Chapitre XXIII : l'Au revoir

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Il lui sembla difficile de respirer.

Puis elle se rendit compte que ce n'était pas à la gorge qu'elle avait le plus mal.

Quelque chose avait transpercé son ventre. Mais c'était plus ; elle sentait quelque chose de brûlant, comme si la lame avait été passée sous un feu ardent. Il lui brûlait les entrailles.

Les larmes coulèrent sur ses joues, mais ce n'était pas de peine ou la douleur qui lui faisaient verser tant d'eau ; elle avait réussi. Sous ses yeux, la forme magnifique du faucon se fondit doucement en une silhouette humaine.

Elle sentait le feu aussi sur son visage ; mais c'était là une douce chaleur, que produisait l'or dont était couvert le dieu du ciel.

L'homme en face d'elle avait une peau cuivrée, des cheveux blonds, comme ceux d'Arion, et des yeux d'un bleu magnifique.

Il était vêtu d'un simple pagne. Il se pencha vers elle, un sourire confiant sur le visage.

- Ma chère enfant...te voilà bien abîmée. Attends, il faut te retirer ça.

Autour de son cou, le scarabée sacré de Khéops brillait. Il était aussi le symbole du dieu Khépri. Un dieu symbolisant le lever et le coucher du soleil.

Horus la pris dans ses bras, et d'une main, arracha l'objet qui était planté dans son ventre. Elle avait tellement mal qu'elle avait été bien incapable d'identifier ce que c'était, mais...

« J'aurais dû me douter que c'était... »

dans la main du dieu, l'épée soleil luisant, meurtrière. Si le sang des dieu était doré, et passait donc assez inaperçu, le sang de Téti était rouge.

La lame avait l'air d'être entièrement rouge.

- La Dame Rouge...c'est approprié, maintenant, dit-elle en regardant sa robe, et le sol, qui s'était teint d'une grande tâche pourpre.

- Demoiselle !

Une main chaude se posa sur son front. Instantanément, un sourire lui monta aux lèvres, malgré la douleur insupportable.

- Tu es toujours vivant...

- Oui ! Et ne meurt, pas, je t'en supplie. Tu pourras toujours me tuer après.

Elle ouvrit les yeux. Elle se rendit compte que son partenaire n'avait pas été épargné pour autant ; il saignait d'au moins dix blessures différentes, et un filet de sang lui coulait sur le front. Son masque était en lambeau, malgré la magie qui aurait dû le garder intact.

- Je ne peux pas soigner cette blessure, annonça calmement Horus. Si c'est bien l'épée de mon grand-père qui a causé ce dégât...c'est impossible.

- Mais...vous êtes un dieu !

- Il y a des blessures que même un dieu ne peut pas effacer, Fils de Bastet. Cette arme...Sekhmet était habituée à la manier pour tuer Apophis, le Grand Serpent. Aujourd'hui, elle a réussi à emprisonner son double bienveillant, et a brisé ses chaînes.

- Où est-elle ? Demanda Téti.

Elle se releva. Le dieu du Ciel lui tenait la main ; tant que ce contact était maintenu, Téti sentait que la vie était maintenue en elle, que la mort était éloignée.

Plus loin, près d'une colonne, se tenait un chat noir endormi. Il remuait la queue en cadence, et autour de son cou, Téti pu voir un collier doré, fait du même matériau qui semblait recouvrir Horus lorsqu'il était en faucon.

- C'est vous qui... ?

- Oui. Mais elle n'es qu'endormie, comme tu peux le constater. Je ne peux pas me permettre de la tuer...elle est aussi ta mère, après tout, Fils.

La Dame Rouge et le Fils de BastetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant