Feu

[18]

- Doums con de ta race fait gaffe c'est fragile ça ! Je râle pour la énième fois de la journée après le grand renoi.

- Tranquille c'est rien wesh.

- Non c'est clair c'est pas comme si c'était un carton de vaisselle ! D'ailleurs qui est le con qui lui a donné un truc comme aç ?

- Tranquille cousine j'ai de la vaisselle chez moi aussi, répond Léna.

- Ouais mais c'est la tienne, un jour je prendrais mon envol et Félix aussi.

- On sera des gros ches-ri d'ici là t'inquiète.

- Oui permet moi d'en douter.

- D'ailleurs faut pas que t'ailles à l'hôpital ?

- Si... Je souffle légèrement blasé.

- T'as l'air heureuse putain.

- C'est pas ça c'est juste que Félix parle pas, et j'ai horreur de le voir dans cet état.

- Vous avez des façons différentes de vous remettre, toi tu cris sur Doums et lui il est silencieux il va retrouver la parole laisse lui du temps ça fait à peine deux semaines.

- Ouais je sais bien, mais à nos parents il a pas réagit comme ça.

- Parce'que fallait qu'il prenne le relais, qu'il soit fort pour vous qu'il vous porte, là il a bien vu que tu avais pris le rôle de la meuf forte.

- Ouais c'est peut-être ça.

- Bande de clochardes levez vous là ! Grogne Deen en portant le canapé avec Mo pour le mettre dans le camion loué pour l'occasion.

C'est vrai qu'au cours de la conversation on c'est installés sur le bitume devant l'immeuble.

- Oh fait pas chier ! Réplique Léna en se relevant difficilement.

- Mo fait gaffe de pas casser tes petits bras de fragile, je me moque en lui touchant ses biceps.

- Ta gueule ou je te jette le canapé dans ta sale tête.

- Tant de haine me blesse, je m'offusque en mettant ma main sur mon cœur. Bon je vais chercher Félix à tout à l'heure ! 

- Tu veux que je vienne ? Me demande Ken les bras chargés de cartons.

- Non t'inquiète pas, et surveillez Doums s'il vous plaît.

- Mais j'suis pas un gosse wesh ! S'énerve t-il en portant son joint à sa bouche pour prendre un carton des bras de Ken, histoire de faire genre qu'il fait quelque chose.

- J'suis pas convaincu, dis-je en lui tirant la langue.

Je laisse mes amis, pour aller à l'hôpital. Sur la route j'angoisse beaucoup. J'ai peur que Félix n'apprécie pas mes potes, la vie à Paris et qu'il est complètement changé. J'espère qu'il va s'adapté, car je ne vais pas pouvoir gérer cette situation très longtemps. J'arrive rapidement à destination, j'essuies les larmes qui ont coulées et me dirige vers la chambre de mon frère. Il est assis sur le côté de son lit, sont sac près de lui, les yeux dans le vide. Quand il me voit, aucune expression ne se dessine sur son visage. Même pas une once de joie, ça fait plus mal que ce que je pensais.

- Coucou, ça va ?

Il me fait signe que oui avec sa tête, puis pose son regard sur moi. Ses yeux sont vides, mais je discerne quand même une pointe de colère à mon égard. Ça va être génial...

- On y va ?

Il soupire et se lève avec difficultés. Il prend son sac, mais un rictus se dessine sur sa tête signe qu'il a mal. Je me précipite et tente de lui prendre ses bras contre son gré. Il résiste mais ayant mal il le lâche en me lançant un regard noir avant de se dirigé vers la sortie. Je signe tout les papiers et rejoint mon frère devant la grande porte, qui a déjà une cigarette à la bouche.