Le jour où Julien m'a abandonnée pour passer les épreuves de l'Élite, j'ai eu un déclic : notre fort lien fraternel m'obligeait à faire mon possible pour le suivre dans cette mystérieuse aventure.
Je ne connaissais rien de cette caste si particuliè...
J'étais abasourdie. Alice était une espionne et ce n'était pas la seule dans les épreuves. Qui étaient les autres ? Cette dernière voulait me tuer juste parce que mon frère l'avait quitté ou n'avait pas voulu d'elle, lui brisant le cœur. Je n'y étais pour rien moi !
J'étais toujours allongée sur le ventre, piégée entre le rocher et le poids d'Alice. Cette dernière était appuyée entre mon genoux et mon mollet.
-Tu vois Julien, hurla Alice. J'aurais toujours le dernier mot, claironna-t-elle. Bonne chance pour te remettre des cris et de la douleur qu'elle ressentira de ta faute ! Gravent les bien dans ta mémoire, garde bien cela dans tes souvenirs !
Elle avait vraiment le chic pour me faire peur. Comment mon frère pourrait-il m'entendre crier ? Mais surtout pourquoi devrais-je crier ? Voulait-elle me torturer ? Si oui, elle était vraiment folle à lier. Je la regardais, les yeux en soucoupe.
-Ah si tu étais là, tu verrais à quel point elle tremble déjà de peur, chantonnait-elle en me regardant droit dans les yeux.
Je rompais le contact avec elle en tournant la tête. En effet, elle me faisait peur, je n'avais pourtant pas l'impression de trembler. Je devais me dégager. Il était hors de question que ce soit moi qui paye pour les erreurs de mon frère.
-Tu dois la déstabiliser Lucie, hurla une voix.
Je me tournais vers Alice, non ce n'était pas elle qui avait parlé. Cette dernière en voyant mon regard, fronça les sourcils, et m'observa sans rien dire. Elle ne s'était pas tue aussi longtemps depuis qu'elle m'avait piégé.
La voix... Cela signifiait que je n'avais pas halluciné ! À moins que je ne devienne vraiment folle... Je n'arrivais toujours pas à mettre un nom sur la personne, cependant comment était-ce possible ?
-Pour la seconde fois, tu n'es pas folle, répondit la voix à mes pensées. Tu vas faire tout ce que je vais te dire et pour commencer, tu vas lui répondre comme si tu étais vraiment terrorisée. Joues le jeu, tu ne dois pas mourir maintenant !
-Pas besoin de faire semblant, rigolais-je intérieurement. C'est la fille la plus flippante de tous les temps ! Ne pas mourir Maintenant ? Je ne veux pas mourir du tout, essayai-je de répondre.
Et si cela était un nouveau piège ? Comment pouvais-je faire confiance à une voix que j'entendais dans ma tête ? C'était du grand délire.
-Je comprend que tu n'es pas confiance en moi, mais pense à ton frère, me supplia-t-il.
Non, je penserais déjà à moi. C'était de sa faute, si elle m'en voulait. Néanmoins, ce n'était pas pour autant que j'allais me laisser faire.
-Non, Alice, je t'en prie, je ne veux pas, je n'y suis pour rien. S'il te plait, l'implorais-je de la manière la plus convaincante possible. Je ne suis pas mon frère ! Ça ne changera rien pour toi, insistais-je. Tu ne te sentiras pas mieux, dis-je en balbutiant.
-Bien, s'exclama la voix. À mon signal, tu roules vers le côté où elle t'immobilise et avec ta jambe libre, tu lui donnes un bon coup de pied, ordonna-t-il.
-Ça ne changera rien ? explosa Alice. Pour toi et moi, non en effet, mais pour ton frère, si, beaucoup, plus que tu ne peux l'imaginer.
Je ne l'écoutais que d'une oreille.
-Aller à trois, me préparais-je mentalement.
-La seule opportunité qu'il a pour te retrouver...
-Un, deux...
-...c'est que tu sois dans les derniers, acheva-t-elle.
Cette phrase m'interrompit d'un coup.
-Dans les derniers ? répétai-je étonnée.
-Oui Lucie. Contrairement à ce que vous semblez tous pensez, il n'y aura pas tout un groupe de prit dans l'Élite. Seul celui ou celle qui aura fait les meilleures performances dans ces tests aura une chance d'en faire partie.
Alors Alice faisait partie de l'Élite... Mais cela voulait dire qu'elle s'était condamnée juste dans l'espoir de me trouver, se venger d'une mauvaise relation amoureuse. C'était de plus en plus tordu. Sachant qu'à présent, je venais d'apprendre qu'une seule personne allait survivre.
-Mais toi, tu... commençai-je.
-Je n'ai pas peur de mourir ici, me coupa-t-elle. Par contre, toi, siffla-t-elle en se penchant vers moi. Si tu meurs, cela sera la fin de tes jeux, ricana-t-elle.
J'en avais assez entendu. J'imaginais ma famille s'il s'avérait que je ne survive pas. Ma peur se transforma en rage, je fis une rapide rotation vers ma gauche en lui administrant un coup de pied. Elle perdit l'équilibre et tomba en arrière. Je me redressais vite. J'avais de nouveau mal aux genoux, mon pantalon noir était couvert d'une pellicule grise. Alice se releva en grognant. Ses yeux lançaient des éclairs.
La lumière du nouveau jour, faisait briller son regard mauvais. Le levé de soleil faisait des dégradés dans le ciel. J'aurais apprécié le paysage si ma vie n'était pas en jeu.
-Odin, Odin ! s'égosillait-elle.
Le loup, jusque-là silencieux, redressa les oreilles et se leva. Il gémit sous les appels de sa maitresse comme pour lui demander ce qu'elle attendait de lui. Elle passa une main derrière son cou et la seconde dans sa poche.
-Odin, je veux que tu la déchiquette si elle descend, lui ordonna-t-elle.
Elle sortit un couteau cranté. Une arme qui aurait été très belle dans d'autre circonstance. L'adrénaline s'imprégnait de plus en plus en moi, faisant disparaitre petit à petit la douleur. Je devrais peut-être la tuer, ou au minimum m'enfuir, mais le problème restait les loups, si je tuais Alice, je ne pourrais pas descendre du rocher. Même si je doutais qu'ils ne puissent pas monter.
Le combat ne serait pas du tout équitable, je le savais d'avance. J'avais beau essayer de me préparer mentalement, je savais pertinemment que je n'allais pas y arriver.
-Ne dis pas de bêtise ! me répondit la voix. Tu dois y croire Lucie, imagine que c'est une épreuve, tu as forcément une solution pour t'en sortir !
-Une solution ? Il y a qu'en la désarmant déjà que j'éviterai la mort, il ne faut pas que je tombe de la roche aussi. C'est impossible !
J'essayais de hurler tout cela dans ma tête sans que cela ne paraisse bizarre extérieurement. Il ne manquait plus qu'Alice ne se doute que quelqu'un m'aidait à la battre. C'était tellement étrange de se parler intérieurement tout de même.
Les rochers devaient faire trois ou quatre mètres de long et de large. Je devais faire attention au bord. Alice resserra son poing autour du manche de son arme, faisant blanchir ses articulations. C'est alors que démarra notre danse mortelle.
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Que pensez vous de toutes ses révélations ? Et d'Alice ? Le chapitre 21, Danse Mortelle, sera disponible plutôt dans la semaine ! Bonne lecture, et merci pour vos nombreuses lectures !
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