en baillant. »

Thomas et elle s'efforçaient visiblement de ne pas se regarder. J'ignorais ce qui c'était passé durant leur petite escapade, et j'étais curieuse de l'apprendre.
D'ailleurs, je n'étais pas vraiment certaine d'apprécier Brenda. De la même manière que j'avais vue Teresa au tout début. Mais si Thomas lui faisait confiance, je me devais de lui faire confiance aussi.

*

Nous avions reprit la route aux dernières lueurs du jour. Minho en tête, nous marchions depuis une heure sur une terre toujours aussi aride. Les montagnes se rapprochaient plus rapidement que je ne l'avais pensé, et j'imaginais facilement qu'on puisse les atteindre lorsque le soleil se leverait de nouveau.

J'avais tenté de parler à Minho, mais il était resté distant, ce qui avait eu le don de m'énerver.

« Vas donc voir Newt et Thomas. » m'avait-il suggéré sans daigner me regarder.

J'étais donc allée voir Aris, qui lui prit grand plaisir à alimenter la conversation. Les coups d'oeil furieux que Minho nous lançait de temps à autre ne faisaient qu'élargir mon sourire, et Aris en avait l'air tout aussi amusé que moi.

« Tu es sûre que tu ne veux pas aller le voir ? Demanda-t-il. Il va nous tuer d'un instant à l'autre.
- Qu'il essaie, bougonnais-je. C'est lui qui ne veux pas me parler, alors il va me laisser parler à qui je veux.

Aris haussa les sourcils, l'air amusé.

- Vous devriez arrêter de vous prendre la tête, tout les deux. Parce qu'aujourd'hui tout va bien, enfin... Plus ou moins bien, mais s'il arrive quelque chose à Minho ou à toi, j'ai du mal à croire que l'autre s'en remette très facilement. Alors si en plus vous refusiez de vous parler avant que quelque chose n'arrive... C'est vous qui voyez. »

Je cherchais quelque chose à rétorquer, mais rien ne me vint. Mon ami m'offrit un petit sourire avant de s'éloigner, me laissant de nouveau seule.
Il avait raison. Je ne m'imaginais pas qu'il puisse arriver quelque chose à Minho, et encore moins qu'il disparaisse.

Si lui disparaissait, s'il venait à mourir... Ça paraissait tellement stupide, tellement inconcevable. Il était sans doute le plus courageux de notre groupe, et un des plus forts. Mais il pouvait mourir.

Et je n'étais pas certaine de pouvoir en accepter l'évidence, alors il n'était pas envisageable que cela se produisse.

*

Deux longues heures passèrent. Nous marchions toujours au même rythme, dans un silence presque complet. Quelques personnes parlaient entre elles, mais seulement pour combler ce vide. Il n'y avait rien à dire, sinon répéter ce que nous disions sans cesse depuis des jours.