Chapitre 4, Le labyrinthe

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« Je m'appelle Lucie et j'ai 17 ans. Je suis née un 5 janvier et j'ai un grand frère, Julien. Il a participé l'année dernière et il fait partie de l'Élite maintenant. Il me manque beaucoup... Quand il est parti, j'étais persuadée que je pouvais m'inscrire pour tenter ma chance. J'ai toujours voulu être médecin. Rentrer dans l'Élite serait un énorme soutient professionnel. Sans oublier la fierté pour ma famille de me voir réussir. Je suis convaincue que je passerai avec brio vos tests. Je suis motivée et déterminée. Je m'en sortirai, j'en suis certaine. »

Je ne savais pas comment, ni vraiment pourquoi, mais en passant les portes se fut cette scène qui s'imposa en moi. Cette dernière s'était déroulée le weekend précédent l'arrêt des cours.

J'avais dû me rendre derrière l'hôtel de ville pour entrer pour la première fois de ma vie dans ce drôle de bâtiment. Une femme du nom de Sophie s'était occupée de moi. Elle m'avait fait des tests médicaux basiques : prendre mon poids, ma taille, ma tension...  Ensuite, elle m'avait tout simplement annoncé que j'étais présélectionnée pour de bon. L'image s'effaça progressivement de mon esprit et une drôle de douleur s'imposa dans mes jambes. Elle me fit revenir définitivement à la situation présente.

Une vague de chaleur me traversa et un fourmillement très désagréable s'en suivit. Le fait d'avoir réussi à traverser, semblait m'affecter énormément. J'avais l'impression d'être quelqu'un d'autre. L'environnement était très étrange. Je m'attendais à un rideau de lumière qui m'aurait englobé ou quelque chose du genre, mais non. Il n'y avait aucun bruit, ce qui fut soudain très oppressant. Je ressentais comme une impression de claustrophobie, ce qui était contradictoire puisque j'aurais très bien pu me trouver dans un endroit qui s'étendait à l'infini. 

Mon cœur, qui avait ralenti le rythme après mon passage, reprenait son sprint. Que se passait-il dont ? Où étais-je ? Était-ce simplement la première épreuve ? Je ne voyais absolument rien, comme si le monde avait disparu. La panique me provoqua une vilaine migraine et la nausée. Le mur m'avait-il rendu aveugle ?

J'articulai quelques mots, néanmoins je ne les entendis pas sortir de ma bouche. Je n'entendais que mes pensées, j'avais avis d'hurler. Puis soudain, en un instant, tous mes sens revinrent d'un coup. Des couleurs et des contours apparurent.

Je me trouvais sur un palier surplombant des marches en béton d'un gris sale. Celles-ci descendaient en colimaçon et me faisaient penser aux escaliers de secours des immeubles dans les films. Derrière moi, il n'y avait aucune issu. Pas de fenêtre, pas de porte, juste un mur lisse mais couverts de rayures. Des amas de poussières trainaient le long du sol et des petites toiles étaient visibles dans les coins des murs. Comment étais-je arrivée ici ? Si je voulais bouger, je n'avais pas le choix, il n'y avait pas d'autre issu que les marches. J'étais obligée de me rendre à l'étage inférieur.

La deuxième chose que je remarquais était le lourd silence assourdissant. Cela faisait un bien fou, mais semblait indiquer qu'il n'y avait personne d'autre. Je m'autorisais enfin un geste, je posais le pied sur la première marche. Rien d'affreux n'arriva ce qui bizarrement me fit sourire. Le bruit de mes mouvements me réconfortèrent dans cet environnement inconnu. Je continuais de descendre, observant chaque fissure, chaque chose qui aurait pu s'apparenter à un indice. Je devais ressembler à une psychopathe perdue à tout observer de la sorte. Les murs étaient couleur béton brut et marqués de nombreuses traces de frottements. Au plafond, de petites ampoules pendaient apparentes et éclairaient l'unique chemin. Je me sentais comprimée. J'avais beau suivre les marches, je n'en voyais pas la fin. Seul le son de mes pas créait un écho me prouvant que j'avançais réellement. Je tendis l'oreille, être la source de tout ce qui raisonnaient était à force très déstabilisant.

Brusquement, le premier étage apparut. Il était tout en longueur et constitué d'une dizaine de portes en quinconces dans un unique couloir. Elles étaient éclairées par des lampes murales positionnées entre chaque issue. Au fond du couloir, s'élevait majestueusement une grande pendule qui devait dater du début du XX siècle au vu de la beauté des ornements en bois. Dans ma famille, on adorait ces vieux objets débordant d'histoires.

357 //RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant