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" C'est souvent les gens qu'on aime qui nous font le plus de mal, j'en témoigne. " 

Hayce Lemsi. 

- Sasha qu'est ce qu'il y a ? 

- Qu'est ce que vous faîtes là ? Je demande en me dégageant de l'emprise de mon frère et ma meilleure amie.

- J'avais besoin de voir les gars, ils se sont excusés tu sais.

- J'ai perdu Quentin pour venir voir Antoine alors je vais parler avec lui et pas avec toi ou toi d'ailleurs, je rétorque en regardant mon frère. Aller voir Quentin.

La panique s'empare de tout leurs corps quand je leur dis ça, ils quittent l'appartement après un rapide au revoir à l'intention de tout le monde.

- T'façon j'suis venue voir Antoine, pis de toute manière vous voulez plus faire d'effort pour moi.

- Qui t'as dis ça ? 

- A ton avis, Mohamed qui ça peut être ? 

Prononcé son prénom en entier est vraiment étrange j'ai pas souvenir de l'avoir déjà fais et je comprends pourquoi. Ils me fixent tous mais moi y'a que Antoine que je regarde, j'ai besoin de lui parler, de le prendre dans mes bras, de lui tout simplement. Il le comprend puisqu'il me prend la main et m'emmène dans sa chambre, il comprend également que je suis pas en état de parler pour le moment vu qu'il me serre. J'entoure mes bras autour de lui et le serre de toute mes forces, comme si il était pas bouée, la bouffée d'oxygène après de longues minutes d'apnée. La grande inspiration que vous prenez après avoir sortit la tête de l'eau, celle qui vous soulage. C'est Antoine. Je suis dans ses bras et je n'ai pas envie de les quitté, je voudrais que ce moment dure toujours. En peu de temps il a prit une place importante dans ma vie. Je pensais pas que je dirais ça de lui un jour, on se parlait sans plus maintenant je peux dire qu'il est vitale à ma survie et je peux également affirmé que si il n'avait pas été là dés le début de cette histoire j'aurais été dans un état plus pitoyable que celui dans lequel je me trouve actuellement. 

- Raconte, dit-il en tapotant la place à côté de lui sur le bout de son lit. 

Je lui raconte tout de A à Z, dans les détails comme si je parlais à Léna. Peut être qu'Antoine c'est ma Léna au masculin après tout. Son visage passe par de nombreuses expressions. Choc, incompréhension, colère, tristesse, pitié, culpabilité. 

- Tu sais que Ken pense pas un mot de ce qu'il t'as dis ? Tu lui aurais amplement suffit, j'suis sûr que là il est en PLS en train de chialer comme un môme tellement il regrette. 

- Je pense pas non.

- Je le connais et je te dis que si, il a dit ça pour te blessé parce'que lui il l'a été en te voyant avec Quentin dans ce resto en plus celui où vous avez été avec sa famille.

- Je l'ai pas choisis et il a emmené sa meuf.

- J'ai pas dis que c'était de ta faute mais tu peux être sûre qu'il va s'excuser. 

- Tu penses ? 

- Je le sais c'est tout et pour Quentin j'suis désolé.

- Pourquoi ? 

- C'est ma faute.

- N'importe quoi Antoine c'est pas de ta faute, il m'a demandé de faire le choix et je l'ai fais même si je voulais pas mais bon.

- Tu regretteras pas ce choix, me rassure t-il en me prenant dans ses bras.

Je lui rends l'étreinte et encore une fois je voudrais que ce moment ne s'arrête jamais. Il m'aide beaucoup, je sais pas si il s'en rend compte mais sans lui j'en serais pas là.

- Merci pour tout Antoine.

- C'est normal.

- Non parce'que on était pas si proche, je commence en me détachant à contre-cœur de ses bras. J'étais plus proche de Mo, ou Doums ou même des frères mais c'est toi qu'a été là et du coup merci.

- T'inquiète boubou, dit-il en me pinçant les joues ce qui me fait très légèrement sourire.

- DOUMS LAISSE MOI PASSER CON DE TA RACE ! 

Je reconnais la voix de Léna en furie, qu'est ce qu'elle veut elle ? On se lance un regard avec Antoine puis on se lève pour aller voir ce qu'il se passe.

- T'es pas à la cambrousse là j'ai des voisins moi.

- Commence pas Antoine hein. Toi, dit-elle en me pointant du doigt tout en s'approchant de moi. 

- Quoi ? 

- Mon frère il est dans un état pitoyable et toi ça te fais rien ? 

- Il m'a demandé de faire un choix Léna, un putain de choix à la con !

- Oui il me l'a dit et toi débile que t'es tu préfère choisir un gars que tu connais depuis quelques mois ! T'es teubé ou quoi ? 

- Il a dit qu'il m'aimait Léna ! Tu voulais que je fasse quoi ? Je lui ai dis que j'avais besoin d'Antoine et il me demande de faire un choix, j'étais censé faire quoi ?

- Le choisir lui.

- Alors que je le pensais pas ? Je devais lui mentir, lui dire que c'était sa présence dont j'avais besoin alors que c'est pas vrai c'est ça que je devais faire ? 

Elle ne répond pas, prenant en compte chacun de mes mots histoire de tout remettre en ordre dans sa tête. Me disputé avec elle me fait encore un peu plus de mal, j'ai l'impression que toute les personnes que j'aime décide de me blesser ce soir.

 - Tu sais très bien que je lui aurais jamais fais de mal intentionnellement mais il m'a demandé de choisir et en plus si je l'avais choisis lui ça lui aurait donné de l'espoir.

- T'as raison, je... euh je suis désolée.

- J'vais y aller, j'annonce en voyant tout les regards braqués sur nous.

- Tu veux pas dormir là ? Me propose Antoine en se tenant derrière moi.

J'aurais bien aimé accepté mais Louis et Benjamin vivent ici et je ne me sens pas de dormir à quelques mètres d'eux.

- Une prochaine fois.

- Quand ça ira mieux entre nous ? Insinue Louis comme si il lisait dans mes pensées.

- Ouais c'est ça. 

Je me fais beaucoup de mal pour ne pas les regardé car je sais que si je le fais je ne tiendrais pas longtemps avant de les pardonné dans la soirée. Léna et Félix me suivent et on monte en voiture. Mon frère est étrangement silencieux et ça ne me plaît pas du tout.

- Parle Félix.

- T'as déjà assez pris ce soir, tu crois pas ? Réplique t-il sèchement.

- Je préfère que tu me dise tout maintenant.

- Mon meilleur pote est au plus mal à cause de toi. 

- Et moi ta petite sœur est au plus mal à cause de lui, je m'indigne.

Il a changé du tout au tout depuis qu'on a perdu Mattéo j'ai l'impression de ne plus le reconnaître et d'avoir également perdue mon grand-frère. Je vois sa mâchoire contractée et pour la première fois depuis très longtemps j'ai peur de le perdre, qu'il me file entre les doigts. 




FeuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant