Chapitre 8, La dangereuse excursion

2K 275 104
                                    


Quand je me réveillais, Marie, Océane et Alice, étaient absentes. J'étais encore fatiguée mais les rayons lumineux nous réchauffait doucement. Le lever de soleil créait un doux dégradé rose et orange, c'était magnifique. Nous étions entourés d'une aura apaisante. Le vent ne soufflait pas, les arbres en face de notre petite cabane paraissaient peints dans le décor tellement ils étaient immobiles. Pas un oiseau, pas un nuage ne traversaient le ciel. Nous avions dormi à même le sol, nous n'avions pas vraiment le choix après tout. Je somnolais puis sans m'en rendre compte me rendormis.

Lorsque j'ouvrais les yeux un temps plus tard, Océane était de nouveau là, agrippée à mon bras comme une petite fille. Alice et Marie étaient également revenues. Les garçons, voyant de l'agitation sous le cabanon, quittèrent les troncs du feu de camp pour venir nous chercher. Il devait être allés chercher de quoi nourrir le feu car un énorme tas s'étendait à côté de la cabane.

-Aller debout, entama Nico.

-On a faim, blagua Thomas en me regardant droit dans les yeux.

S'il sous-entendait que les filles devaient s'occuper du repas à cause de ma repartie de la veille, j'allais avoir envie de lui arracher la tête. Comme personne ne se décidait à bouger pour les satisfaire, Nicolas et Antoine décidèrent d'arracher l'herbe de la clairière pour en faire des projectiles. C'était d'une gaminerie sans nom et bien entendu, ce ne fut pas bien prit par tout le monde :

-Mais vous êtes de vrais enfants, hurla Rose.

-Vous n'avez rien d'autre à faire ? râla Liza

-Arrêtez de parler aussi fort, grommela Océane en se serrant encore plus à moi.

La belle brune me faisait penser à un chat, elle était gracieuse mais feignante. Ainsi que tellement chou quand elle dormait que je n'osais pas la bouger pour ne pas risquer de la réveiller. Je croisais le regard d'Antoine. Me voir en situation de détresse avec Océane ainsi le fit grandement sourire. Alice regarda la montre qu'elle avait au poignet et nous annonça qu'il était un peu plus de sept heure du matin.

-Bon, debout maintenant, il faut être parti au plus tôt pour marcher un maximum. Nous devons être rentrés avant six heures ce soir sinon nous n'aurons plus assez de lumière pour revenir. Guettez bien le ciel, aux premières couleurs pastels vous rappliquez en vitesse, compris ? Et n'oubliez pas que le temps que vous mettez à aller le plus loin possible c'est généralement le même que pour revenir, donc ne faites pas demi-tour seulement quand vous voyez le soleil décliner, car cela sera trop tard. Et bien entendu, personne ne courrait le risque d'aller vous chercher !

Cette fille devait avoir fait les scouts et une école de management. Elle était à la fois respectable et bien chiante. Ce qu'elle disait était logique, mais il était vrai que cela ne faisait aucun mal de le rappeler.

J'essayais de me détacher d'Océane sans trop remuer mais cela termina de la réveiller. Elle se leva d'un seul mouvement prête à en découdre avec la forêt. Cette fille m'impressionnait.

-Aller debout, m'ordonna-t-elle en se tournant vers moi tout en claquant des doigts.

-Tu m'épuises déjà, rigolai-je en obéissant.

Nous allions partir quand je me souvins de la lettre que j'avais reçu la veille. Je voulais l'ouvrir, seulement ce n'était pas le moment. Je l'ouvrirais en chemin. J'allais saisir mon sac à dos mais Antoine m'apostropha en pointant mon sac de la main :

-Lucie, je prends déjà le miens donc ne le prend que si tu as des choses qui sont utiles et qui ne rentre pas dans tes poches.

Je hochais la tête et laissais mon sac dans la cabane. J'allais prendre la lettre, seulement Océane ne m'en donna pas le temps et me tira avec elle dans les pas d'Antoine. Le premier groupe venait tout juste de partir du côté opposé d'où nous étions tous arrivés la veille. Notre trio partit donc de l'autre côté, vers la rivière. Le cours d'eau était à un petit quart d'heure de marche. Alice voulait que nous nous rendions tout en haut, à la source. Néanmoins, nous avions l'estomac vide et le mien commença à crier famine. Antoine prit un paquet de biscuits dans son sac et nous en distribua deux chacun. Le sablé dans ma bouche fut une véritable bénédiction, je détestais avoir faim et je ne connaissais rien des plantes comestibles de la forêt. En soit, sans mes amis, j'étais dans la panade pour manger. Le peu que je possédais dans mon sac ne ferait pas long feu.

357 //RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant