Chapitre 45*, Dénouement

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J'étais inquiet. Elle aurait déjà dû se réveiller. L'infirmière du centre qui était rattachée à sa chambre entra. Je me tournais machinalement vers elle pour lui reposer les mêmes questions. Elle était grande brune et avait des cheveux ondulés. Elle n'avait aucune forme et était à peine maquillé. Sa blouse blanche contrastait sur sa peau bronzée. Des bracelets tintèrent en même temps que ses talons.

-Que se passe-t-il alors ? Vous êtes sûre qu'elle va se réveiller ? Ce n'est pas normal ! Vous êtes bien sûre qu'elle est morte là-bas ?

-Julien cesse de te tracasser, siffla-t-elle. C'est difficile de se réveiller avec un frère casse-pied qui nous force à ouvrir les yeux toutes les trente secondes, ironisa-t-elle avec un sourire​.

Quand elle vit que je ne rigolais pas, elle se tut et perdit son sourire.

-Même si je lui ouvre de force, ces pupilles ne réagissent pas ! Mais avouez que c'est invraisemblable...

-De force ? répéta-t-elle en fronçant les sourcils.

Je l'ignorais.

-Ils se sont tous réveillés sauf elle ! Elle n'aurait pas pu survivre à la chute non ? demandais-je encore une fois.

-Eh bien... Non, elle ne devrait pas avoir survécu, autrement nous aurions trouvé sa trace sur les bornes de notre salle d'informatique. Aux dernières nouvelles ce n'était pas le cas.

-Je pourrais aller vérifier moi-même si on me laissait y retourner, grognais-je mécontent.

-C'est trop dangereux d'y aller plusieurs fois quand on y est pas habitué, et tu connais les règles.

-Mais Alice, elle y est bien retourné ! m'insurgais-je.

-Oui enfin vu comment elle a eu sa place... et puis elle va se faire dégrader et interner pendant quelques temps, m'annonça-t-elle.

-Ah oui ? fis-je étonné. Eh bien... ce n'est pas trop tôt. Il était temps qu'ils s'en rendent compte qu'elle était tarée.

-Enfin, de mon point de vue médicale, tu as vu comment elle a changé avec le contact de Thomas ?

-Vouloir brûler des gens et assassiner ma sœur par vengeance personnel n'est pas forcément un bon point, sifflai-je. Et pour Thomas, ce n'était que de la stratégie. Elle devait jouer elle aussi je suis sûr. Bref, cela n'explique pas pourquoi Lucie n'est pas debout, grognais-je à nouveau.

-Quand elle sera prête, elle le sera.

Une idée germa dans mon esprit, mais pour cela il fallait que je chasse l'infirmière d'ici.

-J'ai compris, j'ai compris. Vous pouvez partir, j'ai besoin de calme, articulai-je lentement.

Elle me regarda d'un drôle l'œil.

-En même temps tu es tellement crédible, pensai-je.

Mais cela dû être convaincant car elle sortit de la chambre, me laissant seul avec ma petite sœur dont les yeux étaient toujours clos. Je me levais du fauteuil dans lequel j'étais affalé, cela faisait déjà plusieurs heures que j'étais ici. Je lui caressais la joue, la main puis m'allongeai sur le lit voisin. Quand j'étais entré pour la première fois dans la pièce, j'avais été vraiment surpris car elle avait des aiguilles dans les bras, des capteurs un peu partout, alors que je n'avais pas souvenir de cela lors de mon passage l'année précédente. Un ordinateur contre le mur s'amusait à exposer la droite plate des capteurs. Seul deux voyants changeait continuellement, l'heure et le rythme cardiaque. Les draps blancs lui donnaient un teint plus bronzé qu'elle ne l'était réellement. Elle avait toujours eu du mal à haler sa peau contrairement à moi, c'est d'ailleurs quelque chose qu'elle m'avait longtemps reproché plus jeune.

357 //RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant