Quatre mois plus tard...
- Mademoiselle Hill ? Avez-vous le dossier que je vous ai demandé ?
- Bien sûr, monsieur.
- Excellent. A quelle heure Mr Nelson doit-il arriver ?
- Son assistant a téléphoné ce matin, il a assuré qu'il serait là à dix-sept heure. Dans une poignée de minutes, donc.
- Je pense que nous en aurons pour un moment. Annulez le dîner avec le maire et dites-lui que je rappellerai dès que possible.
- Ce sera fait.
Mes talons cliquetaient sur le sol à chacune de mes foulées. Vêtue d'un tailleur-pantalon d'une coupe raffinée et d'un blazer bleu marine, je tâchai de suivre la démarche rapide de l'homme qui me précédait.
Le sénateur Reilly était petit et mince avec un visage quelconque et une moustache. Il aimait les costumes bien repassés, le champagne, les chiens de chasse et regarder la télévision en pyjama le dimanche matin selon ses dires. Un mois de travail sous couverture en tant que secrétaire m'avait appris que c'était un patron exigeant mais respectueux de ses employés.
Je lui tendis le dossier qu'il voulait avec un sourire poli qu'il me rendit.
- Je vous donne votre soirée, dit le sénateur Reilly en stoppant devant la porte de la salle où il recevait toujours ses invités. Nous nous verrons demain pour terminer le compte-rendu de la dernière réunion.
- Très bien, monsieur le sénateur. Avez-vous besoin d'autre chose ?
- Non, je vous remercie Rebecca. Décidément, vous faites de l'excellent travail, vous savez ? Heureusement que Maryse vous a recommandée avant de partir, je ne sais pas ce que je ferais sans vous.
J'improvisai un sourire gêné quoique ravi et pris rapidement congé. En repartant en sens inverse, je croisai les gardes du corps qui veillaient presque tout le temps sur le sénateur depuis qu'il avait reçu des menaces de mort. Cela n'avait pas suffi à lui faire peur car Gabin Reilly était un homme déterminé et entêté. Lorsqu'il mordait dans un morceau de viande, il ne le lâchait plus, et c'était bien tout le problème...
Maryse Hill, l'ancienne secrétaire du sénateur, était partie à la retraite après de bons et loyaux services, et non sans avoir conseillé à son patron d'embaucher l'une de ses lointaines cousines, Rebecca. Celle-ci représentait l'opportunité parfaire pour moi de prendre sa place. Elle vivait seule, sans enfants avec pour seule famille ses grands-parents vivant reclus dans un petit village du Jura, et Maryse, mais puisque celle-ci s'était offert un voyage en Australie, je doutais qu'elle lui téléphone tout de suite. Seuls ses amis auraient pu me compliquer la tâche en demandant des nouvelles de Rebecca, mais je m'étais approprié le téléphone de la jeune femme pour répondre de temps en temps aux textos et n'inquiéter personne. Un logiciel de synthétiseur vocal m'avait aussi aidée à modifier sa messagerie, informant quiconque essayant de l'appeler que son nouveau poste était très prenant et que tout allait bien. Quelques clics sur le net de la part des informaticiens de l'Institut avaient terminé le boulot en dissimulant toute information qui aurait pu me compromettre. Ainsi, Rebecca Hill avait été enfermée à l'Institut tandis que je prenais sa place.
Mes toutes premières missions de terrain avaient déjà concerné le sénateur Reilly. Notre service de renseignement GEN avait découvert qu'il possédait des éléments secrets sur notre communauté et s'intéressait d'un peu trop près au programme GENESIS. Au départ chargée de le suivre à la trace, d'apprendre où il allait et qui il voyait, tout ceci aux côtés d'Allan, j'avais à présent pour mission de collecter les données dont disposait Reilly à ce sujet. Il était nécessaire d'évaluer l'avancée de ses fouilles. Même si pour le moment, il ne faisait que de petits remous dans la mare, il allait finir par attirer l'attention de plus gros poissons, et ce n'était pas bon du tout. Mieux valait pour les humains comme pour nous que rien ne filtre.
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GENESIS (1)
FantasyExtrait du journal de Luna Deveille, 30 Mai, 23h12, Institut Bollart Les GEN sont des êtres humains génétiquement modifiés pour devenir des armes surpuissantes et capables de dominer la race des hommes. Ils sont partout, vivent peut-être près de che...