13 - A travers la ville

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Nous marchions depuis plusieurs heures à travers les hauts bâtiments détruits de cette ville presque fantôme. Jorge nous avait indiqué de faire profil bas, afin de tenter de passer inaperçu parmi les fondus.

Il avait eu raison de nous dire que lui même n'en était pas véritablement encore un. Notre guide paraissait complètement inoffensif par rapport aux spécimens que nous croisions, et ce, devenant de plus en plus inquiétants au fur et à mesure de notre progression. Dans le cas général, Jorge faisait en sorte de les éviter, mais il arrivait que nous croisions tout de même quelques fondus isolés, qui ne représentaient aucun danger - tant qu'ils restaient seuls -. À la tombée de la nuit, l'espagnol s'arrêta devant un bâtiment immense, ravagé sur ses hauteurs, mais encore assez solide pour rester debout.

« On va passer la nuit là dedans, dit-il résolument.
- Qu'est ce que c'est ? Demanda Minho.
- Un ancien hôtel désaffecté.
- Il ne risque pas d'y avoir des fous furieux qui nous rendent visite cette nuit ?

Il haussa les épaules.

- C'est un quartier assez reculé, personne n'y traîne beaucoup, on n'y trouve rien à manger. De toute façon, à moins que tu ne préfères dormir dans la rue, on a pas d'autres solutions. Il suffira de...
- ... Faire des tours de garde.
- Exact, dit Jorge en esquissant un sourire.
- Allons-y, dit Minho en prenant les devant. Ferme la marche, Newt.

Notre guide haussa les sourcils d'un air amusé, et se planta à côté de moi.

- C'est un sacré caractère, ton copain, me glissa-t-il.

J'esquissais un petit sourire.

- Et encore, c'est gentil.
- Je suis gentil, assura-t-il. Je n'ai pas vraiment envie de te tuer, tu sais.
- Comme si j'allais me laisser faire, de toute façon, grondais-je.
- Il faudrait que tu lui apprennes à la fermer, alors.
- C'est pas faute d'avoir essayé.

Il ricana.

- Tu es sûre de vouloir d'un guignol comme lui ? Pardon, mais c'est pas comme si t'avais pas de choix avec un groupe pareil.

Je haussais les épaules et levais les yeux au ciel.

- Ce sont tous des tocards.
- Évidemment, s'amusa-t-il. Mais bon, si jamais tu aimes les espagnols...

Mes joues rougirent instantanément, et il s'esclaffa.

- Je déconne, hermana !
- Pas question que je finisse ma vie avec un fondu tel que toi, raillais-je.

Son visage s'assombrit.

- Tu es aussi une fondue, et tous tes potes aussi tu sais. Ce n'est qu'une question de temps avant que les symptômes ne se déclarent.

Nous étions arrivés au troisième étage.

- Sauf si ils nous donnent le remède avant.
- Tu crois vraiment qu'il existe ?

J'avais plutôt intérêt à dire oui, étant donné que c'était la seule raison pour laquelle Jorge avait décidé de ne pas nous tuer, d'après ce que m'avait rapporté Thomas de leur petit arrangement.

- Je...
- Je vous dérange pas ? Grogna Minho près de nous.
- Non, non, assura Jorge. Tout va très bien pour nous, c'est gentil de t'en inquiéter.

Le coureur lui lança un regard noir, avant de s'adresser à tout le monde.

- On va passer la nuit dans cet étage. Cette porte donne sur plusieurs pièces, on va donc rester dedans ! Je veux des volontaires pour les tours de garde, par trois. Reposez vous, mangez le reste des boîtes, on partira en éclairage demain matin pour essayer de retrouver Thomas et Brenda. »

Le Labyrinthe - [Emma]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant