18 - Retour

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Des mouvements autour de moi me réveillèrent. J'ouvris les yeux doucement, la lumière du jour étant douloureuse. Je me trouvais dans la cabane dans laquelle nous étions réfugiés depuis la veille. En tournant la tête, je vis Minho endormit à côté de moi, un bras sur mon ventre.

Il avait les sourcils froncés, comme lorsqu'il se mettait à réfléchir, ce qui, sans aucune raison, me fit sourire. Je restais quelques minutes à le regarder, avant de décider de me lever. Je m'écartais de lui en prenant soin de ne pas le réveiller, puis entrepris de chercher Newt, ou Jorge.

Le premier était endormit un peu plus loin, et l'espagnol devait sans doute se trouver dehors pour sa garde. Je sortis donc, et rejoignais Jorge sous un arbre. Un arbre, oui. La végétation était déjà plus abondante par ici.

« Salut, dis-je en m'asseyant à côté de lui.

Il tourna la tête vers moi et sourit.

- Tu te réveilles tôt, tout tes potes dorment encore.
- Les derniers jours ont été assez mouvementé.
- Je ne te le fais pas dire.

Je hochais la tête en silence.

- Comment va Brenda ?
- Bien, mais elle s'inquiète pour votre pote, Thomas.
- Comme nous tous.
- On parle de moi ?

Nous nous retournions d'un même mouvement, pour découvrir Brenda qui s'approchait.

- De Thomas, en fait, dis-je.

Le sourire de la brune s'effaça.

- J'espère qu'il vont le ramener, vivant.
- C'est soit ça, soit rien, marmonnais-je.
- Combien de temps Minho compte-il l'attendre ? Demanda Jorge.

Je haussais les épaules.

- Aucune idée, répondis-je. Apparement nous avons quelques jours d'avance sur notre parcours, on va donc pouvoir rester ici encore un peu, mais je suppose que s'il ne revient pas, il faudra reprendre la route sans lui.
- Évidemment. »

Brenda s'assit à côté de Jorge, ce dernier lui sourit, et ils se fixèrent ainsi pendant plusieurs secondes. Je détournais les yeux et me levais, ayant l'impression d'être de trop. Ces deux là n'étaient peut être pas ensembles à proprement parler, mais un lien très fort les unissait, c'était visible.

Une amitié sincère, sans gênes, sans craindre que l'un fasse un pas du mauvais côté pour que cette relation change à jamais. Exactement ce que j'aurais voulu il y a quelques jours. Mais maintenant... Je n'en savais plus rien. Même si Minho et moi nous étions avoué tout ce que nous ressentions, j'étais effrayée par cette relation. Tout pouvait tourner mal sans prévenir.

*

La journée n'avait rien eu de très joyeuse. Nous étions tous restés dans la vieille cabane, la plupart silencieux, à essayer d'économiser le plus possible nos forces. 

*

" Vous entendez ?

Quelques voix paniquées me sortirent de mon sommeil. J'était allongée dans les bras de Minho qui avait au moins pour utilité de me tenir chaud durant les nuits fraîches de ce désert. Enfin, c'est ce que je lui avait dit.

L'asiatique émergea à son tour en grommelant.

- Keskia ?
- Le berg, dit Jorge non loin de nous.
- Le quoi ? Marmonnais-je.
- Le truc volant par lequel les extra-terrestres ont enlevé Thomas, expliqua Minho en baillant.
- Ils nous le ramènent ? M'exclamais-je en me relevant brusquement, ce qui valut un coup d'épaule dans les dents de l'asiatique, et un Jorge hilare.
- Lui ou son cadavre, grogna Minho en se frottant la mâchoire.
- T'en as pas d'autres, des idées pareilles ?

Il me lança un regard noir, et je lui répondit par un petit sourire désolé pour ma violence matinale.

- Newt est déjà dehors, remarqua Jorge. Allons voir.

Je me levais précipitamment, le coeur battant la chamade. J'espérais de tout coeur que Thomas allait bien, et que pour une fois, le WICKED aurait fait quelque chose d'utile. Je me jetais dehors à la suite de Jorge, et vit que le berg avait déjà entamé sa descente, et se posait à présent par terre. La poussière qu'il faisait voler nous empêchait de distinguer correctement les détails, mais bientôt, il s'envola de nouveau, et nous vîmes une masse sombre allongée par terre. Un corps. 

Mon coeur rata un battement. Merde, pas lui.

Je rejoignis Newt en quelques pas, qui fixait le corps sans savoir s'il devait approcher ou non. Jorge s'en était chargé. Il se trouvait à présent près de lui, et leva la tête vers nous.

- Il est vivant !

Un large sourire fendit mon visage, et j'attrapais le bras de Newt tout en avançant jusqu'à Thomas.

- Vous allez cuire ! Entendis-je crier mon ami alors que nous étions autour de lui.
- T'inquiètes mon pote, dit Minho en indiquant la cabane derrière nous. Viens avec nous, là dedans.

L'asiatique aida Thomas à se relever, et lui donna une grande tape sur l'épaule, avant de nous indiquer de revenir à l'intérieur.

Tout les autres nous attendaient, et s'étaient assis de sorte à pouvoir écouter ce que Thomas avait à nous dire.

- Déballe tout, dit Minho, les bras croisés.
- Ok, alors...

Le brun croisa mon regard, et je me sentais mal pour lui. Le pauvre avait été enlevé sans qu'il ne sache pourquoi, et maintenant, revenu vivant, l'asiatique qui servait de chef avait l'air de lui reprocher ce qu'il s'était passé. Je me promis d'en toucher deux mot à ce crétin de coureur.

- En fait, je n'ai eu que peu d'aperçus. Tout ce que je sais, c'est qu'ils m'ont retapé, donc j'ai passé la plupart du temps là bas dans les vapes. Je ne sais pas comment ils ont fait, c'était infecté, mais ils ont réussi à me ramener ici en forme.

Tous les blocards le regardaient, l'air consterné. Minho haussa les sourcils.

- Tu voudrais pas te montrer plus convainquant ? On a besoin de détails.

Je levais les yeux au ciel, ce qui me valut un regard noir de la part de l'asiatique.

- Alors ?
- Ok, je vais vous dire tout ce que j'ai vu, soupira Thomas. Concrètement, ils disaient que ça n'aurait pas dû arriver. Ce flingue n'aurait jamais dû se trouver en ville, et encore moins qu'il serve à nous tirer dessus. Ils n'avaient pas prévu que je meure tout de suite, alors ils ont débarqué, m'ont sauvé, et basta. Ne me regardez pas comme ça. Je suis certain qu'ils l'auraient fait pour n'importe lequel d'entre nous. Ce n'était juste pas prévu dans leurs plans.

Mes pensées s'envolèrent alors que mon ami continuait son récit. Il mentait sur un point. Il était spécial. J'en étais certaine, et même s'il tentait de le cacher aux autres, je n'étais pas dupe. Thomas était quelqu'un de spécial pour le WICKED, et sa mort aurait sans doute égalé un quelconque échec, pour le moment du moins. En revanche, si ça avait été quelqu'un d'autre, moi, par exemple... Je préférais ne pas y penser. Thomas était plus spécial que nous tous, plus important, tandis que moi... Je ne savais même pas pourquoi j'étais encore ici. Je n'étais qu'un élément bonus du puzzle, et ma perte n'engendrerait pas un soucis majeur.

- On ne part pas tout de suite ? 

La question du brun me sortit de mes pensées. Je me tournais vers Minho, qui souriait de nouveau. Les autres s'étaient dispersés (autant que l'espace réduit de la cabane le permettait) et n'écoutaient plus ce qui se déroulait.

- Non, on est tous à moitié morts de faim et de fatigue, ça ne sert à rien d'avancer sous cette chaleur. Il nous reste cinq jours avant d'atteindre le refuge, nous partirons cette nuit.

Sur ce, Minho se leva pour rejoindre Jorge et Brenda, à l'autre bout de la pièce.

- Il m'en veut, marmonna Thomas à notre attention, à Newt et moi.
- Mais non Tommy, dis-je en souriant. Il est simplement un peu tendu depuis quelques jours, ça n'a rien à voir avec toi. »

Enfin si, un peu, si on prenait en compte le fait qu'il soit plus ou moins jaloux de toi à cause de mon inquiétude, mais ce n'est rien, rien du tout.

Newt ricana et se leva à son tour.

Le Labyrinthe - [Emma]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant