Chapitre X : Piège dans la nuit

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La nuit recouvrit tout

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La nuit recouvrit tout. L'ombre s'évapora au petit jour, mais il resta cette impression, ce malaise dans l'air. Quelque chose allait arriver.

Alors, lorsque la Nuit retomba plus tard, les égyptien se demandèrent si celle-ci allait durer aussi longtemps. Ils n'avaient plus confiance en personne. Le roi n'était plus très populaire, mais les hébreux aussi prenaient sur eux toute la souffrance et l'envie de vengeance du peuple.

Le monde souffrait. Tout le monde souffrait.

Un paysan travaillait dans ces champs, alors que le crépuscule était bien avancé, quand il aperçut un homme, habillé d'une tunique noire, marcher dans son champs. Il avait les cheveux mi-long, et le paysan se rendit compte, lorsqu'il tourna la tête, que l'étranger était d'une beauté terrifiante, inhumaine. Effrayé et intimidé par l'inconnu, il recula, lorsque celui-ci lui parla, d'une voix douce et sereine :

- Je me suis perdu. Pouvez-vous m'indiquer la capitale ? J'ai...un rendez-vous.

Si le paysan n'avait pas été aussi intimidé, il l'aurait traité de tout les noms pour avoir marché dans ses champs sans permission, et l'aurai raccompagné avec un bon coup dans le derrière.

Mais il avait l'étrange intuition que ce ne serai pas une bonne idée de faire ça. Il indiqua donc la route au voyageur, qui lui sourit énigmatiquement, avec un regard à faire froid dans le dos.

- Et, monsieur, dit le paysan d'une voix mal assurée, qui êtes-vous ?

L'homme leva un sourcil, puis lâcha un petit éclat de rire.

- C'est vrai que je ne suis pas revenu ici depuis longtemps. Là d'où je reviens, on m'appelle Thanatos.

Ce nom ne disait rien au paysan. Mais le suivant, oui.

- Vous, vous m'avez donné le nom d'Anubis.

La Mort.

- Je vais m'en aller, paysan. J'ai un rencard, et cette personne n'aime pas quand on se fait désirer.

Alors, qu'il s'en allait – déployant des ailes noires dans son dos – le paysan s'effondra sur le sol, pleurant toutes les larmes de son corps.

Ils étaient peu, ceux qui sortaient vivants d'un entretien avec la Mort.

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Une femme du peuple des hébreux enduisit la porte de sa maison du sang d'agneau mangé le midi même. L'après-midi laissait le soleil luire de sa puissante lumière brûlante.

Ses voisins égyptiens la regardèrent d'un air étonné, et agressif. La porte de bois clair dégoulinait de sang rouge. Il  leur rappelait certainement la première plaie.

- Toi ! Que fais-tu ? C'est une autre de vos manigances ? Une autre malédiction pour l'Egypte ? Dit une femme égyptienne d'une trentaine d'année, tenant sa petite fille par la main, et la tenant contre elle, comme pour la protéger.

- Je...ce n'est qu'une protection...n'y portez pas attention...je ne fait rien de mal...dit la femme, tremblante face à la foule qui se déployais autour de la porte tachée de rouge.

Les gens – une dizaine environ – lui lancèrent des regards pleins de colère. De haine.

Un rire retentit. Une voix claire, froide, glaciale même, qui eu l'effet de transformer la colère des égyptien en une appréhension tangible. Ils regardèrent autour d'aux afin de voir l'origine de ce son étrange.

Une femme aux cheveux noirs, portant une robe grise se tenait devant eux, à quelques mètres. Elle avait un voile blanc sur la tête, mais son sourire amusé était parfaitement visible.

- Vous n'allez pas vous crêper le chignon pour une simple histoire de sang sur une porte ! C'est stupide. Je tenais en plus haute estime votre peuple, égyptiens.

- Qui êtes vous pour nous dire ce que nous devons faire ? Dégagez ! dit un homme.

Et il tenta de pousser la dame grise. Celle-ci ne bougea pas, mais, à la grande surprise de tous, quelqu'un s'interposa.

La femme des hébreux s'était placée devant la dame grise. Elle avait prit le coup à sa place.

- Quelle surprise ! Fit celle-ci. Elle est probablement plus courageuse que vous tous réunis. Ce que vous venez de faire, ce n'est là que de la lâcheté pure et simple. Déguerpissez !

Les hommes et femmes réunis devant la porte furent comme touchés par une vague de peur. Selon leurs sens, cette femme mystérieuse représentait un danger. Une menace mortelle.

Il disparurent de l'endroit aussi vite qu'il étaient venus.

- Ouf ! Dit l'étrangère. Je n'ai pas eu à me découvrir devant cette bande d'ignorants.

Elle tendit la main vers la femme des hébreux. Qui lui jeta un regard surpris. Elle avait senti la puissance et la force s'élevant de la jeune femme aux cheveux noirs. Celle-ci fit un pas en arrière, après avoir relevé l'autre, et enleva d'un geste simple et rapide son voile.

C'était une femme d'une beauté singulière. Belle à faire peur. Ses yeux avaient la couleur de l'améthyste, pierre d'un violet sombre et lumineux à la fois. Ses cheveux noirs, légèrement désordonnés, créaient un contraste éclatant avec la blancheur cadavérique de sa peau.

- Je...je m'appelle Nita. Et vous, quel est...votre nom ?

- Mon nom n'a pas d'importance, fit la femme dans un murmure. Je viens, je vois. Et je vaincs. On me sent venir, mais on ne me voit pas. Bon, je dois y aller. On m'attend. Et même si je sais qu'il sera en retard, je vais quand même m'avancer un peu...

Elle replaça son voile, et s'élança doucement dans la rue, laissant derrière elle un parfum d'encens.

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La nuit était tombée, avec son lot d'incertitudes, et de malheurs. La Dame Rouge patrouillait dans les rues, en compagnie du Fils de Bastet. Elle sentait la peur qui se nichait au coin des rues. Mais elle était résolue à l'abattre.

De son côté, Fils, ou Arion, ne pensait qu'à sa Demoiselle. Il avait hâte de finir cette crise, et hâte que tout soit comme avant. Ces derniers temps, son père s'était montré plus froid que jamais envers lui. Il était parti depuis hier pour la grèce. Un pays dans lequel Arion ne voulait plus retourner.

Il y avait aussi sa sœur, plus collante que jamais. Elle voulait être avec lui non-stop. Mais il était certain que malgré son égoïsme, sa superficialité et tous les défauts qu'elle avait, Céleste souffrait aussi de l'absence et l'indifférence permanence de leur père. Chacun d'entre eux deux essayait de lui plaire, d'attirer son attention à sa façon. Le vide affectif dans le cœur de Céleste avait fait d'elle une fille sans aucune empathie envers les autres.

Téti se retourna, pour toucher de sa main la peinture rouge enduite sur une porte. Elle poussa un cri.

- Fils ! C'est...c'est du sang !

Au même moment, elle ressentit une présence derrière elle. Une odeur lourde et puissante la força à porter sa main sur son nez. Elle tituba. C'était une odeur d'encens, elle en était sûre. Tout semblait flou autour d'elle.

Et une main glacée se referma sur sa gorge.




Ps : aimez-vous ces nouveaux personnages ? Donnez des théories, impressions sur la dame grise, si vous en avez...sinon, merci d'avoir lu !

La Dame Rouge et le Fils de BastetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant