Feu

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Lundi 22 avril.

Le weekend est passé à une vitesse hallucinante du coup tout le monde est repartit à l'exception de Ken. On est lundi soir, il est environ 19 heures 30 et je sors de l'hôpital au bout du rouleau. De voir Félix dans cet état est douloureux, je tente de rester forte devant lui pour qu'il aille du soutien mais c'est difficile. J'arrive sur le parking et aperçois Ken appuyé sur le capot de sa voiture.

- Merci d'être venu, dis-je en le serrant dans mes bras.

- Ça me fait plaisir. Comment tu te sens ?

- Mal c'est horrible de le voir comme ça et Mattéo me manque.

- Ça va aller d'accord, quand vous allez être de retour sur Paname qu'il verra son pote ça l'aidera.

- J'espère.

- Tu verras. Domac ?

 - Oh oui !

On monte en voiture et Ken roule en direction du centre ville pour aller au mcdo. Il se gare sur un grand parking on a donc quelques mètres à parcourir. On commande et on s'installe quelques minutes après. Je n'attends pas une éternité et saute sur mon bigmac.

- Putain t'a la dalle.

- Grave c'est degueu à l'hosto.

- Tu m'étonne.

Le repas se passe un peu dans le silence. C'est reposant.

- Tu veux aller quelque part ? Me demande Ken en observant mon plateau vide.

- On va au bar ?

- Ouais

- Je t'emmène dans le premier bar où j'ai bu de l'alcool.

- T'en avais jamais bu avant ?

- Bah si mais jamais dans un bar, tu vois.

- Aller on y va.

On sort du mcdo après avoir débarrassé nos plateaux et on se dirige vers le bar. On s'installe et le serveur vint prendre nos commandes.

- T'as toujours vécu ici ?

- Non on a habité longtemps à la campagne mais ma mère en avait marre alors on est revenu ici.

- Ça t'as pas fait chier ?

- Au début si parce que quand t'es en troisième et que tu laisse tout tes potes tu déprime mais Félix a vite rencontrer des potes et du coup on faisait des soirées tout les weekends. Pis j'suis arrivé au lycée j'ai rencontré Léna et je l'ai embarqué dans ces galères. J'ai repiquer parce que du coup je taffais pas mes cours et tout.

- Elle est belle la jeunesse j'te félicite pas.

-J'avoue mais je regrette rien c'était certainement la plus belle année de ma vie et c'est là que j'ai compris ce que c'était de trouver sa deuxième famille.

Il ne répond rien mais me fixe intensément. Ça me perturbe, qu'il arrête. On décide de repartir, sur le chemin jusqu'à la voiture il est interpeller deux trois fois et c'est toujours avec plaisir qu'il s'arrête.

- T'es vraiment toi même quand t'es avec tes fans.

- Ouais je veux pas faire genre je suis quelqu'un d'autre pis c'est grâce à eux que j'en suis là.

- Grâce à toi et l'équipe aussi.

- Ouais mais dans les gens, comme toi par exemple qui m'écoutent et qui me soutiennent j'aurais pas eu ce parcours.

- Ouais c'est vrai. D'ailleurs t'avais rien à faire cette semaine pour rester avec moi ?

- Si mais j'ai appris que la famille ça passe avant tout.

- Alors j'suis la famille ? Dis-je avec un grand sourire.

- Bah ouais normal.

Pour la première fois depuis que je suis revenu ici, je me sens bien. C'est pas fou non plus mais c'est déjà un peu plus supportable.

- On regarde quoi ? Me demande Ken avachi dans le canapé.

- Fast and furious.

- Genre t'aime ça ?

- Bah ouais, c'est mes films préférés.

- Tu préfères lequel ?

- Le cinq, c'est une bombe.

- Le six aussi hein.

-Ils sont tous au top mais le cinq est au dessus.

Du coup on regarde le cinq et aussi le six. Durant les presque quatre heures de film Ken à sa tête posée sur mes cuisses. C'est vraiment étrange de l'avoir aussi proche de moi. Tout comme la sensation qui se propage dans tout mon corps dés qu'il est avec moi. J'ai ressenti cette sensation une seule fois. Avec mon premier copain. Je peux pas retomber amoureuse je me le suis promis. Je me suis toujours dis que si c'était pas arriver la première fois, mes parents m'auraient pas cherché ce soir là, ils auraient pas eu d'accident, ils seraient pas morts. Et maintenant je peux ajouter que mon petit frère serait toujours là, Félix serait pas à l'hôpital. Ma vie serait tellement différente. J'aurais certainement pas rencontré Ken mais tant pis la vie aurait continuée.

-Tu t'es déjà dis que si un truc ne c'était pas produit toute ta vie serait différente ?Je demande tandis qu'il est concentré sur l'action.

- Tu penses à quoi en disant ça ?

- Si j'étais pas tomber amoureuse tout serait différents.

- Qu'est ce qui serait différent ?

- Mes parents seraient toujours là et Mattéo aussi.

- Tu te sens coupable ?

- Tout les jours.

- Faut pas c'est pas ta faute, tu pouvais pas savoir qu'aimer ce gars serait une erreur.

- Ma famille me manque Ken.

-Je sais, j'peux pas te dire que ça passera parce'que se serait mentir mais ça va t'endurcir c'est le genre de truc qui te change.

- Merci d'être là.

- Je vais l'être encore longtemps tu verras.