Chapitre 34, Le brouillard

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Le brouillard nous entourait toujours, c'était comme se balader dans un monde blanc. Ethan avait pris un rythme beaucoup trop lent et je m'ennuyais. Nous ne faisions que marcher depuis des heures et il s'était retranché dans un silence pesant. Je laissais mon esprit vagabonder, réfléchissant aux épreuves, à leurs nouvelles conséquences.
Mon compagnon de route regarda quelque chose dans sa poche avant de déclarer que nous allions pouvoir faire une pause dans quelques minutes.
Nous venions de commencer l'ascension de la montagne, les cailloux étaient bruyants sous nos pas et je ne voyais pas ce qui pouvait se rattacher le plus à l'entrée de la grotte. Quand je l'avais quitté, je n'étais allée que dans la forêt et je n'avais pas vraiment fait attention, pensant que ce serait facile de revenir sur les pas. Ethan me coupa dans mes réflexions.

-Bon Lucie, tu passes devant et tu tentes de te rappeller où c'est, grogna-il. Et tu évites de te perdre ou de tomber. Oh et tu trouves avant ce soir, j'ai pas envie de dormir encore dans un arbre, railla-t-il.

Je le regardais ébahis. J'allais répliquer quand j'eus une meilleure idée. Je m'asseyais par terre en fixant son regard dans le mien et croisais les bras en signe de défi. Le sol était humide et froid, j'eus des frissons. C'était très inconfortable, mais je n'allais pas me laisser faire. Il se considérait comme le chef ? Eh bien j'allais boycotter son projet.

-Lève-toi, qu'est-ce que tu fais ? On fera une pause après, on n'a pas de temps à perdre, s'écria-t-il.

-Je refuse, récitai-je d'une voix dure.

-Lucie ce n'est pas drôle, tu arrêtes ces gamineries et on y va, repondit Ethan argneusement.

-Je refuse, répétai-je en insistant bien sur chaque syllabes.

Il me jetta un regard noir. Son visage se défigura par la colère et vira au rouge. En quelques secondes, il se transforma en une personne que je ne reconnaissais pas.

-Si je dois te traîner de force pour qu'on trouve cette fichue grotte, je le ferais, ça n'en doute pas ! cria-t-il.

-Le temps ne presse pas, commençai-je d'une voix neutre, mais il me coupa.

-Le temps est relatif, plus on reste ici, plus on est en danger.

Je le coupais à mon tour.

-Ah oui et pourquoi plus qu'ailleurs​ ?

Il ne répondit pas. Ouvrant juste la bouche, mais cherchant quoi répondre. Je vis son visage se radoucir et la couleur de ses joues redevenir claire.

-Et si Samantha ou les autres nous tombent dessus ? Nous ne sommes pas à l'abri.

-Eh bien, tu diras que tu cherchais à trouver la grotte pour nous tuer ou quelque chose comme ça, proposai-je après réflexions. Ils te connaissent toi, tu t'en sortirais plus facilement que nous.

Il se gratta la tête et la hocha. Il décida de s'accroupir à côté de moi, sans toutefois s'asseoir. Il me regarda avec un drôle d'air.

-Donc, selon toi, ça se passera bien ?

-Oui bien-sûr, dis-je du tac au tac.

-Tu sais, à ce que j'ai appris en la connaissant, même avec sa famille et ses amis, elle ne pardonne jamais. Ou alors il faut beaucoup de temps...

-Eh bien tu t'enfuiras, on trouvera une solution, tu verras !

-Tu es bien trop enthousiaste petit bisounours. La vie n'est pas rose tu sais ? Tout n'est pas arc-en-ciel et conte de fée. Les méchants existent et Samantha en fait parti.

J'allais intervenir, mais il m'interrompit de la main.

-Avant que tu demandes, non les gentils ne battent pas toujours les méchants rigola-t-il.

357 //RéécritureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant