3 - Chuck

5K 276 10
                                    

Les derniers mots de Newt restaient gravés dans ma tête.

L'enfer ? Son visage m'avait paru on ne peut plus sérieux lorsqu'il avait ainsi nommé l'endroit où j'avais atterrit. Et s'il avait voulut me faire peur, c'était plutôt réussi.

Pourtant tout semblait paisible. Newt et moi étions allé chercher Thomas, puis un garçon noir, bien bâtit, du nom de Alby - Newt nous avait dit qu'il s'agissait de leur chef - nous a rapidement expliqué « ce que vous avez à savoir. ».

Ils appelaient cet endroit, le Bloc. Ça faisait deux ans qu'ils étaient ici, d'abord un petit groupe, puis, chaque mois, ils recevaient un nouveau, qui, comme nous, était amnésique, par la Boîte. Celle ci - la cage ascenseur - leur ramenait également des vivres et du matériel chaque semaines.

« Ici, chacun a son boulot. C'est simple : tu fais ce que tu as à faire, tu suis les règles, et tout ira bien, nous avait-il dit. »

Il avait ensuite appelé un jeune garçon, Chuck. Celui ci ne devait pas avoir plus de treize ans, grassouillet, ses cheveux foncés tombaient en boucles le long de ses jours boursouflées. Son regard exprimait une franche sympathie, et je finis par me dire qu'il n'y avait donc pas que des fous, dans ce Bloc pourris.
Chuck nous avait préparé un sac de couchage chacun, à Thomas et moi, et nous avait laissé un instant de répit, afin d'aller nous chercher des sandwichs en cuisine.

« Me revoilà ! dit-il, tout joyeux.
- Génial, maugréa Thomas.

Ce dernier avait passé son temps à se plaindre, et à poser toutes les questions qui lui venaient, sans obtenir de véritable réponse.
Chuck l'ignora, et nous tendit deux gros sandwichs. Thomas ouvrit de grands yeux.

- Tu déconnes mec ? De la vraie bouffe ? il croqua a pleines dents, Et bonne en plus, merci.
- Mais de rien... Le bleu.
- C'est quoi un bleu ?
- Un nouveau. il hésita avant de reprendre, L'ancien bleu, c'était moi, mais maintenant, c'est à ton tour. Enfin, à votre tour.

Je levais la tête de mon sandwich, et regardais le gamin.

- Qui vous envoie tout ça ?
- Hein ? Ma question l'avait visiblement contrarié.
- Qui vous envoie tout ce matériel, et la nourriture ?
- Et bien... On ne sait pas.
- Sérieusement ? Vous recevez de quoi survivre, mais personne ne sait de la part de qui ?
- Non, et puis, on ne cherche pas à savoir. On nous les envoie, c'est tout. »

Je secouais la tête. Cette histoire était dingue.
Du coin de l'œil, je vis Thomas se lever, et se diriger en marchant vers la grande porte qui se trouvait face à nous. « Merde... » dit Chuck en se laissant tomber de son hamac pour partir à la suite de Thomas.
Ma curiosité prit le dessus, et je les suivis. Une fois devant l'entrée, Chuck vint se placer devant Thomas, comme s'il voulait l'empêcher de passer. J'accélérais le pas pour parvenir a les entendre.

« ...Ne peux pas y aller ?
- Et pourquoi pas ? Tu comptes m'en empêcher ?
- Parfaitement ! On n'a pas le droit de franchir ces portes.
- Ah ouais ? Et pourquoi, tu m'expliques ?
- Je te répète ce qu'on m'a dit, et on m'a dit de ne pas entrer, c'est dangereux dans le labyrinthe, surtout maintenant... Les portes vont bientôt se fermer.
- Le labyrinthe ?

En m'entendant, les deux garçons se tournèrent vers moi. Je reprit.

- Tu as dit le labyrinthe ?
- Je... J'ai du dire ça, oui. »

J'allais répondre, quand deux garçons arrivèrent en courant. Ils venaient de ce labyrinthe. Ils passèrent rapidement a côté de nous, sans prêter la moindre attention à Chuck et Thomas, mais en me voyant, l'un des deux, un asiatique, fronça les sourcils et jeta un regard entendu à l'autre, un grand blond au visage fin. Ils continuèrent leur course sans s'arrêter.
Thomas prit la parole :

« On a pas le droit d'y aller hein ? Et eux, ils étaient où alors ?
- C'est différent ! Ce sont des coureurs !
- Des quoi ?
- Des coureurs, tocard ! Et maintenant fermez la tout les deux, et venez avec moi, il vaut mieux pas rester ici, les portes vont se fermer. »

Sans trop savoir de quoi il parlait, je regardais les murs qui s'étendaient au delà du passage. Soudain, un grondement assourdissant s'éleva de nul part. Chuck avait eu raison : il s'agissait de portes. Elles coulissaient rapidement - trop rapidement pour leur taille -, et bientôt, fermèrent toute issue.
Je regardais le phénomène avec des yeux ronds. C'était impossible, ces murs étaient trop gros, ils je pouvaient bouger ainsi.

« Vous feriez bien d'aller vous préparer les deux bleus, ce soir, il y a une fête, spécialement en votre honneur ! »

Le Labyrinthe - [Emma]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant